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https://doi.org/10.11588/diglit.5563#0217
des Perses et des Gre-cs.io?
qu'il rouloit dans Ton esprit depuis plu-MNswcm
sieurs années. Il n'y avoit à Sparte que ———-
deux familles, ou plutôt deux branches
de la poftérité d'Hercule, qui eusienÇle
droit de régner. Quand Lysandre fut
parvenu à ce haut degré de puisTance
que lui avoient acquis Tes grandes ac-
tions , il commença à voir avec peine
qu'une ville, dont il avoit relevé l'é-
clat par Tes grands exploits, fut sourni-
se à des Princes ausquels il ne cédoitni
pour le courage , ni pour la nahîance,
car il descendoit comme eux d'Hercule.
Il chercha donc les moiens d'ôter à ces
deux Maisons le droit de succéder seules
au roiaume , pour l'étendre à toutes les
autres branches des Héraclides, & mê-
me, sélon quelques - uns, à tous les na-
turels de Sparte , se flatant qu'aucun
Spartiate, s'ils venoit à bout de fbn des-
lein , ne pourrait lui disputer cet hon-
neur, & qu'il auroit la préférence sur
tous.
Ce projet ambitieux de Lysandre fait
voir que les plus grands Capitaines sont
souvent ceux dont on a le plus à crain-
dre dans un Etat Républicain. Ces cou-
rages si fiers g accoutumés dans les ar-
mées à un pouvoir absolu, raportent a-
vec la vittoire un esprit de hauteur tou-
jours à craindre dans un Etat libre. Spar-
te , en donnant un pouvoir (ans bornes
à Lysandre, & en le lui bissant pendant
tant d'années, ne fit pas allez réflexion
que rien n'est plus dangereux que de
I 7 con-
qu'il rouloit dans Ton esprit depuis plu-MNswcm
sieurs années. Il n'y avoit à Sparte que ———-
deux familles, ou plutôt deux branches
de la poftérité d'Hercule, qui eusienÇle
droit de régner. Quand Lysandre fut
parvenu à ce haut degré de puisTance
que lui avoient acquis Tes grandes ac-
tions , il commença à voir avec peine
qu'une ville, dont il avoit relevé l'é-
clat par Tes grands exploits, fut sourni-
se à des Princes ausquels il ne cédoitni
pour le courage , ni pour la nahîance,
car il descendoit comme eux d'Hercule.
Il chercha donc les moiens d'ôter à ces
deux Maisons le droit de succéder seules
au roiaume , pour l'étendre à toutes les
autres branches des Héraclides, & mê-
me, sélon quelques - uns, à tous les na-
turels de Sparte , se flatant qu'aucun
Spartiate, s'ils venoit à bout de fbn des-
lein , ne pourrait lui disputer cet hon-
neur, & qu'il auroit la préférence sur
tous.
Ce projet ambitieux de Lysandre fait
voir que les plus grands Capitaines sont
souvent ceux dont on a le plus à crain-
dre dans un Etat Républicain. Ces cou-
rages si fiers g accoutumés dans les ar-
mées à un pouvoir absolu, raportent a-
vec la vittoire un esprit de hauteur tou-
jours à craindre dans un Etat libre. Spar-
te , en donnant un pouvoir (ans bornes
à Lysandre, & en le lui bissant pendant
tant d'années, ne fit pas allez réflexion
que rien n'est plus dangereux que de
I 7 con-