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Saint-Non, Jean Claude Richard de
Voyage Pittoresque Ou Description Des Royaumes De Naples Et De Sicile (Band 1,2): Contenant Une Description des Antiquités d'Herculanum, des Plans & des Détails de son Théâtre, avec une Notice abrégé des différens Spectacles des Anciens. Les Antiquités de Pompeïi [...] — Paris, 1782 [Cicognara, 2708-1]

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https://doi.org/10.11588/diglit.1088#0127
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VOYAGE PITTORESQUE

vu la célébration des Jeux pendant le long féjour qu'il fit à Rome, affûte qu'il
contenoit alors cent cinquante mille Spectateurs.

Dans' le temps où écrivoit Pline, ce Cirque, qui avoit été augmenté fuccem-
vement par Tibère, par Callgula ÔC par Néron au point de contenir deux cents
foixante mille Perfonnes , fut encore agrandi par Trajan, la capitale de l'Empire
étant peut-être alors au plus haut degré de population où elle ait jamais été.
Il ne relie aujourd'hui de ce vafte Edifice que quelques ruines à fleur de terre
& prefque méconnoiffables ; cependant, d'après les mefures les plus anciennement
prifes, il devoit avoir environ deux mille pieds de long fur huit cents de large.
Le goût de ces Cirques ôc" des Jeux qui s'y célébraient étoit porté au point qu'il
y eut jufqu'à quinze Cirques élevés à Rome dans différais temps. La place
Navone formoit autrefois le Cirque élevé par Alexandre Sévère, on l'appelloit
Clrcus Agonalis : & le Cirque de Néron eft aujourd'hui remplacé par l'Eglife
de Saint-Pierre. Il y eut jufqu'à de fimples Particuliers, tels que Salufle, qui en
firent élever à leurs frais.

On fait que chez les Romains, les Jeux 8c les Spectacles étoient mêlés aux
Actes les plus folemnels de la Religion : ceux du Cirque fur-tout en faifoient
une partie effentielle. Ces Monumens étoient confacrés aux Dieux : on y voyoit
par-tout leurs Statues &£ des Autels qui leur étoient confacrés. L'Epine du
Cirque, la Spina, étoit un maffif de conftruclion qui en traverfoit prefque toute
la longueur , elle étoit couverte d'Obélifques dédiés au Soleil ou à la Lune.
Les Statues de la Fortune 6c de la Victoire y étoient élevées fur des colonnes 5
d>C des Trépieds ou des Autels remplifloient les efpaces qui étoient entre les
Obélifques & les colonnes.

C'étoit autour de cette fuite de Monumens, & de l'Epine du Cirque, que
fe faifoient les Courfes de chars, de chevaux & de Coureurs à pied ; car toutes
ces Courfes étoient proprement ce qui conflituoit les Jeux Circéens : on devoit
faire piufieurs fois le tour du Cirque, & l'adreffe de ceux qui conduifoient les
chars, confiftoit à fa voir rafer le plus près pofllble les bornes ( Meta) qui étoient
placées à l'extrémité de l'Epine.

La célébration des Jeux étoit toujours précédée de Sacrifices aux Dieux. Une
pompe magnifique annonçoit la cérémonie 5 elle entroit dans le Cirque par une
porte latérale, en faifoit lentement le tour, èc en fortoit par une porte oppofée.

Cette pompe devoit former pour le Peuple Pvomain une partie bien intéreffante
de fe's Spectacles. C'étoit une magnifique Marche ou Procefïion compofée des
chars qui dévoient courir, rangés par ordre fuivant le nombre de leurs courfîers.
Ils étoient précédés d'une Troupe de jeunes Patriciens à cheval, & fuivis des
 
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