Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Revue égyptologique — 12.1907

DOI Heft:
Nr. 1-3
DOI Artikel:
Revillout, Eugène: Bocchoris et son code: résumé de trois leçons de l'École du Louvre
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.11501#0135
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
BOCCHOEIS ET SON CODE.

125

tivement moderne, celle à laquelle appartenait Bocchoris, qui a été installée au plus ancien empire.
Sésostris, du reste, a eu un sort analogue, etc.

Manéthon, lui, place bien Bocchoris dans son cadre, sans aucun déplacement accidentel. Mais, ce cadre
a des contours bien vagues, comme toujours dans cet auteur.

Le canon de Manéthon, que M. Maspeuo voudrait faire considérer comme infaillible, est, en effet,
très loin de l'être. S'il y a une chose qu'on a bien démontrée depuis quelques années, c'est le parallélisme
de certaines dynasties manéthoniennes et, au contraire, l'oubli volontaire de certains noms dans ces dynasties.
J'ai, moi-même, contribué à cette étude, commencée par mes illustres maîtres et amis, Emmanuel de Rouge
et Mariette. Elle a prouvé de plus en plus avec évidence qu'il y avait dans Manéthon le résultat de
divers choix systématiques parmi des prétentions parallèles et locales à une royauté légitime universelle
de l'Egypte. De là des tâtonnements et des confusions pour le compilateur peu éclairé dont il s'agit.

Or, le siècle qui a précédé et celui qui a suivi Bocchoris, constituent une des périodes pendant les-
quelles ces tâtonnements et ces confusions sont les plus saisissables dans le tableau prétendu consécutif
des dynasties de Manéthon. Les fouilles du Sérapéum, opérées par Mariette, l'avaient déjà établi, comme
d'ailleurs tout récemment les fouilles de notre ancien élève Legrain à Karnak. En ce qui touche le Séra-
péum de Memphis, Mariette nous disait :

«A partir d'Osorkon II, 4 e roi de la XXIIe dynastie, jusqu'aux derniers Ptolémées, les Apis se
succèdent sans interruption notable. Viennent d'abord : 1° l'Apis, mort en l'an 23 d'Osorkon II; 2° l'Apis,
mort en l'an 28 de Shéshonk III; 3° l'Apis, né en l'an 28 de Shéshonk III et mort après 26 ans de vie,
en l'an 2 de Pimai (ce qui, comme l'a observé Mariette, permettait d'intercaler Takelot II avec un règne
possible de 22 ou 23 ans); 4° l'Apis, mort en l'an 11 de Shéshonk IV; 5° l'Apis, né en l'an 11 de Shé-
shonk IV et mort en l'an 37 du même règne; 6° enfin, ajoute Mariette, à l'Apis, mort en l'an 37 de
Shéshonk IV, dernier roi de la XXIIIe dynastie, succède un Apis, mort en l'an 6 de Bocchoris. »

Mariette, qui avait eu soin de nous dire «qu'à partir d'Osorkon II jusqu'aux derniers Ptolémées,
les Apis se succèdent sans aucune interruption», ajoute ici : «Il est à noter que l'Apis, mort en l'an 37
de Shéshonk IV, dernier roi de la XXIIe dynastie, et l'Apis, mort en l'an 6 de Bocchoris, unique roi de
la XXIVe dynastie, furent ensevelis dans la même chambre, et que l'étude de la chambre prouve que ces
deux Apis occupèrent successivement l'étable sacrée de Memphis.» Cela supprimait d'un seul coup à Mem-
phis «la XXIIIe dynastie pendant les 89 années de Manéthon». Or, d'après les fouilles de Mariette, si la
XXIIIe dynastie disparaissait à Memphis, la XXII0 dynastie s'était allongée notablement. « Aux neuf règnes
de Manéthon correspondent maintenant onze règnes tout entiers, et quarante ans au moins doivent s'ajouter
aux totaux partiels dont la somme forme l'ensemble de cette dynastie royale. »

Tout ceci gênait singulièrement M. Maspero, qui avait suivi scrupuleusement dans son histoire la
consécution des règnes, telle qu'elle semblait résulter de Manéthon. Aussi, à la grande édition (presque
épuisée) du Sérapéum de Mariette, dont le texte, en partie cité ici, était accompagné des planches repro-
duisant les stèles, M. Maspero a-t-il voulu substituer une autre édition du Sérapéum de Mariette, sans
planches, et qui ne contenait, bien entendu, rien de ce qui contrecarrait ainsi directement ses théories.
Mais on ne pouvait du même coup supprimer les ouvrages d'emmanuel de Rougé, et dans tous il soutenait
des idées tout-à-fait parallèles à celles de Mariette, en ce qui touche le parallélisme de certaines dynasties,
que Manéthon a voulu rendre toujours consécutives.

En effet, d'après de Rougé, lui-même, la XXIIIe dynastie (tanite) paraît avoir été parallèle aux der-
niers rois bubastites (de la XXIIe) et probablement aussi à la XXIVe (saïte) et aux premiers rois de la
XXVe (éthiopienne). C'est ce qu'il avait établi dès son premier travail sur la stèle de Piankhi, c'est-à-dire
sur les luttes entre le prince éthiopien, Piankhi, le prince saïte, Tafnekht, père de Bocchoris, — de ce Bocchoris
qui fut l'unique roi de la XXVe dynastie saïte, selon Manéthon, — le prince tanite, Osorkon III, etc. Voici
comment il s'exprimait :

«Le rôle historique de la ligne tanite, qui compose la XXIIIe dynastie, est peut-être la partie la
plus obscure de l'histoire de ces temps . . . Les noms mêmes de Pétubast et d'Osorkon doivent faire
considérer cette famille comme un véritable rameau des Bubastites, analogue à tous ceux de notre
stèle, mais auquel on reconnaît historiquement le droit légitime au titre de Pharaon. Tanis n'est pas
citée parmi les localités, qui envoyèrent leurs chefs rendre hommage à Piankhi, vainqueur. Cette
omission est remarquable; elle ne peut provenir que de deux motifs : ou Tanis appartenait à Osorkon,
le roi voisin, établi à Bubastis, ou le chef de Tanis put se soustraire aux armes de Piankhi, soit en raison
 
Annotationen