DU ROYAUME DE NAPLES-
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Une autre Infcription trouvée à Capoue , & rapportée par Gratter , nous
confirme dans la même idée, en donnant à Ifis l'attribut même de l'Immenfité,
de l'Univerfalité.
TE TIBI VNA QVAE
ES OMNIA DEA ISIS.
Grutter, p. LXXXII.
Il paroît au refte qu'il y avoit diftérens degrés de perfection dans ce Culte
même , dont le dernier étoit la connoiffance des Myftères Ifiaques , auxquels
on n'initioit que ceux qui en étoient jugés dignes. Le Culte ordinaire fe rendoit
dans les Temples pareils à celui de Pompeïi , & dont les reft.es font d'autant
plus précieux aujourd'hui , qu'il eft le feul qui ait pu être confervé de toute
l'Antiquité.
Ce Temple formoit un quarré long, de l'efpèce que l'on eftimoit la plus
ancienne, &C que l'on nommoit Hypethre , parce qu'il étoit découvert, fub
jEthere. Tout autour de ce quarré, il y avoit une Galerie couverte foutenuc
de colonnes, pour mettre à l'abri dans les mauvais temps ; &C dans le milieu un
petit Temple plus élevé, auquel on montoit par des degrés, &C qui devoit être
le Sanctuaire. Dans la partie la plus reculée, 6c derrière ce Sanctuaire, étoit, à
ce que l'on imagine, le lieu deftiné- à l'AfTemblée des Initiés 5 &C à côté eft une
autre Pièce, dans laquelle les trois Statues de P^énus., de Bacchus & de Prlape,
qui y ont été trouvées réunies dans une même Niche, renfermoient les Symboles
s de toute cette Doctrine Ifiaque.
Plutarque entre dans le détail des épreuves rigoureufes qu'il falloit fubir
pour être jugé digne d'être admis à ces Myftères. Tout, jufqu'aux habillemens
des Prêtres à'IJis , devoir indiquer &C caractérifer la plus grande pureté. Ils
évitoient de s'habiller d'aucune étoffe de laine , qui, étant produire par des
animaux, étoit regardée comme impure : ils ne s'habilloient que de lin , èc
dévoient toujours avoir la tête exactement rafée.
C'eft ce que l'Artifte a cherché à repréfenter ici, dans le coftume & l'habil-
lement qu'il a donnés à tous les Prêtres , èC aux Miniftres de la Divinité. A
l'entrée du Sanduaire, un Prêtre debout, & le Siftre à la main , annonce que
les Myftères vont commencer. Le Dieu Apis, orné de guirlandes, eft témoin
de la Ccrémpnie : des Prêtres couronnés de rieurs, fortent du Purificatoire, ÔC
portent l'Eau Luflrale à l'Autel des Sacrifices : d'autres font occupés de l'arran-
gement des Vafes, Parères, &c.
De l'autre côté, tes Sacrificateurs amènent les Victimes: des Femmes &C des
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Une autre Infcription trouvée à Capoue , & rapportée par Gratter , nous
confirme dans la même idée, en donnant à Ifis l'attribut même de l'Immenfité,
de l'Univerfalité.
TE TIBI VNA QVAE
ES OMNIA DEA ISIS.
Grutter, p. LXXXII.
Il paroît au refte qu'il y avoit diftérens degrés de perfection dans ce Culte
même , dont le dernier étoit la connoiffance des Myftères Ifiaques , auxquels
on n'initioit que ceux qui en étoient jugés dignes. Le Culte ordinaire fe rendoit
dans les Temples pareils à celui de Pompeïi , & dont les reft.es font d'autant
plus précieux aujourd'hui , qu'il eft le feul qui ait pu être confervé de toute
l'Antiquité.
Ce Temple formoit un quarré long, de l'efpèce que l'on eftimoit la plus
ancienne, &C que l'on nommoit Hypethre , parce qu'il étoit découvert, fub
jEthere. Tout autour de ce quarré, il y avoit une Galerie couverte foutenuc
de colonnes, pour mettre à l'abri dans les mauvais temps ; &C dans le milieu un
petit Temple plus élevé, auquel on montoit par des degrés, &C qui devoit être
le Sanctuaire. Dans la partie la plus reculée, 6c derrière ce Sanctuaire, étoit, à
ce que l'on imagine, le lieu deftiné- à l'AfTemblée des Initiés 5 &C à côté eft une
autre Pièce, dans laquelle les trois Statues de P^énus., de Bacchus & de Prlape,
qui y ont été trouvées réunies dans une même Niche, renfermoient les Symboles
s de toute cette Doctrine Ifiaque.
Plutarque entre dans le détail des épreuves rigoureufes qu'il falloit fubir
pour être jugé digne d'être admis à ces Myftères. Tout, jufqu'aux habillemens
des Prêtres à'IJis , devoir indiquer &C caractérifer la plus grande pureté. Ils
évitoient de s'habiller d'aucune étoffe de laine , qui, étant produire par des
animaux, étoit regardée comme impure : ils ne s'habilloient que de lin , èc
dévoient toujours avoir la tête exactement rafée.
C'eft ce que l'Artifte a cherché à repréfenter ici, dans le coftume & l'habil-
lement qu'il a donnés à tous les Prêtres , èC aux Miniftres de la Divinité. A
l'entrée du Sanduaire, un Prêtre debout, & le Siftre à la main , annonce que
les Myftères vont commencer. Le Dieu Apis, orné de guirlandes, eft témoin
de la Ccrémpnie : des Prêtres couronnés de rieurs, fortent du Purificatoire, ÔC
portent l'Eau Luflrale à l'Autel des Sacrifices : d'autres font occupés de l'arran-
gement des Vafes, Parères, &c.
De l'autre côté, tes Sacrificateurs amènent les Victimes: des Femmes &C des