LA LECTURE DU MOT n
93
LA LECTURE DU MOT f^n
par
Pierre Lacau
La lecture du mot n, variante 2m n1, a donné lieu à de nombreuses hésita-
__û _o
tions que je résume rapidement.
Brugsch, clans son Dictionnaire, admet pour la forme n la valeur n :
_a rvri q —-a <CZ>
il considère, en effet, ce mot comme une variante de (,(! 2, qui, lui-même, serait égal
à M 3. Le - ..n final n'est qu'une simple lettre « d'avertissement » (Warnungs
<=>1in v «v ; v o
zeichen). Plus loin'1, en rencontrant la forme ._M ra, il se demande s'il ne faut pas la
lire raJj-_a'} mais il remarque que la variante orthographique n pour r~i;
dont il donne des exemples sûrs, fait difficulté, puisqu'il a déjà reconnu à ce premier
groupe la valeur n.
Virey5, en étudiant la fonction (j [j continue à regarder comme équi-
valents les trois mots
et n
Max Mùller6, au contraire, démontre qu'il faut séparer le mot féminin qui se
présente sous les deux formes <=>li et n du mot masculin _m n = n.
Il conserve, d'ailleurs, à ce dernier la valeur
Newberry 7, dans la liste des titres qui se rencontrent à Béni-Hassan, donne, pour
la forme , la transcription 'r', évidemment, pour supprimer l'anomalie orthogra-
phique que présente dans la lecture ancienne le_a écrit inutilement à la fin du mot.
Erman8, dans sa Grammaire, reprenant une idée émise dans son article sur les
orthographes détectives9, explique le__n final comme un vestige d'une graphie
archaïque consistant à placer après un syllabique la première consonne contenue dans
ce syllabique, au lieu de la placer avant. Il continue à lire n les deux formes
^ïJt ra et n.
Piehl10 revient à l'hypothèse cle Brugsch. Il résout la difficulté soulevée par celui-ci
en prouvant que la double orthographe n = -M ra provient d'une confusion dans
l'hiératique entre le signe du lion et celui de la charrue. Il montre ensuite que la
forme "^yj est la plus ancienne, et il en conclut qu'il faut, dans ce mot, attribuer au
signe JB^& la valeur raJ propre à la charrue et non la valeur propre au lion
JBss. On a ainsi la lecture ra
1. On trouvera les preuves de cette équivalence dans Brugsch, Wôrt., VI, p. 749; dans Mas Mûller,
/Eg. Zeit., 1888, p. 91, et dans Piehl, Sphinx, II, p. 61.
2. Wôrterbuch, I, p. 205 et 207 (1867); V, p. 258-259 et 263-264 (1880).
3. Wôrterbuch, V, p. 266, et VI, p. 742.
4. Wôrterbuch, VI, p. 749 (1881).
5. Recueil de Travaux, t. VII, p. 32 (1886).
6. JEg. Zeit., 1888, p. 90-92.
7. Beni-Hassan, I, p. 16 et 48 (1893). Même lecture dans Re/chmara, p. 38, col. 1 (1900).
8. jEq. Grain., § 57 (1894).
9. Mg. Zeit., 1891, p. 38.
10. Sphinx, II, p. 60-62 (1897).
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LA LECTURE DU MOT f^n
par
Pierre Lacau
La lecture du mot n, variante 2m n1, a donné lieu à de nombreuses hésita-
__û _o
tions que je résume rapidement.
Brugsch, clans son Dictionnaire, admet pour la forme n la valeur n :
_a rvri q —-a <CZ>
il considère, en effet, ce mot comme une variante de (,(! 2, qui, lui-même, serait égal
à M 3. Le - ..n final n'est qu'une simple lettre « d'avertissement » (Warnungs
<=>1in v «v ; v o
zeichen). Plus loin'1, en rencontrant la forme ._M ra, il se demande s'il ne faut pas la
lire raJj-_a'} mais il remarque que la variante orthographique n pour r~i;
dont il donne des exemples sûrs, fait difficulté, puisqu'il a déjà reconnu à ce premier
groupe la valeur n.
Virey5, en étudiant la fonction (j [j continue à regarder comme équi-
valents les trois mots
et n
Max Mùller6, au contraire, démontre qu'il faut séparer le mot féminin qui se
présente sous les deux formes <=>li et n du mot masculin _m n = n.
Il conserve, d'ailleurs, à ce dernier la valeur
Newberry 7, dans la liste des titres qui se rencontrent à Béni-Hassan, donne, pour
la forme , la transcription 'r', évidemment, pour supprimer l'anomalie orthogra-
phique que présente dans la lecture ancienne le_a écrit inutilement à la fin du mot.
Erman8, dans sa Grammaire, reprenant une idée émise dans son article sur les
orthographes détectives9, explique le__n final comme un vestige d'une graphie
archaïque consistant à placer après un syllabique la première consonne contenue dans
ce syllabique, au lieu de la placer avant. Il continue à lire n les deux formes
^ïJt ra et n.
Piehl10 revient à l'hypothèse cle Brugsch. Il résout la difficulté soulevée par celui-ci
en prouvant que la double orthographe n = -M ra provient d'une confusion dans
l'hiératique entre le signe du lion et celui de la charrue. Il montre ensuite que la
forme "^yj est la plus ancienne, et il en conclut qu'il faut, dans ce mot, attribuer au
signe JB^& la valeur raJ propre à la charrue et non la valeur propre au lion
JBss. On a ainsi la lecture ra
1. On trouvera les preuves de cette équivalence dans Brugsch, Wôrt., VI, p. 749; dans Mas Mûller,
/Eg. Zeit., 1888, p. 91, et dans Piehl, Sphinx, II, p. 61.
2. Wôrterbuch, I, p. 205 et 207 (1867); V, p. 258-259 et 263-264 (1880).
3. Wôrterbuch, V, p. 266, et VI, p. 742.
4. Wôrterbuch, VI, p. 749 (1881).
5. Recueil de Travaux, t. VII, p. 32 (1886).
6. JEg. Zeit., 1888, p. 90-92.
7. Beni-Hassan, I, p. 16 et 48 (1893). Même lecture dans Re/chmara, p. 38, col. 1 (1900).
8. jEq. Grain., § 57 (1894).
9. Mg. Zeit., 1891, p. 38.
10. Sphinx, II, p. 60-62 (1897).