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Eugène Revillout.

Reconnaissons (railleurs avec Maspeeo que la publication de ce texte s'est bien longtemps fait attendre
depuis le congrès de Genève où il en a été fait la première mention publique. Maspeko exprimait, dans
son article du Journal des savants, visé par moi, son impatience en 1897. Que dirons-nous cette année,
puisque c'est cette année seulement que Krall a livré texte1 et traduction?2

Et encore il ne s'agit pas du texte entier, puisqu'il existe de nombreux autres fragments3 non pu-
bliés et dont Kuall a refusé à mou imprimeur Holzhausen, puis à mon ami Wessely de me laisser prendre,
aux frais de la Revue, la photographie. Mais ceci rentre clans la méthode peu consciencieuse ordinaire à
ce savant dont j'avais fait, gratis pro Deo, l'éducation démotique dans de nombreuses leçons privées, qui me
doit tout ce qu'il sait et pousse l'audace jusqu'à ne pas même citer mon nom4 dans la liste de ceux qui
se sont occupés de démotique, alors qu'il me pille continuellement et que personne n'a autant publié que
moi parmi ceux qu'il cite et sont pour la plupart mes disciples. Je ne puis user, quant à moi, d'une telle
méthode. Je renvoie donc à ses publications. Mais on ne peut s'attendre à ce que je daigne les discuter.
Je me bornerai plus loin à traduire et à commenter philologiquement le texte.

Pour le moment revenons-en à l'argument historique.

Ainsi que nous l'avons indiqué à plusieurs reprises dans des travaux antérieurs, la fin de la 22e dy-
nastie bubastite et les dynasties : 23° tanite, 24° saïte, 25e éthiopienne et 26° saïte (au moins au com-
mencement), qui nous ont été décrites par Manéthon, Eusèbe, Africain et le Syncelle, sont absolument
contemporaines, ainsi que l'avaient dit d'ailleurs de Rougé et Mariette.

En ce qui touche la fin de la XXIIe dynastie, c'est Mariette qui a fait le premier la constatation à
l'aide des Apis.

«A partir d'Osorkon II, 4e roi de cette dynastie jusqu'aux derniers Ptolémées, les Apis se succèdent
sans interruption notable. Viennent d'abord : 1° L'Apis, mort en l'an 23 d'Osorkon II; 2° F Apis, mort en l'an 28
de Sheshonk III; 3° l'Apis, né en l'an 28 de Sheshonk III et mort après 26 ans de vie en l'an 2 de Pi-
mai (ce qui, remarquait Mariette, permettait d'intercaler Takelot II avec un règ'ne possible de 22 à 23 ans);
4° l'Apis, mort en l'an 11 de Sheshonk IV; 5° l'Apis, né en l'an 11 de Sheshonk IV et mort en l'an 37
du même règne; 6" enfin ajoute Mariette, à l'Apis mort en l'an 37 de Sheshonk IV, succède un Apis,
mort en l'an 6 de Bocchoris. Il est à noter, continue Mariette, que l'Apis, mort en l'an 37 do Sheshonk IV,
dernier roi de la XXIIe dynastie et l'Apis, mort en l'an 6 de Bocchoris, unique roi de la XXIVe dynastie,
furent ensevelis dans la même chambre et que l'étude de cette chambre prouve que ces deux Apis occu-
pèrent successivement et sans interruption l'étable sacrée de Memphis.»

Cela supprimait «d'un seul coup à Memphis la XXIIIe dynastie pendant les 89 années de Manéthon».

D'une autre part, la stèle de Piankhi fort bien commentée par de Rougé nous a prouvé : 1° que Taf-
nex.t, vaincu par l'Éthiopien Piankhi, et dont on a depuis retrouvé les cartouches dans une stèle d'Athènes,
était le Tephane/tôs, père de Bocchoris, selon Diodore, et que ce Bocchoris, qui a été brûlé vif, d'après
Manéthon, par Shabaka ou Sabbacon, le premier roi de la XXVe dynastie, l'avait été parce qu'il avait
manqué au serinent d'allégeance, prêté par son père Tafnext à Piankhi, prédécesseur éthiopien de Shabaka ;
2° que le roi Osorkon, qui se soumit également à Piankhi, est le roi tanite Osorkon III, 2° roi de la XXIIIe dy-
nastie saïte et successeur de Pétibast Ier, qui régna jusqu'à Thèbes, selon les inscriptions publiées par
mon élève Legrain.

La dynastie tanite, contemporaine de la dynastie éthiopienne, était déjà visée comme telle par Isaïe
(XIX, 11 et suiv.), disant :

« Les princes de Xoph sont tous des insensés : les sages conseillers du Pharaon, leur conseil est une
folie. Comment osez-vous chacun dire au Pharaon : fils des sages, je suis le fils des anciens rois? Où sont-ils
maintenant, tes sages? Qu'ils te l'annoncent! Qu'on apprenne ce que Jéhovah Sabaoth a résolu sur l'Egypte!
Us sont là comme des fous, les princes de Tanis; ils sont dans l'illusion, les princes de Noph.»

«Il semblerait, dit M. de Rougé à ce sujet, qu'Isaïe eut sous les yeux la généalogie, si nombreuse,
des diverses branches de la race bubastite (XXIIe dynastie) à laquelle se rattachaient la plupart des per-
sonnages du temps. Ceux de Tanis, plus rapprochés des Hébreux, leur étaient mieux connus; ceci se passait

1 Le texte dans le fascicule a été annoncé dans notre précédent numéro. Le VIe volume des Mittheilungm ans der Sammlung des
Papyrus Erzherzog Rainer n'en avait donné que quelques extraits, en caractères typographiques, plus ou moins exacts.

1 «Der demotische lîoman aus der Zeit des Kônigs Pétibast» {Wiener Zeitschr. f. d. Kunde des Morgenlandes, XVII. Bd.).
■ Ces fragments non publiés seraient au nombre de 82 selon Krall.
4 Literatur Vol. VI des Mittheilungcn, p. 59.
 
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