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Saint-Non, Jean Claude Richard de
Voyage Pittoresque Ou Description Des Royaumes De Naples Et De Sicile (Band 4,2): Contenant La Description De La Sicile — Paris, 1786 [Cicognara, 2708-3]

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https://doi.org/10.11588/diglit.3234#0174
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4.o VOYAGE PITTORESQUE
est progressive Se ne peut pas produire des mouvemens violens & instantanés. Lorsque le
seu agit sur les ssuides, comme l'air & l'eau, il leur donne une expansion étonnante, &c nous
savons que pour lors leur force d'élasticité est capable de surmo.nter les plus grandes résiilances.
Ils paroissent les seuls moyens que la nature ait pu employer pour produire de pareils esfets.
Mais dans toute la Calabre, il n'y a pas vesliges de Volcans. Rien n'annonce ni inssammation
intérieure, ni feu recelé dans le centre des montagnes ou sous leur base, feu qui ne pourroit
exisler sans quelques signes extérieurs. Les vapeurs dilatées, l'air raréfié par une chaleur toujours
active se seroient échappées, à travers quelques-unes des crevasTes Se des fentes qui se sont formées
dans le sol, elles y auroient produit des courans. La ssamme Se la fumée seroient également
sorties par quelques-uns de ces espèces d'évents. Une fois les pasfages ouverts, la compresïion
auroit cessé, la force n'éprouvant plus derésistance seroit devenue sans esset, Se les tremblemens
de terre n'auroient pas continué aussi long-temps 5 aucun de ces phénomènes n a eu lieu, il
saut donc renoncer à la supposition d'une inssammation qui agiroit directement sous la Calabre.
Voyons si, en ayant recours à un feu étranger à cette Province Se n'agissant sur elle que
comme cause occasionnelle, nous pourrons expliquer tous les phénomènes qui ont accompagné
les secousses. Prenons par exemple VEtna en Sicile, & supposons de grandes cavités sous les
montagnes de la Calabre ; supposition qui ne peut m'être refusée. Il n'esl pas douteux qu'il n'y
ait d'immenses cavités souterraines, puisque le Mont Etna a dû, en s'élevant par l'accumulation
de ses explosions, laisser dans l'intérieur de la terre des vuides relatifs à sa grande masfe.
L'automne de 1782 & l'hiver de 1783 ont été fort pluvieux. Les eaux intérieures augmentées
de celles de la surface ont pu couler dans les foyers de VEtna ; elles ont dû alors être réduites
en vapeurs très-expansibles , &c frapper contre tout ce qui faisoit obstacle à leur dilatation.
Si elles ont tro.^v%r<i a^ ^aiiauA i|ui îca client conduit utuis i<e:> ravîtes ae la Palabre, elles ont
pu y occasionner tous les désordres dont je viens de tracer le tableau.
Supposons maintenant, pour me faire entendre plus aisément, que ces cavités, avec leurs
canaux de communication, représentent imparfaitement une cornue, mise sur le côté, dont
le col soit le long de la Côte de Sicile, la courbure sous Meffine Se le ventre sous la Calabre.
Les vapeurs arrivant avec impétuosité & chassant devant elles l'air qui occupe déjà ces cavités
doivent d'abord frapper contre l'épaule de la cornue, Se ensuite tourner pour s'engouffrer
dans sa capacité. La force d'impulslon agira d'abord directement contre le fond de la voûte,
Se ensuite, par réssexion , contre la partie supérienre , d'où elle sera renvoyée Se résséchie
de tous côtés , de manière à produire les mouvemens les plus compliqués Se les plus sînguliers.
Les parties les plus minces de la cornue seront celles qui frémiront le plus aisément sous le
choc des vapeurs Se qui céderont le plus facilement à leurs efforts. Mais cette eau raréfiée par
le feu doit se condenser par le froid qui règne dans ces souterrains, Se l'action de son élasticité
accidentelle cesse ausfi promptement , que le premier essort a été instantané Se violent.
L'ébranlement des surfaces extérieures finit subitement, sans qu'on sâche ce qu'esl devenue
la force qui a fait tant de fracas. Elle ne se ranime que lorsque le feu a pris de nouveau
allez d'activité pour produire subitement d'autres vapeurs, Se le même effet se renouvelle
aussi long-temps Se aussi souvent que l'eau tombe sur le foyer embrâsé.
Mais si la première cavité n'eil divisée d'une cavité de même espèce, que par un mur ou
un retranchement asfez mince , Se que cette séparation se rompe par l'essort des vapeurs
elalliques qui frappent contre elle , alors l'ancienne cavité ne servira plus que de canal de
commuruCation} &- toutes ]es forces agiront contre le fond &: les parois de la séconde. Le
foyer


 
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