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Saint-Non, Jean Claude Richard de
Voyage Pittoresque Ou Description Des Royaumes De Naples Et De Sicile (Band 4,2): Contenant La Description De La Sicile — Paris, 1786 [Cicognara, 2708-3]

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https://doi.org/10.11588/diglit.3234#0170
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4°6 VOYAGE PITTORESQUE
L'ébranlement fut considérable ; il y eut beaucoup d'édifices endommages* Mais si cette

secousTe du 5 Février eût été seule , qu'elle n'eût pas été suivie de toutes celles qui se
succédèrent pendant six mois presque sans interruption, aucune des Villes supérieures n'auroit
été rendue inhabitable. Il paroissoit que la force qui avoit secoué dans tous les sens les terreins
bas de la plaine, ne sut pas asTez considérable pour soulever un poids plus grand, tel que celui
des montagnes qui en formoient le cadre. Ainsi Nicotera y Tropea, Monteleone, Villes bâties
sur la Montagne du Cap Vaticano , ou sur son prolongement, les Bourgs Se les Villages de
leur territoire ne soufFrirent presque point. Leur ruine étoit réservée à une force majeure,
à celle qui ébranla le corps même de ces montagnes le 18 Mars suivant. Le Bourg de Saint-
Georges,- à quatre milles seulement de disîance de Polissena, comme nous l'avons déjà dit,
mais placé sur la montagne, fut pour lors peu endommagé. Les Bourgs Se les Villages situés
sur la croupe de la montagne qui fait face à MeJJîne, Se la petite Ville de Scilla elle-même,
n'éprouvèrent pas une deslruétion totale. Sur toutes ces montagnes , les secousies ne furent
ni ausïi violentes, ni aussi instantanées ; les mouvemens n'en furent ni ausïi prompts, ni ausïi
irréguliers ; il n'y eut pas les mêmes soubresauts.
Reggio, Se les lieux circonvoisins, furent rendus inhabitables , mais non point rasés. Ce
ne fut même pas cette première secousse qui les endommagea le plus.
Sur le revers des Apennins, dans la partie de l'esl, le tremblement de terre du 5 Février
sut vivement ressenti, toutes les Villes soufFrirent plus ou moins, quelques planchers tombèrent,
les clochers Se plusieurs Eglises s'écroulèrent, les maisons furent lézardées, mais très - peu
furent totalement renversées. Peu de personnes y périrent.
Par tout ailleurs que dans la Plaine , le tremblement de terre fut précédé de quelques
légères osciiiations <sc d'^n bruit souterrain, que tous conviennent avoir entendu venir de la
partie du sud-ouest.
Les tremblemens de terre qui suivirent la fatale époque du 5 Février, quoique vivement
resTentis dans la plaine , n'y apportèrent plus aucuns dommages. Il ne resîoit plus aucune
maison à abattre. Le terrein s'étoit consolidé., en prenant des talus Se une densité opérée par
le taiTement. Toutes les pentes avoient étendu leurs bases. Ce fut donc envain que la terre
continua à se mouvoir dans cette malheureuse contrée 5 elle ne prit plus de part aux suites
de cette funesle tragédie.
La secousse qui arriva pendant la nuit du 5 Février augmenta les dommages de Mejfîne}
de Reggio, Se des Villes qui avoient déjà été'ébranlées par le premier tremblement de terre.
Elle fut fatale aux Habitans de Scilla par la chute d'une portion considérable de la montagne
dans la mer * ce qui fit -soulever les eaux Se leur donna une fluctuation violente, les ssots se
brisèrent avec force contre la plage Se la partie balte de la Ville, où s'étoit réfugié le Prince
de Sinopoh, Seigneur du lieu, accompagné de tous ses Gens Se de beaucoup d'Habitans 5
ils chevauchèrent sur le rivage , Se en se retirant entraînèrent avec eux tous ceux qui y
étoient (1).
Le tremblement de terre du premier Février à une heure Se demie après midi, fut
très-violent ; mais il n'exerça pas ses plus grands efforts dans les mêmes lieux que le premier ;

tt) Cette circonstance du tremblement de terre, arrivé le y Février pendant la nuit, est celle qui a été plus diversement racontée,
1ui a occasionné le plus de commentaires, & à qui on a joint les plus faux détails. Il est certain que la vague entraîna plus de douze
cents personnes réfugiées sur le rivage , du nombre desquels étoit le Comte de Sinopoli. Mais que l'eau sût chaude , que le fond de
mer rot brûlant ! ce sont des particularités qui ne sont ni vraies, ni vraisemblables,
il
 
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