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Henri Gauthieb.

piétinaient, par métier, des tissus imprégnés de cette terre, n'étaient jamais atteints de cette
maladie.1

Enfin la terre cimolienne, mélangée, avec d'autres substances, guérissait, paraît-il, les
« mammarum vitia » ;2 — elle arrêtait la chute des cheveux3 et détruisait les œufs de
poux,4 — elle faisait disparaître les dartres et les diverses infections lépreuses,5 — et mé-
langée avec du fer, de la cire, de l'huile, etc. . . de façon à former un topique humide
(hygremplastrum) elle purifiait les plaies, rongeait les callosités nuisibles, et mettant à nu les
os, aidait ainsi aux chairs à repousser, saines et pures."

Ces emplois, on le voit, étaient uniquement destinés à des médicaments d'usage externe.
Or, nous avons eu l'occasion de voir, dans les traités de médecine égyptiens cités plus haut,

que le " ,° n'était jamais destiné à des remèdes d'usage interne, que jamais il ne devait

être absorbé par le malade. Un seul exemple, le dernier du papyrus Ebers,7 contient la

mention ^_n mot que Stern, dans son Glossaire, rend par mànducare.9 Or,

le remède qui serait ainsi composé pour être absorbé par la personne malade, contient sur-

tout des substances minérales, et en particulier du " ^ ° et du rQ~^ g ( ( ( ou «poussière

d'albâtre», et du miel. Les Egyptiens mangeaient-ils réellement de la terre à foulon et de
l'albâtre pilée? La chose peut sembler surprenante, et on est tenté de se tirer d'embarras

en donnant au mot _o & f"^> d'ailleurs assez mal connu, le sens de mâcher, pour

recracher ensuite (cette idée de rejet de la substance serait en effet indiqueé par le signe
qui représente une bouche crachante). Biais en réalité, il n'est peut-être pas nécessaire
de s'effrayer à l'idée que les Egyptiens mangeaient des substances minérales. N'avons-nous
pas vu dans Ali-Ibn Mohammed que la terre cimolienne, enfumée et mêlée à des écorces
d'amandes, prenait un bon goût et était mangée comme aliment.9 Dès lors, si de la terre,
très finement pilée, pouvait être utilisée comme substance comestible, rien ne nous empêche
d'admettre que le ° pouvait être, lui aussi, absorbé, comme remède, non plus par goût,

mais par nécessité.

Quoi qu'il en soit, la terre à foulon (et principalement la variété cimolienne) avait
dans l'antiquité, tout comme le ù ° ° égyptien, des usages médicaux et ces usages étaient

à peu de chose près les mêmes ; c'est là pour nous une nouvelle et dernière raison, et non

ù_q o

la moins forte, de conclure à l'identification de la substance avec largue smectique

* 11l!

ou terre à foulon. Il se peut d'ailleurs, et c'est même à cette opinion que nous nous rangerons

en définitive, il se peut, disons-nous, que le mot ^_q , comme 1 expression de jq xipuoXla,

ou creta cimolia, après avoir désigné au début une variété bien déterminée d'argile, à
savoir l'argile smectique ou terre à foulon, ait yu dans la suite sa signification s'élargir et

1 Pline, Hist. nat., XXVIII, 66.

2 Ibid., XX, 212.

3 Ibid., XXVIII, 163.
« Ibid., XXIX, 111.

6 Ibid., XXXI, 118.

6 Ibid., XXXIV, 155.

7 Voir plus haut, p. 3, note 1.

8 Gloss. du pap. Mers, t. II, p. 61.

9 Voir plus haut, p. 12.
 
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