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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Editor]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Editor]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 24.1902

DOI issue:
Nr. 1-2
DOI article:
Naville, Edouard: Les plus anciens monuments égyptiens, [2]
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.12429#0122

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LES PLUS ANCIENS MONUMENTS ÉGYPTIENS

pas extraordinaire, s'il en est ainsi, que l'élément funéraire proprement dit, la sépulture,
y joue un si petit rôle? M. Amélineau, il est vrai, nous parle de squelettes qu'il y a
trouvés; mais, en regard de tant d'objets de nature variée, lorsque, suivant M. Pétrie,
on pénètre dans des chambres intactes, comment se fait-il que les débris du mort, les
ossements, soient en si petite quantité? Car, dans ces nombreux réduits dont on nous
donne le plan, excepté quelques boîtes renfermant des ossements dans la tombe du roi
Qa, rien qui rappelle le mort et ses funérailles. Et d'ailleurs, si l'on remarque la dispo-
sition des chambres qui entourent ce qu'on appelle la tombe, il faut admettre qu'elles
ont toutes été faites en même temps; elles sont disposées comme dans les nécropoles
modernes, où les chapelles sont préparées d'avance pour le moment où le mort viendra
les occuper. Or, je le demande, est-ce conforme aux idées égyptiennes d'élever ainsi
d'avance de grandes constructions funéraires, avec leurs niches parfaitement régulières,
et à l'usage d'un grand nombre de défunts? Et si, au contraire, chaque tombe de parti-
culier avait été faite successivement, peut-on admettre qu'on y aurait apporté cette
régularité, qu'elles auraient été construites d'après un plan tracé d'avance, qu'on se
serait arrêté au moment où l'ensemble projeté aurait été atteint, quand l'édifice aurait
été complet dans toutes ses parties? N'y aurait-il pas de l'irrégularité, de la diversité,
soit dans la forme, soit dans la construction de ces tombes?

Pour nous rendre raison de la nature de ces édifices, écoutons ce qu'en disent les
successeurs de ces anciens rois, et en particulier Séti 1er. Il est impossible de ne pas
être frappé au premier coup d'oeil de ce que le temple de Séti Ier à Abydos diffère
totalement d'un temple sur le plan habituel. Il présente un nombre de chambres dont la
destination n'est pas très claire, et qui devaient être des dépôts d'offrandes. Ce temple
s'appelle ^^^o^e^J. Ramsès II, dans la grande inscription de l'entrée, nous dit
(1. 32) que les deux faces, celle de devant et celle de derrière, étaient encore en cours
d'exécution, lorsque son père « arriva au ciel »; la construction n'était pas achevée, les
colonnes n'étaient pas dressées. Quoi qu'il en soit, nous sommes certains qu'il y avait
là un édifice qui s'appelait « la demeure de Séti Ier ». Mais Ramsès II nous en dit plus;

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demeures de Tat'eser des rois anciens et leurs sépultures à Abydos, (litt.) ruinés de
ce qu'ils étaient au commencement. Aussi le roi convoque ses grands officiers et leur
expose la situation, et quand il mentionne ces édifices, il emploie les mêmes mots (1. 40),
« les demeures de Tat'eser et les tombeaux d'Abydos ». Les officiers parlent aussi des
rois « qui sont au ciel » et aux demeures desquels on travaille. Les anciens rois avaient

donc des demeures

distinctes de leurs tombeaux, et Séti Ier, élevant le

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temple d'Abydos, faisait de même, il construisait une demeure qui n'était pas son
tombeau, puisque celui-ci est dans la vallée des Rois à Biban el-Molouk.

Mais quel est donc le genre de demeure que Séti Ier a commencé à bâtir, et que
son fils achèvera après lui? Ramsès II nous l'apprend aussi, c'est un sanctuaire ^ ,
la demeure du justifié S^f^j' c'es^ ^a demeure divine ^ dans laquelle les
 
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