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Saint-Non, Jean Claude Richard de
Voyage Pittoresque Ou Description Des Royaumes De Naples Et De Sicile (Band 4,2): Contenant La Description De La Sicile — Paris, 1786 [Cicognara, 2708-3]

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https://doi.org/10.11588/diglit.3234#0173
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DU ROYAUME DE NAPLES. 4o9
depuis la pointe de la Sicile jusqu'au-delà du Cap de Rofacolmo, en prolongeant la Côte qui
court au sud, mais en s'y élevant toujours graduellement moins haut qu'à Scilla. Ce soulèvement
des Bots suivit immédiatement la chute de la montagne. Si c'eût été un mouvement général
dans la masse des eaux, si ces vagues eussent eu une même cause que celle qui vint fondre
sur Cadix lors du tremblement de terre de Lisbonne, elles auroient eu une marche différente
Se auroient étendu leurs effets beaucoup plus loin. On auroit reiTenti à MeJJine une violente
ssu&uation, si la mer eût partagé l'ébranlement de la terre. Le Môle qui est à sseur d'eau ,
Se auprès duquel sont liés les vaisseaux dont la proue avance au-dessus, auroit été couvert
Se les vaisseaux portés par les ssots auroient échoué. On auroit éprouvé le même effet dans
le Golfe de Palma, qui est au-dessus de Scilla, on l'auroit reiTenti sur la plage de Tropea ;
mais nulle part sur cette Côte la mer ne s'éleva au-dessus de Ces bords. Ce qui prouve encore
mieux que l'inondation de Scilla n'est qu'un accident particulier , dépendant de la cause que
l'ai cité c'est que derrière le rivage contre lequel les eaux montèrent avec tant de violence,
il y a une petite anse dans laquelle la mer ne s'éleva point, parce qu'elle n'étoit pas dans
la direction de l'ondulation.
Quelques questions que j'aie pu faire, je n'ai pu trouver dans tous les détails qu'on m'a
donné aucun indice des phénomènes d'électricité rapportés dans différentes relations, aucune
étincelle, aucun dégagement de ssuide électrique , que les Physiciens Napolitains veulent
absolument être la cause de ces tremblemens de terre.
L'état de l'atmosphère ne fut pas le même dans toute l'étendue du désastre. Pendant que
les tempêtes Se la pluie paroissoient avoir conjuré , conjointement avec les tremblemens de
terre, la perte de Me/fine, l'intérieur de la Calabre jouissoit d'un assez beau temps. Il y eut
un peu de pluie dans la Plaine le matin du jour funeste ; mais le temps fut serein le reste de
la journée. Les mois de Février & de Mars furent assez beaux &c même chauds. Il y eut
quelques orages Se de la pluie , mais qui n'étoient pas étrangers à la saison. Le beau temps
qui régna après la catastrophe du 5 Février, fut même un bien grand avantage pour l'intérieur
de la Calabre, sans cela les restes malheureux de la population, sans abris, sans moyens de
s'en procurer de long-temps, par la disette des planches Se des ouvriers, seroient morts de
misère & d'intempérie. Le 28 Mars, dans la partie supérieure de la Calabre, le temps ne fut
pas mauvais & le tremblement de terre ne fut suivi d'aucun orage, il y eut seulement un peu
de pluie. H s'ensuit de cette remarque, que l'état de l'atmosphère n'est pas aussi étroitement
lié avec les mouvemens intérieurs de la terre qu'on n'a cessé de le dire, Se il se pourroit bien
que les tempêtes que l'on essuya dans le Canal de Meffine Se sur quelques endroits de la Côte ,
n'eussent pas la même cause que les tremblemens de terre.
Qu'il me soit maintenant permis de chercher dans les seuls faits, la cause des tremblemens
de terre de la Calabre ; Se mettant de côté tout systême, de voir ce qui a pu donner lieu à la
destruction presque générale de cette Province.
La force motrice paroît avoir résidé sous la Calabre elle-même, puisque la mer qui l'environne
n'a point eu part à l'oscillation ou balancement du Continent. Cette force paroît encore s'être
avancé progressivement le long de la chaîne des Apennins, en la remontant du sud au nord.
Mais quelle est dans la nature la puissance capable de produire de pareils effets ? J'exclue
l'électricité , qui ne peut pas s'accumuler , constamment pendant un an de suite , dans un pays
environné d'eau, où tout concourt à mettre ce ssuide en équilibre. Il me reste le feu. Cet
élément, en agissant directement sur les solides, ne fait que les dilater, Se alors leur expansion
 
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