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ALEXIS MERLE DU BOURG

début de Tannée 1676 par le marchand anversois Matthijs Musson et son compatriote installé à Paris, Jean-
Michel Picart, qui fournit au duc une partie de ses tableaux du maître flamand6, la correspondance du neveu
de Rubens, Philippe, avec Picart puis avec Roger de Piles entre février 1676 et août 16777, les pamphlets
composés entre 1675 environ et 1678 par les Poussinistes et les Rubénistes*, enfin, et surtout, les descriptions
du cabinet que donna Roger de Piles entre 1677 et 1683. On sait ainsi que le duc, conseillé par un petit
cénacle d'amateurs et d'artistes, constitua rapidement à partir de 1675 un premier ensemble de tableaux de
Rubens9. C'est ce premier cabinet qui fut décrit par de Piles dans les Conversations sur la connaissance de
la Peinture, et sur le jugement qu 'on doit en faire des tableaux. Où par occasion il est parlé de la vie de
Rubens, et de quelques-uns de ses plus beaux Ouvrages, éditées par Nicolas Langlois au début de l'année
1677'°. La description était au cœur de la Seconde Conversation et ne comprenait pas moins de dix-neuf
tableaux placés dans un ordre arbitraire (comme l'indique de Piles) : « Le Massacre des Innocens »,
« L'Enlèvement des Sabines », « Le Combat des Amazones », « La Chasse aux Lions », « La Descente de
Croix », « Susanne avec les deux Vie(i)llards », « L'Andromède », « Les trois Baccanales », « La veiie de
Malines », « Les Vaches », « L'Arc-en-ciel », « Porto-Venere », le « Port de Cadis », « Diane s4'apprestant
à la chasse », « Ericton ou la curiosité des filles de Cécrope », « Le Jugement de Paris » et enfin « Le Saint
George ».

Le duc de Richelieu ne s'en tint pas là. Il poursuivit ses acquisitions de tableaux de Rubens entre la fin
des années 1670 et le début des années 1680, se défaisant sans doute dans le même temps d'une partie des
tableaux presque aussitôt après les avoir acquis". En 1681, Roger de Piles fit paraître, toujours chez Nicolas
Langlois, sa Dissertation sur les ouvrages des plus fameux peintres qu'il dédia au duc et qui contenait une
nouvelle description du cabinet Richelieu, très différente de la première, comprenant « La Chute des
réprouvez » véritable clou de la collection12, « La Chasse aux Lions », « Susanne avec les deux Vieillards »,
« Le Silène » qui était la troisième des « Baccanales » décrites par de Piles dans ses Conversations, « La
Veuë de Cadis », identique au « Port de Cadis » décrit en 1677, « Le Saint George », « La Resveuse », « La
Pénitence ou La Madelaine aux pieds de Jésus-Christ chez Simon le Pharisien » et enfin, un tableau
représentant « Le Bain de Diane ». Dès 1682, parut une deuxième édition de la Dissertation13 qui comprenait,
en plus des tableaux décrits en 1681 : « La Décollation de Saint Jean Baptiste », « Le Satyre », « La Continence
de Scipion » et le tableau de « La Gloire ». En 1683, alors que Roger de Piles avait quitté la France pour
l'Italie l'année précédente14, paraissait chez Nicolas Langlois la troisième édition de la Dissertation. Nouveau
remaniement, un tableau représentant « Neptune » apparaissait, en revanche, « La Décollation de Saint Jean-
Baptiste », « Le Satyre » et « La Gloire » disparaissaient15.

6 La correspondance entre les deux marchands a été publiée pour la majeure partie par J. D e n u с é, Bronnen voor de
Geschiedenis van vlaamsche Kunst / Sources pour l'histoire de l'art flamand. V- Na Peter Pauwel Rubens. Documenten uit den
kunsthandel to Antwerpen in de XVIIe Eeuw van Matthijs Musson, Anvers 1949. Voir également D. Du verger-van de
Ve 1 d e, « Matthijs Musson en Jean Picart En de Rubens bewonderaars Roger de Piles en de Hertog van Richelieu », Miscellanea
Jozef Duverger, I, Gand, 1968, p. 323-335 et E. D u v e r g e r, Nieuwe gegevens betreffende de kunsthandel van Matthijs Musson
en Maria Fourmenois te Antwerpen tussen 1633 en 1681, Gand 1969.

7 Ch. R u e 1 e n s, La vie de Rubens par Roger de Piles, „Rubens Bulletijn", Annales II, 1883, p. 157-175.
8J.Thuillier, Doctrines et querelles artistiques en France au XVIIe siècle: quelques textes publiés ou inédits, „Archives

de l'Art français", 23, 1968, p. 125-217.

9 II se pourrait que le duc ait songé à la constitution d'un cabinet constitué d'œuvres de Rubens dès l'été 1674. Peut-être faut-
il mettre en rapport avec le projet une lettre de Picart à Musson du 2 juillet 1674 (D e n u с é, cité note 6, lettre n° 466).

10 Le 26 février 1677, de Piles annonçait à Philippe Rubens la parution de l'ouvrage (R u e 1 e n s, cité note 7, p. 170).

" Le duc était assez coutumier du fait. Rappelons que la célèbre série des Saisons (Louvre), peinte par Poussin pour le duc
entre 1660 et 1664, passa dans les collections du roi dès 1665 (P. R о s e n b e r g, Nicolas Poussin 1594-1665, Cat. d'exposition,
Paris. Grand Palais, 1994-1995, n° 238-241 etSchnapper, cité note 3).

12 Le tableau faisait, par ailleurs, dans l'ouvrage l'objet d'un texte écrit par le duc de Richelieu ou du moins publié sous son
nom, ce qui tendait encore à accroître son caractère exceptionnel.

13 Cette édition, rarissime, dont nous n'avons pu trouver d'exemplaire, est évoquée par M. Rooses (Les Rubens de la
galerie du duc de Richelieu. „Rubens Bulletijn", Annales V, 1897-1910, p. 138-149). Elle portait la mention « Seconde édition ».

14 On sait qu'en 1682, Roger de Piles suivit en qualité de secrétaire celui qui avait été son élève, Michel Amelot. nommé
ambassadeur à Venise. Il poursuivit activement une carrière d'agent diplomatique au cours des années 1680 et 1690, interrompant
ses activités de critique et de théoricien pendant quinze ans (L. Miro t, Roger de Piles, amateur, critique, membre de l'Académie
de peinture, Paris 1924, p. 49 et s.).

15 L'ouvrage débutait par une « Description du tableau de Neptune », non paginée. Suivaient VEpître au duc de Richelieu, la
Dissertation sur les ouvrages des plus fameux peintres, la description du cabinet Richelieu, identique à celle de l'édition de 1681.
 
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