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Merle Du Bourg, Alexis: Les Rubens et duc de Richelieu: nouveaux documents, nouvelles perspectives
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.14537#0021
LES RUBENS ET DUC DE RICHELIEU. NOUVEAUX DOCUMENTS, NOUVELLES PERSPECTIVES
15
Fig. 2: Peter Paul Rubens (et atelier). Le Repas chez Simon le pharisien, vers 1618-1620. Saint-Pétersbourg,
Musée de L'Ermitage
sorte de sujet, recueil publié anonymement à Paris en 1701. On peut vraisemblablement en déduire que
l'Electeur venait alors d'acquérir le tableau58 car cette description en vers ne figure pas dans l'édition de
l'ouvrage parue en 1698 (sous le titre Le poëte sans fard, contenant satires, épîtres et épigrammes sur toutes
sortes de sujet) qui, cependant, diffère à peine de l'édition de 1701. Le texte consacré au tableau de Rubens
compte précisément parmi les très rares poèmes ou satires qui ne soient pas communs aux deux éditions.
L'Electeur de Bavière, Maximilien II Emmanuel, « der Blaue Kônig », qui régna de 1679 à 1726 et exerça les
fonctions de gouverneur des Pays-Bas espagnols entre 1691 et 1702, compte certainement parmi les
collectionneurs de Rubens les plus enthousiastes de son temps39. Allié malheureux de Louis XIV pendant la
guerre de Succession d'Espagne (1702-1714), il fut après les défaites d'Hôchtàdt et de Blenheim mis au ban
de l'Empire (1705-1714) et contraint à l'exil en France, où il résida à partir de 1709-1710. Il ne put regagner
la Bavière qu'après les traités de Rastadt60. Fénelon nous le représenta avec un insatiable appétit de distractions,
58 Tey ssèdre avait signalé ce texte particulièrement intéressant (cité note 4), p. 249. Le Poème s'achève ainsi (François
Gac on s'adresse aux poètes et aux peintres) : «Alors un sage prince ami de l'excellence / Honorera vos soins d'une ample
récompense ; / Ce Héros si fameux dans le métier de Mars / et encore noblement instruit dans les beaux arts ; / Mille rares Tableaux
ornent ses galeries / Par ce grand Electeur les muses sont chéries, / Et l'on voit tous les jours leurs sçavants nourrissons / Fiers du
brillant éclat qu'il attache à ses dons. » (1701, p. 217-218).
59 A propos de l'Electeur de Bavière en tant que collectionneur de peintures, voir U. Krempel, Max Emanuels als
Gemaldesammler, Cat. d'exposition, Kurfurst Max Emmanuel. Bayern und Europa uni 1700, I, Munich 1976, p. 221-238.
60 On se référera principalement à l'ouvrage de L. H u 111, Max Emanuel des Blaue Kurfurst 1679-1726. Eine politische
Biographie, Munich, 1976. Voir aussi M. H u b e r t y et al., L'Allemagne dynastique. IV. Les Wiftelbach, Le Perreux-sur-Maine.
1985, p. 186-187 et S.J. К1 i n g e n s m i t h, The Utility of Splendeur, Ceremony, Social life and Architecture ai the court ofBavaria
1600-1H00, Chicago, Londres 1993.
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Fig. 2: Peter Paul Rubens (et atelier). Le Repas chez Simon le pharisien, vers 1618-1620. Saint-Pétersbourg,
Musée de L'Ermitage
sorte de sujet, recueil publié anonymement à Paris en 1701. On peut vraisemblablement en déduire que
l'Electeur venait alors d'acquérir le tableau58 car cette description en vers ne figure pas dans l'édition de
l'ouvrage parue en 1698 (sous le titre Le poëte sans fard, contenant satires, épîtres et épigrammes sur toutes
sortes de sujet) qui, cependant, diffère à peine de l'édition de 1701. Le texte consacré au tableau de Rubens
compte précisément parmi les très rares poèmes ou satires qui ne soient pas communs aux deux éditions.
L'Electeur de Bavière, Maximilien II Emmanuel, « der Blaue Kônig », qui régna de 1679 à 1726 et exerça les
fonctions de gouverneur des Pays-Bas espagnols entre 1691 et 1702, compte certainement parmi les
collectionneurs de Rubens les plus enthousiastes de son temps39. Allié malheureux de Louis XIV pendant la
guerre de Succession d'Espagne (1702-1714), il fut après les défaites d'Hôchtàdt et de Blenheim mis au ban
de l'Empire (1705-1714) et contraint à l'exil en France, où il résida à partir de 1709-1710. Il ne put regagner
la Bavière qu'après les traités de Rastadt60. Fénelon nous le représenta avec un insatiable appétit de distractions,
58 Tey ssèdre avait signalé ce texte particulièrement intéressant (cité note 4), p. 249. Le Poème s'achève ainsi (François
Gac on s'adresse aux poètes et aux peintres) : «Alors un sage prince ami de l'excellence / Honorera vos soins d'une ample
récompense ; / Ce Héros si fameux dans le métier de Mars / et encore noblement instruit dans les beaux arts ; / Mille rares Tableaux
ornent ses galeries / Par ce grand Electeur les muses sont chéries, / Et l'on voit tous les jours leurs sçavants nourrissons / Fiers du
brillant éclat qu'il attache à ses dons. » (1701, p. 217-218).
59 A propos de l'Electeur de Bavière en tant que collectionneur de peintures, voir U. Krempel, Max Emanuels als
Gemaldesammler, Cat. d'exposition, Kurfurst Max Emmanuel. Bayern und Europa uni 1700, I, Munich 1976, p. 221-238.
60 On se référera principalement à l'ouvrage de L. H u 111, Max Emanuel des Blaue Kurfurst 1679-1726. Eine politische
Biographie, Munich, 1976. Voir aussi M. H u b e r t y et al., L'Allemagne dynastique. IV. Les Wiftelbach, Le Perreux-sur-Maine.
1985, p. 186-187 et S.J. К1 i n g e n s m i t h, The Utility of Splendeur, Ceremony, Social life and Architecture ai the court ofBavaria
1600-1H00, Chicago, Londres 1993.