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Stademann, Ferdinand
Panorama von Athen — München, 1841

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https://doi.org/10.11588/diglit.4303#0043
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3

profonde corruption dont les preinieres traces commencent n devenir sensibles apres la victoire de

Plate| * hX*lt plricE"sW5ondes par les grandes richesses de I etat et Celles de beaueoup de ci-

* ' . „!tfuia»tinn et norteut les sciences et les arts a leur plus haut point de perfeetiou ; niais

^JSttJ^Sa Ä le rapport de l'esprit, devint eterne.le, le caracteJe vigoureux du

peiipfe senerva et s'amollit au sein des raffinements, saus jamais regaguer cette activ.te innee, et dont

il donna jadis taut J PJJJveJe faire ici meiition des grands hommes, dont le gerne et les ouvrages out
Autant ll se"" .|jeuse ^piendenr d'Athenes pendant le gouveniement de Pericles, antaiit nous de-
coutnbue a lai mer ^ -^ l'esquisse de cette histoire , qui deroulera bientöt ä nos yeux l'affligeant
tods nous üate.1 de|ice rapit|e et complete de taut de grandeur. La description des objets les plus
tableau üe la 'orama> uous amenera necessairement ä parier des grands genies de ce beau siede;
importams mauvais gre de la brievete de nötre expositiou des derniers evenements

histonques^ fadj successeur de Pericles, et Nicias, general aussi timide que le premier etait

- rüden* et fougueux, coutinuerent la guerre sans avoir de veritables plana, Dejä pendant la six-

iL annee de cette lutte, alors que les Atheniens avaient dejä remporte des avantages marques, et

„iu< encore pendant la septieme, apres les revers des Spartiates a Sphaktena, ces derniers inclinerent

1 la paix; mais les esprits etaient autrement disposes daiis Athenes, ou, dans chaque succes on ne

voyait que des encouragements ä la conlinuation des hostilites. Mais lorsque Brasidas, le general la-

cede.iionien, eut battu les Atbeniens, en 422, pres d'A.nphipol.s, ou Im et Lleon furent tues, ce der-.

nier dans sa fuite, Nicias ouvrit des negociations, dont le resuhat lut la conclusion dune treve de 50

aus, mais qui tut ronipue avant rentiere expiration des sept prenue.es annees.

A cette epoque, (depuis 420) Alcibiade, jeune hoinme vain et aTide de gloire, eta.t a
la tete du gouveniement. Sur ses conseils, Athenes se hgua avec Argos Corinthe et quelques autres
netits etats du Peloponese, probablement dans le desstin d'etendre egale.nent son autonle sur cette partie
uea Grfece Mals eile lüt%revenue, et la victoire, que les Spartiates remporterent en 417 sur les
Viens aupres de Manth.ee, renversa cette esperance. Bientöt apres, en 415, la fatale expeditiou
eil Sicile, commandee par Alcibiade, Nicias et Lan.achus, entrepr.se sous pretexte de secounr la
v le dT>este contre Syracuse, et dont l'issue fut si iiialhcureu.se apres le depart force d'AIb.ciade,
affaiblit extreinen.ent les forces atheniennes, tandis que Sparte, devenant a son tour puissance ma-
ritime, relevait les siennes. ,.___ e, .; , .■■

Alcibiade accuse d'avoir profane les temples avant sont depart, tut rappele a Athenes. Mais au
lieu d'obeir, il se rendit ä Sparte, puis passa en Perse, devenue lalhee de cette ville traitresse aux

iuterets de la Grece. ,, . , ,,, , , i, ,, ,,, ., , . ...

Ceoendant les principaux allies d'Athenes, s'etaient detaches delle; ce n etait quavec peme quelle
maiutenait sa superiorite au dehors, tandis que les factions la dech.raient ä l'interieur. En 411 la
Constitution democratique subit des restrictions essentielles, surtout par la remise du pouvoir supreme
au conseil des quatre-cents, et par la Substitution d'uii conute de c.nq nulle c.toyens aux assemblees
generales Bientöt apres, l'armee s'arrogea le droit de prendre part aux del.berat.ons, se declara
oour des institutions plei.iement democratiques, et seht pour chef Alcibiade absent, ä 1 epoque meine,
oü la flotte venait d'essuyer, pres d'Eretrie, une defaite, qui entrama la perte de l'ile d'Eubee pour la
republique. , , . , ,

Une autre consequence de cette defaite fut, quapres une tyranme de quatre mois, le seuat
des quatre-cents fut dissous et son pouvoir exclusivement remis au conute des cinq-mille.

alcibiade, ä peine rappele, remporta sur l'Hellespont les trois brillantes victoires du cap de Kynos-
soema, d'Abydos et de Kyzikos, 411, apres lesquelles la Thrace et Byzance rentrerent sous la do-
mination d'Athenes; ces succes enflerent tellement l'orgueil des vainqueurs, que, pour leur malheur, ils
reietterent la paix Offerte. En 407, Alcibiade, apres une defaite pres de Notium, saus nulle importance
du reste, perdit le commandement en chef et partit pour uu exil volontaire.

Sparte alors redouble d'efforts et d'ardeur, tandis que les Athemeus nomment dix nouveaux ge-
neraux, parmi lesquels te trouve Conon. Ce dernier livre et perd une bataille contre Callycratidas,
en 106, pres de Mytilene, mais en revanche il remporte, la meine annee encore, une victoire com-
plete sur les Lacedemoniens, pres de Lesbos, victoire que leur general paya de sa vie.

Lysandre, qui, avant Callycratidas, avait dejä commaiide quelque tems les Lacedemoniens, se re-
met ä la tete de leur armee navale et de leurs allies, attaque en decembre 406, pres d'Aegos-Pota-
mos sur l'Hellespont, la flotte athenienne, forte de 180 vodes, a laquelle Alcibiade, qui se trouvait
dans les environs, avait en vain donne le conseil d'eviter le combat, sen empare et fait des milliers
de prisonniers. Cette victoire ayant amene la defection des allies d'Athenes, et Alcibiade etant
mort entretems', il parvient enfin, en mai, 404, apres un siege de six mois, par mer et par terre, ä
forcer la ville ä se rendre et met ainsi flu ä la seconde guerre du Peloponese, qui avait dure 27 ans.

Les vainqueurs n'accorderent la paix qu'ä des conditions fort humiliantes; il fallut abattre les for-
tifications du Piree et les longues murailles, livrer les vaisseaux, ä la reteuue de 12, rappeler les exiles,
retirer les o-arnisons des villes sujettes, et enfin, s'engager ä suivre les Spartiates ä la guerre, des que
ceux-ci le reclameraient. La Constitution subit une traInformation toute aristocratique et le pouvoir exe-
cutif fnt remis ä une olygarchie de 30 tirans, qui ne put cependant niaintenir que pendant huit mois
son "ouvernerneut de terreur; car la meine annee encore, en 403, Thrasybule la renversa. On
tächa de ramener la population par une amnistie generale et par le retablissement de la legislation de Solon,
qui avait iete de profondes racines; quoiqu'elles n'eussent plus le pur eclat de leur Institution primitive,
ces lois refleurireut de nouveau sur le sol devenu libre. C'est pendant cette epoque, oü quelques hom-
mes distingues chercherent en vain ä arreter la decadence de la patrie, que, 400 ans av. J. C., Tun
des plus grands hommes de la Grece, Socrate, fut condamne ä la cigue.

Les Verses, presses par les Spartiates, qui etaient venus au secours des colonies grecques de
VAsie mineure chercherent ä fomenter de nouveaux troubles en Grece. Leurs efforts amenerent la
«nierre dite corinthienne, pour laquelle Thebes, Corinthe, Argos et la Thessalie se liguerent contre
Laced^mone- Athenes prit egalement part ä cette guerre, s'etant rangee du cöte des allies. La
victoire que Conon remporta, en 393, pres de Gnyde, ä la tete des flottes perse et athenienne
reuuies, procura ä Athenes de nouvelles forces, qui, jointes ä Vor des Perses, servirent ä relever la
marine et ä reconstruire les longues murailles. Cette ville recouvra ainsi, pour quelque tems encore,
et surtout par suite des divisions de Thebes et de Sparte, son ancienne predominance sur mer,
actuellemeut moius importante que jadis, oü eile n'etait point contrebalancee par les forces de terre
des Lacedemoniens. En 387 , ces derniers conclurent avec les Perses une paix que les Atbeniens
accepterent aussi de leur cöte. Sparte eut soin de conserver sa Suprematie, mais eile düt bientöt ex-
pier l'oroueil ne de sa preeminence, car eile eut ä soutenir une guerre desavantageuse contre Thebes,
qui, sous Pelopidas, et surtout sous Epaminonda s, avait su obtenir un eclat transitoire.

Athenes, qui, apres la prise de la Kadmeia, citadelle de Thebes, s'etait jointe ä Tinsurrection
generale contre Sparte, et dont la flotte, commandee par Chabrias, avait, en 376, battu celle des La-
cedemoniens, pres de Naxos, devint jalouse des succes des Thebains, et se retira de la ligue, en
372, pour s'unir ä Sparte; cela ne put cependant empecher ni les victoires des Thebains ä Leuctres
et ä Mantinee (371 et 362), oü Epaminoudas fut tue, ni leur progres jusque dans le voisinage de
Sparte, et ce ne fut que par la mediation des Perses, qu'une treve vint enfin suspendre les hostilites.

terent

Rhodes ^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^

leur defection uu coup funeste ä la preponderance de la marine athenienne.

La guerre sacree, qui dura ueuf ans et eelata en 355, fournit alors au roi Philippe de Ma-

cedoine, disciple d'Epaniinondas, l'occasion de mettre ä execution ses plans de couquete sur la
Grece, propiement dite, dont il etait depuis longtems avide. Sa premiere tentative d'invasion, par les
Thermopyles C353), echoua contre la resistance d'Athenes; aussi conseiitit-il, en 347, äune paix avec
cet etat- Mais les hostilites d'Athenes contre les colonies grecques de l'Hellespont, lui donnerent
bientöt un nouveau pretexte pour reconiniencer la guerre, qu'il aurait probablement conduit k bonne fin,
si le general atlienien, Phocion , n'eut reussi, en 340, ä lui faire lever le siege de Byzance. Un an
plus tard, 339, Philippe fut admis dans le conseil des amphyctions, qui le nomma general dans la

___ .______ ____... _ -. ___- ------ ,_——_, —~- »»»..1....^^, ^«iiiHin/! i neues, i/jLUiiaie , i rjuuce ei ^or—

cyre, qui, animes par l'eloquence de I) ein os t hene, s'etaient enfin deeides ä s'opposer en conunun
aux envahissemens de Philippe, celui-ci leur enleva leur independance, ainsi qu'ä tous les Hellenes.

Philippe, qui fut assassine en 336, et son fils, Alexandre le Grand, traiterent la Grece avec
egards. Apres la mort de ce dernier, en 323, Athenes se ligua avec les autres etats grecs, pour re-
couvrer l'independance; mais eile echoua dans ce plan contre Antipater, ä la bataille de Keanon,
322, et fut forcee de recevoir une garnison macedonienne.

A Antipater succeda son fils Cass andre, dont l'autorite fut representee 3, Aiiienes par De met ri us
de Phalere, auquel les Atheniens erigerent 300 statues d'airaM.«,, (}Ui? ä l'exception d'une seule.

furent toutes detruites lors de sa chüte. En 307, celui-ci fut chasse par Demetrius Poliorcetes, qui
revait le retour de rancienne splendeur des Hellenes; il regna des lors ä Athenes, ou il retablit le
gouveniement democratique, jusqu'en 294, epoque h laquelle il nionta sur le tröne de Macedoine.
Olympiodore, profitant ä la häte des circonstances, affraiichit Athenes de la domination macedonienne,
et cette ville reprit enfin son independance et son ancienne Constitution, par l'electiou d'archontes. De-
metrius comnienca, il est vrai, le siege de la ville, mais cedant genereusement, il s'en departit bientöt.
Dans les combats contre les Gaulois, conduits par Brennus , en 279, et contre Pyrrhus d'Epire, en
274, les Atbeniens se battirent avec un courage digne de leur ancienne gloire.

Le fils de Demetrius Poliorcetes, Antigonas Gonatas, s'empara de la ville en 267; vingt neuf
ans plus tard, eile fut de nouveau delivreepar Aratas, general de la ligue achaique. Assiegee par
Philippe III. de Macedoine, en 200, eile appela les Romains ä son secours, et demeura, ainsi que
les etats grecs de second rang, l'alliee de Rome jusqu'ä la bataille de Kynoskephalae, 197 av. J. C,
laquelle mit fin ä la puissance de Philippe en Grece, mais fonda aussi, sinon dans la forme, du inoins
de fait, la dependance de la Grece de Rome.

Apres la destruetion de Corinthe par Mummius, en 146, la Grece devint province romaine; mais,
coninie teile, traitee avec douceur. Athenes, en particulier, eut ä se feliciter de la protection de la
reine du inonde, jusqu'ä ce qu'elle la perdit, pour avoir pns part aux guerres de Mithridate contre
Rome. Syllapunit rigoureusement cette tentative de defection, 86 av. J. C; Athenes ne conserva qu'une
ombre de son ancienne liberte. Sous T. Pomponius, Pompee et Cesar, eile se releva un peu, mais
la chüte generale de la Grece etait inevitable, quoique Athenes, de son cöte, conserva le plus
longtems les forines de son ancienne Constitution. Trajan, mais surtout Adrien, lui donnerent
des preuves de leur bienveillance.

Ce ne furent que Caligula et Neron qui depouillerent Athenes de ses objets d'art Pour pouvoir pren-
dre une juste idee de leur nombre, il faut se souvenir que Pline raconte, qu' apres ces spoliations et
toutes Celles qui l'avaient precede, il restait ä Athenes plus de 3000 statues. Ouelques unes se
trouverent meine encore au cominencenient du septieme siecle sur la plate-forme de l'Acropolis.

La periode suivante ne nous presente plus que 1'affaiblissement toujours croissant de toute activite
d'esprit; les antiques ecoles des sciences et des arts degenerent, et avec elles la religion. L'irruptiou
des Goths, des Herules et d'autres barbares, Tau 253 ap. J. C, reveilla les Hellenes; les Atbeniens
reparerent, les premiers, leurs fortifications, sous Valerien. Pendant la seconde moitie du troisieme
siecle, les baibares conduits par Gallien, penetrerent jusque sous les murs d'Athenes, mais y eprou-
verent une defaite complete.

Quoique, pendant le deuxieme siecle, le christianisme eut dejä jete de fortes racines ä Athenes,
l'attachemeut au eulte payen y etait cependant encore assez grand, pour que l'on prit la part la plus vive
aux efforts de Julien, qui voulait le relever. Une derniere fois encore, un reflet de Fanden eclat se ral-
luina sur les autels des dieux, dans les temples d'Athenes, mais apres la mort de Julien, en 363,
la hindere plus pure de la vraie foi, cbassa ce crepuscule du eulte magique des Hellenes, et aban-
donnes, les dieux retournerent dans la region des fictioiis.

Vers la fin du quatrieme siecle, les Huns, conduits par Alaric, apparurent devant Athenes, qu'ils
eparguerent cependant.

Les details sur le sort d'Athenes, deviennent desormais de plus en plus rares. En 995, les Bul-
gare« tombent sur l'Attique, qu'ils sont cependant bientöt forces de quitter, apres leur defaite sur le
Sperchius. En 1203, des dissensions interieures attirent sur l'Attique les attaques du despote Leo
Spurios; en 1204, le Margrave de Montferrat y entre en conquerant. Athenes fut des lors gou-
veinee par des comtes de France, de Savoye, d'Arragon, et enfin, jusqüen 1455, par la fa-
niille Acciajuoli.

Vers la fin du 3™ siecle, Athenes demeura entre les mains de la famille Laroche, et fut erigee en du-
che; eile passa ensuite aux comtes de B ri enne; puis au quatorzieme siecle, aux Catalans, appeles par
Tempei-eur Andronicus le vieux, qui avait ete attaque par les Osmans; enfin, en 1386, eile echut en partage
au florentin Reniero. Acciajuoli, qui vainquit les Turcs, en qualite d'allie de la comtesse Helene de
Soula, laquelle possedait de grands hiens dans l'Attique. Celui-ci remit Athenes aux Venitiens, qui,
cependant, ne la garderent pas longtems, car Antonio, fils de Reniero Acciajuoli, et plus tard un de
ses parents, Nerio, parvinrent ä s'en emparer. L'infiuence des Turcs se manifeste des lors d'une 111a-
niere plus directe, le fils de Nerio, Francesco, ne pouvant se soutenir ä Athenes qu'au moyen de
l'aide d'Amurathe. Des dissensions de famille ayant fourni au sultan l'occasion de se declarer ouver-
tement contre Francesco, Omer-Pacha prit possession d'Athenes, par capitulation, en 1456. Hors un
court espace de tems, celui de l'irruptiou de Victor Capeila, en 1467, l'Attique demeura province tur-
que, jusqu'ä la guerre contre les Venitiens.

Depuis cette epoque, Athenes n'a plus d'histoire propre; ä peine en fait-on mention jusqu'en 1687.
Les Venitiens, sous Morosini, en firent alors la couquete; mais bientöt apres, Venisefut obligee de l'a-
bandonner de nouveau aux Turcs, ä cause de la peste, qui venait d'y eclater. Quelque faible rayon d'es-
poir, d'etre delivres du joug de leurs barbares oppresseurs, brilla pour les Grecs, en 1770, lorsque
les Russes, sous les ordres des freres Orloff, apparurent en vainqueurs sur les cötes de la Grece;
mais cet espoir fut bientöt cruellement decu, car Je depart de la flotte russe ne fut que le signal d'une
tyraunie plus excessive encore.

La glorieuse guerre de delivrance des Grecs contre les Turcs, commencee en 1821, est encore
trop presente ä la memoire de chaeun, pour qu'il puisse etre necessaire d'en donner ici l'histoire; aussi
nous bomerons nous ä ne parier que de ce qui se rapporte directement ä Athenes. — Dans la nuit
du 6 au 7 mai 1821, une troupe de Palicaires forca les Turcs ä fuir de la ville dans l'Akropolis,
dont le siege fut cependant leve, ä la fin de juillet, par Omer-Pacha de Karistos et Omer-Pacha de
Vrione; mais en septembre, ceux-ci abandonnerent Athenes, en consequence de la defaite des Turcs ä
Tripolizza, et l'on recoinmenca le siege de l'Akropolis, jusqu'ä ce qüen juin 1822, la garnison turque
fut forcee de capituler. Les Grecs resterent en possession d'Athenes jusqüen Juillet 1826, epoque oü
Reschid-Pacha parut devant la ville et en ouvrit le siege. Le 17 aoüt, il l'emporta d'assaut, malgre
les efforts de Karaiskakis, Fabvier et Gouräs. L'Akropolis tenait encore, tandis que les hostilites
continuaient aux alentours. Deux fois la citadelle fut reapprovisionnee ä l'aide des entreprises har-
dies de Fabvier et de Grisiottis; en fevrier 1827, Gordon cherchat ä en faire lever le siege; Coch-
rane se rendit maitre du Piree, et l'on esperait dejä avoir atteint le prineipal but de tous ces efforts,
la leddition de l'Akropolis, lorsque, le 6 mai, les Grecs, sous Church, furent battus presque sous les
murs d'Athenes, pres du cap Colias. C'est alors, le 5 juin, que la citadelle fut obligee de capituler. La
ville demeura au pouvoir des Turcs jusqu'au 1 avril 1833, oü eile fut oecupee par un detachement des
troupes bavaroises, qui, fort de 3500 hommes, avaient escorte le Prince Othon (fils puine de 111-
lustre philhellene, le roi Louis de BaviereJ , qui entretems avait ete elu roi de Grece.

Le jeune monarque, debarque ä Nauplie le 6 fevrier 1833, visita une premiere fois Athe-
nes le 23 mai de cette annee et y retourna de nouveau en septembre 1834. Le 1 decembre de
la meme annee, il y transporta le siege du gouveniement, et fit son entree solemnelle daiis la capitale re-
generee, le 13 du meme mois.

plus
comme

niillions de francs, puis beaueoup d'autres statues de bronze ou de marbre; c'etait aussi dans ce tem-
ple, qu'etaient deposes le tresor de l'etat et les tresors sacres, apportes de Delos ä Athenes, les of-
frandes aux dieux, ainsi que les sonuncs et les objets precieux que les particuliers y apportaient pour
plus de surete. Ce temple est situe sur la plus haute plate-forme de l'Akropolis ; aussi les chapi-

Description du Panorama.

Planche I.

Ayant l'intention de mentionner en detail dans la description speciale de la planelie Supplemen-
teire, Nr. 11, qui represente cette partie d'Athenes et de ses environs, tous les points et objets re-
marquables, situes au nddi et ä Test de l'Akropolis, nous nous bornerons pour le nioment ä la des-
cription de ceux que nous presente la premiere planche, savoir: le rocher d'Ares, l'Areopage (I.), der-
riere lequel s'elevent l'Akropolis (IL"), et le mont Hymette (ULI, qui oecupe tout le fond du tableau.

L'Akropolis comprend un rocher de 150 pieds anglais de haut, assez vertical, dont la sur-
face a 900 pieds de long et environ 500 de large. Le penchant occidental, celui que nous voyons
en entier, et qui est tourne vers le Piree, est le seul par lequel on puisse nionter commodement. Ce-
lui de gauche, se trouvant dans l'ombre, est le penchant septentrional, le Pelasgicon. (La feuille
supplenientaire montre le penchant oppose, celui du cöte meridional, le Cinionion, ou muraille de
Cimon, ainsi que le penchant oriental). La porte de l'Akropolis est situee pres de 51.

Disposee par les Pelasges, environ deux mille ans avant Jesus-Christ, pour la defense d'Athe-
nes et plus tard transformee en forteresse par Cimon, eile renfermait les principaux sanetuaires
et les tresors d'Athenes, et n'etait, pour ainsi dire, qu'une seule offrande presentee aux dieux. Le
plus grand orueiiient etait, et en est encore, le Parthenon (1), temple erige sous Perikles, environ
444 av. J. C., par Iktinos, aide de Kallikrates et de Karpion, et consacre ä Pallas-Athenee, dont
Rulvver dit: „Elle, la süperbe et vierge deesse, la plus nationale, la plus majestueuse des divinites
„grecques, comprenant sous une forme unique le veritable genie des Grecs, tout multiforme, tout in-
„dividuel qüil etait, devint parmi les divinites du ciel payen, ce que devint sur terre Athenes, qu'elle
,,protegeait."

rangee de colonues, mais plus petites, n'ayant que 5' 6" de diametre. La longeur totale du temple est
de 228 pieds. Elle etait divisee en deux parties interieures, dont celle vers Test formait le naos,
et celle vers l'ouest le posticum, supporte par 4 colonues de 4 pieds de diametre. La largeur du
temple est de 102 pieds; celle du naos etait de 62' 6"; il renfermait 16 colonues, d'environ 3 pieds
d'epaisseur, et hautes de 36 pieds , qui supportaient probablement une seconde rangee de co-
lonues.

Quant aux groupes des deux frontons, celui de l'ouest, l'Opisthodomus, representait la victoire
de Pallas sur Poseidon, touchant la possession d'Athenes; celui de Test, la naissance de cette de-
esse. C'est ici que se trouvait la magnifique quadrige, sur laquelle la deesse etait assise. Morosini
essaya d'enlever le groupe; mais l'entreprise manqua, le groupe tomba par terre et se brisa.

Les 92 metopees de la corniche exterieure, ornees de beaux bas-reliefs, representaient des sce-
nes des combats fabuleux des Atheniens; la frise de la cella et des deux vestibules, longue de 520
pieds, representait le cortege mystique des Panathenees. Tous ces bas-reliefs etaient des chefs-d'oeu-
vre de Phidias et de ses eleves.

Par suite de l'exactitude et de la solidite extraordinaire de sa construetion, ce temple resista pen-
dant une longue suite de siecles aux influences des elements et aux devastations inseparables des
guerres, et quoique successivement prive de presque tous ses ornenients mobiles, ainsi que d'une par-
tie de ceux qui etaient fixes, les parties principales de fedifice coutinuerent ä fortner un ensemble as-
sez complet, jusqu'ä ce qu'en autoiiuie 1682, le bombardenient des Venitiens opera l'explosion des pou-
dres que les Turcs y avaient enmagasinees. Cette explosion detruisit noii seulemeiit toute la partie
moyenne de rinterieur et endoininagea beaueoup le fronton oriental, mais ouvrit aussi dans la colon-
nade septentrionale une grande breche, que l'on voit distinetement sur notre planche.

Ainsi que les autres grands temples d'Athenes, le Parthenon devint eglise chretienne, et fut
consacre ä la Panaghia, apres l'avoir ete ä Pallas. Plus tard, les Turcs etablirent dans son Interieur
une petite mosquee, qui, dans les derniers tems, servait de depöt pour les antiquites qu'on avait re-
trouvees.

On y arrivait, ainsi qua la plate-forme de l'Akropolis, par les Propylees (2), entree magni-
fique, d'architecture ä la fois militaire et civile, avec deux ailes, dont celle de gauche (3) renfermait
la Pinakotheque; celle de drohe etait probablement uu Corps de garde. La batisse superieure, qu'on
voit ici (4) jusqu'ä la rangee de triglyphes (5), qui est bien reconnaissable, fut elevee dans les tems
modernes, mais a ete deniolie recemnient. Sur les deux pilastres exterieurs. des ailes etaient places,
d'apres Mr. Ross, deux statues equestres.

Les Propylees datent egalement de Pericles, qui, en 437 av. J. C., les fit construire pour l'orne-
ment autant que pour la defense; elles sont de Mnesikles, en marbre pentelique et d'ordre dorique.
On en attribue l'idee ä Phidias, quoique le plan general pourrait bien remonter fort au delä du tems
de Perikles. Elles rivalisaient avec le Parthenon, par la beaute des dispositions autant que par celle
de l'execution.

Sa Majeste le roi Othon a rendu aux Propylees le droit de formerl'entree principale de l'Akro-
polis- On en a deblaye les alentours ainsi que ceux du Parthenon et des autres monuinents, (d'apres
les dispositions de Mr. le conseiller-intime, chevalier de Klenze, et d'abord sous sa direction person-
nelle, puis sous celle de Mr. le professeur L. Ross et des architectes Mr. Schaubert, conseiller du
ministere, et Mr. Hanson) de teile facon, que le 10 septembre 1834, le roi put faire son entree par
la porte du milieu (6), oü l'on voit encore d'anciennes traces de voitures, pour visiter l'Akropolis et
examiner les progres des fouilles, qui avaient dejä fait retrouver plusieurs bas-reliefs de Phidias,
proveuant du cöte septentrional de la frise, quelques inscriptions et d'autres objets remarquables.

Le troisieme des edifices d'une importance majeure, et le plus venerable de l'Akropolis, etait
l'Erechtheion (7), bätiment d'une symetrie taut soit peu negligee et contenant ä la fois deux tem-
ples. La description de ce sanetuaire ne peut etre qüassez iueertaine, taut qüil ne sera pas entiere-
ment deblaye; nous bornerons nous ä emprunter la majeure partie des details suivants ä la disserta-
tion qu'en a ecrite Mr. le Dr. Forchhanuner. *)

Cet edifice avait, selon cet auteur, des appartemens Souterrains, Hypogees, qui, ä cause de l'in-
egalite du sol, n'etaient qu'en partie visibles; au-dessus d'eux, se trouvent trois divisions principales,
dont celle ä l'ouest est le Pandroseion, celle du centre le temple d'Athenee-Polias, et celle ä Test le
sanetuaire d'Erechthee, l'Erechtheion propreinent dit. La halle des Karyatides (8), situee au midi et ouverte
au plafond, (renfermant l'olivier sacre, cree par Athenee, et l'autel de Zeus-Herkeios) et la stoa(9),
situee au nord, (ornee de six colonues et contenant l'autel de Thyekoos) conduisaient tous deux au peri-
style, le Pandroseion. Sous ce peristyle se trouvaient l'Erechtheis, dans laquelle etait la source saline de
Poseidon, et le Kekropeion, cavaux funeraires d'Erechthee et de Kekrops. L'Erechtheis avait une porte
süperbe, mais dormante, du cöte de la stoa, le Kekropeion etait en communication avec la halle des
Karyatides. II ne reste plus que trois des six Karyatides (Cistophores?); la quatrieme a ete renver-
see, la cinquieme est ä Rome, et la sixieme fut enlevee par Lord Elgiu.

Dans le Pandroseion, qui avait ä lest un mar perce, orne de quatre colonues, par lequel on arrivait
au temple d'Athenee-Polias, et qui, ä l'ouest, oü generalenient se trouve l'Opisthodome, etait fenne par un
mur ä fenetres, se trouvait la statue de Pandrosos et sans doute aussi Celles de Thallo et d'Auxo. —
Le temple d'Athenee-Polias renfermait la statue de la deesse protectrice de l'Akropolis, statue qu'on
disait tonibee du ciel; le serpent sacre, gardien du temple; une statue d'Hermes en bois, donnee par
Kekrops; la celebre lampe d'or et le palmier en bronze, qui s'y rattachait, (chef-d'oeuvre de Callima-
que, inventeur de l'ordre corinthien); puis le siege de Dedale et le butiii fait sur les Perses. — De
ce temple 011 arrivait dans le Pronaos de rErechtlieion, dans lequel se trouvaient les autels dePoseidon-
Erechthee, de Butes et d'Hephaestos; pres du premier il y avait un escalier descendant ä J'IIypo-
gaeon. Devant rErechtlieion, vers Test, se trouvait encore une stoa de six colonnes (10), et au-delä
de celle-ci, l'autel de Zeus-Hypatos.

Le tout fut construit au commencement du cinquieme siecle av. J. C, mais eut bientöt apres ä
souffrir de l'inceiidie, et ne fut probablement acheve completement que vers la fin du quatrieme siecle.
II est de style ionique et offre uue grande profusion d'ornements du gout le plus exquis, et dont le
travail a conserve jusqu' aujourd'hui une nettete, qu'on a peine ä croire possible dans des ouvrages de
marbre; cependant, si ces ornenients n'ont pas encore ete surpasses, ils ont au moins ete egales dans
les nouveaux edifices de Munich, surtout ä la Glyptotheque. — Outre Phyromachos, Praxias et An-
tiphanes, les trois artistes depuis longtems connus, pour avoir travaille ä l'Erechtheion, il faut en eher
trois autres: Mynnion, Sokles et Jasos, dont les 110ms ont ete decouverts recemment sur des frag-
ments du compte des frais, occasiones par la construetion de ce sanetuaire, fragineuts que l'on a re-
trouve il y a quelque tems, en abattant les batteries turques, qui etaient elevees sur l'Akropolis.

Entre les trois principaux edifices de l'Akropolis, dont nous venons de parier, se trouvait la sta-
tue colossale d'Atheuee-Proinachos (11); les marins, venant de Souuion, en apercevaient de loin la
pointe de la lance et le paunache du casque. Elle etait entouree d'une foret de statues et de grou-
pes, taut en marbre qu'en bronze, qu'il serait trop long de citer ici en detail, et ainsi que quelques
autres statues de bronze, eile resta en place jusques apres la retraite d'Alaric, vers la fin du qua-
trieme siecle ap. J. C.

L'Akropolis renfermait encore les temples de Zeus-Polieus, de Pandion, d'Aphrodite-IIyppoly-
teia, d'Artemis-Brauronia, etc.; mais jusqu'ä-preseut on n'a pas encore retrouve assez d'indices pour
fixer leur Situation.

A droite, ä l'aile meridionale des Propylees, s'eleve une haute tour carree (12), qui date pro-
bablement de l'epoque des princes francs , et qui peut avoir servi de signal; de nos jours, eile a ac-
quis une triste celebrite par la mort d'Odysseus, l'un des heros de la Grece moderne.

Immediatement devant cette tour (13), exista jusqu'en 1687, epoque oü Spon et Wheler le vi-
rent encore, le petit temple ionien de Nike-Apteros, la victoire sans ailes; il fut probable-
ment eleve vers la 78™° Olympiade, sous Cimon, en l'honneur de la bataille gaguee pres de l'Eurime-
don. Pres de lä se trouvait la statue d'Hecate, iiommee Epipyrgidia, executee en marbre par Alkamenes.
Au commencement de la derniere guerre des Venitiens, ce temple de Nyke fut renverse par les

#) Ilellenikft, Heft I. Berlin 1837, bei Xikolai.
 
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