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Saint-Non, Jean Claude Richard de
Voyage Pittoresque Ou Description Des Royaumes De Naples Et De Sicile (Band 4,2): Contenant La Description De La Sicile — Paris, 1786 [Cicognara, 2708-3]

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https://doi.org/10.11588/diglit.3234#0121
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DU ROYAUME DE NAPLES. i«i
les éruptions se succéder avec la même régularité que pendant la nuit, chaque
intermittence étant à-peu-près de sept minutes. Le jour l'on n'y voit point de
ssamme, la lumière du soleil la faisant disparoître, mais seulement une fumée
blanche ë£ épailse qui sort en même-temps que les pierres, & qui se disïlpe dans
le vague de l'air. Les pierres lancées par le Volcan qui, la nuit, sont d'un rouge
vif &C étincelant, paroissent noires pendant le jour. Elles s'élèvent également en
gerbe, & la plus grande partie retombant dans le crater, elles sont lancées de
nouveau jusqu'à ce qu'elles soient brisées & réduites en cendres.
Dans le dernier Voyage que M. de Dolomieu a fait pour examiner de près les
Volcans dont il nous donne- la description , le Stromboli étoit dans un de ses
momens les plus calmes ; car il est des temps où il paroît plus courroucé, où la
fermentation intérieure est plus a&ive, les éruptions plus précipitées, les pierres
lancées beaucoup plus haut, ÔC à une plus grande distance dans la mer. En hiver,
son inflammation est beaucoup plus consîdérable, ÔC sur-tout aux approches du
mauvais temps &C des tempêtes sur mer ; alors les intervalles de Ces explorons
ne sont que de deux ou trois minutes, & l'on voit, pendant la nuit sur-tout,
une flamme rouge èc brillante sortir sans discontinuité de son crater , &; éclairer
à une grande distance.
Une observation particulière que le même Voyageur a faite sur cette Montagne
de feu, & qui semjble mériter le plus de curiolité, c'est d'avoir découvert dans la
partie du sud-est, à la moitié de la hauteur du Volcan, une fontaine ou source
d'eau froide, qui sort à travers des cendres mouvantes, des laves & des scories.
Cette eau est douce, légère & très-bonne à boire, ne tarit jamais, 8c est l'unique
relsource des Habitans, lorsque leurs citernes sont épuisées.
Cette découverte , intéreisante par elle - même , le devient encore plus par
l'explication qu'il en donne, &; qui nous paroît infiniment ingénieuse. Après avoir
observé que la sommité de la Montagne est absolument isolée, qu'elle est composée
de pierres poreuses & de matières qui ne peuvent retenir l'eau, puisqu'elles sont
pénétrables à la fumée, d'où elle sort souvent par des fentes Se des trous d'un
pouce de diamètre, que d'ailleurs cette fontaine se trouveroit destechée par l'ardeur
d'un soleil brûlant, encore plutôt que celles du bas de la Montagne, il croit devoir
en conclure que l'eau qui fournit à cette source si singulièrement placée, est le
produit d'une évaporation qui se fait dans l'intérieur de la Montagne, & dont les
vapeurs se condensent vers le haut, comme dans un chapiteau : le même feu qui
échauffe le réservoir d'une source d'eau chaude qui est au bas de la Montagne, peut
produire celle d'en-haut par une espèce de distillation.
L'on sait au reste que c'étoit dans cette Isle que les Anciens avoient placé le
Palais d'Eole, comme les forges de Fulcain dans celle de LiparL Cette dernière Isle
 
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