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Revue égyptologique — 2.1881

DOI issue:
Nr. 2-3
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Revillout, Eugène: Le roi Anchmachis et le roi Harmachis
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https://doi.org/10.11588/diglit.10049#0184
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Eugène Revillout.

temps le Musée de Berlin fit l'acquisition d'un autre papyrus non moins précieux. M. Stern
me l'a montré lors de la nouvelle mission qui vient de m'être confiée à l'occasion du Con-
grès des Orientalistes. Ce papyrus fait suite à ceux de Berlin de l'an 6 d'Harmachis que
j'avais déjà publiés dans ma Nouvelle Chrestomathie, p. 126 et suiv. et qui portent mainte-
nant les n°! 143 et 144. Dans ces papyrus, une femme, nommée Tanofré, fille de Psethot,
cédait à une femme, Tsetmin, fille de Pachnoumis, la moitié de son sixième de trois champs
situés à l'occident de Thèbes et dont les voisins sont indiqués avec soin. Or notre nouveau
papyrus (n° 146 de Berlin) contient, sur une seule feuille, les deux actes1 par lesquels Tset-
min revend à son tour la même propriété à une autre personne, et ces actes sont datés de
l'an 7 de ce roi Anch .... qui figurait déjà sur le contrat de Marseille. L'ordre chronolo-
gique de ces deux rois est donc définitivement établi. C'est Harmachis qui a été proclamé
le premier en Thébaïde, dans la dernière année du règne de Philopator2, et c'est Anch . . .
qui lui a succédé et a été vaincu par Épiphane, quand ce jeune prince avait environ 25 ans3,
c'est-à-dire plus précisément en l'an 194. Notons aussi que la lecture « Anchtu» que j'avais pro-

1 « L'an 7, Thot, du roi Anch . . . vivant éternellement, le bien-aimé d'Isis, le bien-aimé d'Amon-Ka-
»Sonter, le dieu grand. La femme Tsetmin, fille de Pachnurais, dont la mère est Ta. . . ., dit au pasto-
»phore d'Amon-Api de l'occident de Thèbes, Pséchons, fils d'Amenhotep, dont la mère est Tanofré : Tu
»m'as donné, et mon cœur en est satisfait, l'argent qui est le prix de mon douzième des trois champs qui
»sont sur le neter-hotep d'Amon, dans les lieux occidentaux de Thèbes. En voici la description (1°) : deux
» champs contigus faisant 11 aroures et leurs productions. Ces champs ont au sud : le champ de Pamont,
»fils de Pachnuinis, au nord et l'occident le champ de Taoer, fille de Timolaos, à l'orient le canal de
»Pmoou Libos; (2°) l'autre champ faisant cinq aroures et leurs productions. Ce champ a au sud : le champ
»de Héreius, fils de Pahétar : au nord le champ de Pséchons, fils de Pachnuinis : à l'orient le canal de
»Pmoou Libos; à l'occident le champ de Pachnumis, fils de Pasti, et de ses compagnons. Tels sont tous
»les voisins du champ ci-dessus dont je t'ai donné mon douzième. Je t'ai donné cela. A toi ton douzième
»de ces champs ci-dessus. J'ai reçu leur argent de ta main. Il est complet sans aucun reliquat. Mon cœur
»en est satisfait, etc., etc.». Je passe le reste des formules ordinaires de l'acte pour argent, dont on trou-
vera aux planches le texte démotique entier. Aux planches aussi on trouvera l'acte de cession, qui a été
écrit sur la même feuille de papyrus, mais de manière à pouvoir être au besoin séparé du précédent; car
chacun des deux actes a au revers sa liste de témoins distincte, bien que composée des mêmes noms. Rien
à noter pour l'acte de cession, si ce n'est qu'après la formule : «Tels sont tous les voisins des champs ci-
dessus» le texte ajoute : «qui font 10 aroures». C'est, en effet, le total des 11 aroures des deux premiers
champs jointes aux cinq aroures du troisième. Les deux actes ont été également rédigés par le notaire Pjîtèsé,
fils de Pahétar, qui exerçait le notariat à Djême depuis l'an 22 d'Evergète Ier. (Voir plus haut notre article
sur l'Authenticité des actes, p. 109.) Plusieurs contrats de Londres et de Berlin de l'an 4 d'Harmachis sont
également écrits par ce notaire, et nous avons déjà dit qu'un acte thébain de l'an 7 d'Epiphane, recopié
dans la suite, paraît aussi avoir été écrit par ce notaire sous le règne d'Anch(. . . .). Puisque Harmachis
n'a régné que 6 ans, comme le prouvent les contrats et les totaux des calculs chronologiques, l'an 7 d'Epi-
phane répondait à la première année de Anch... et non à la septième, comme je l'avais cru d'abord, puisque
Harmachis a précédé Anch . . . Quant au notaire Péchytès, fils de Héreius, qui écrivait en l'an 6 d'Harma-
chis et que j'avais placé à tort dans la seconde étude de Thèbes (v. p. 107), il a, en réalité, succédé à son
père Héreius, fils d'Horsiési, dans l'étude d'Hermonthis, et y a précédé Héreius, fils de Pahétar (voir plus
haut, p. 111). Il faut noter, en effet, que tous les notaires de Thèbes,-d'Hermonthis, de Djême, etc. qui
avaient continué à exercer leurs fonctions sous les rois thébains révoltés, ont été cassés par Épiphane quand
il reconquit la Thébaïde.

2 Voir le passage du papyrus grec Ier de Turin déjà cité dans ma Chrestomathie, p. XCVIII.

3 Voir le passage de Polybe (21, 19), déjà cité dans ma Chrestomathie, pp. XCI1I, etc.

4 Voir le décret de philanthropia de Phyles, déjà cité dans mon article de la Bévue archéologique, et
dans ma Chrestomathie, p. C. Voir aussi les curieux textes du temple d'Edfou cités par M. Brugsch, Zeit-
schrift, 1878, p. 44 et suiv. Le décret de Phyles et les textes d'Edfou nous donnent également l'an 19.
Dans nos contrats démotiques on a des dates de l'an 0 d'Harmachis et une autre de l'an 14 d'Anchinachis —
6 et 14 font 20. Mais nous avons expliqué dans nos Notes sur la chronologie des Lagides que la 2e année du
 
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