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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0058
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48

L’UNIVERS.

niens et les Ioniens ; ceux-ci se fixèrent
dans la région occidentale de l’Asie
Mineure, et les Dryopes vinrent dans la
Bébrycie et s’établirent sur les rives de
la Propontide. Quant aux limites des
territoires occupés par ces différentes
peuplades, il serait superflu de vouloir
les déterminer d’une manière positive,
car Strabon remarquait qu’elles ont
subi tant de variations, et que la Bithy-
nie a été occupée par des peuples si dif-
férents, que les géographes déjà renon-
çaient à l’éclaircissement de cette (jues-
tion si difficile.
Après la mort d’Amycus , roi des Bé-
bryces, tué par Pollux (1), les Argo-
nautes bâtirent un temple en l’honneur
du dieu qui leur avait donné la vic-
toire (2). De leur côté, les Bébryces
élevèrent à la mémoire d’Amycus un
temple qui n’était éloigné que de cinq
stades du Nymphéon de Chalcedoine.
Un laurier d’une grandeur extraordi-
naire avait crû près de ce temple. 11
avait la vertu de rendre invincibles au
jeu du ceste ceux qui avaient mâché
de ses feuilles (3).
La race d’Amycus régna encore
quelque temps sur les Bébryces. Étienne
de Byzance mentionne Mucaporis
comme roi de Bithynie et Mandron, qui
régnait à Lampsaque, lorsque les Pho-
céens s’en emparèrent (4). C’est vers
cette époque que les Cimmériens péné-
trèrent dans la Bébrycie et s’en rendi-
rent maîtres. Une partie des Bébryces
fut exterminée ; mais les Cimmériens ne
purent former d’établissement durable,
et furent à leur tour chassés par les
Thraces bithyniens (5).
Quoiqu’il soit très-difficile de fixer
positivement l’époque où les tribus eu-
ropéennes qui occupaient la Thrace et
la Macédoine se sont transportées dans
l’Asie Mineure, il paraît certain que ce
fut avant la guerre de Troie. Ces tribus,
qui ont émigré à différentes époques,
étaient les Phrygiens, les Mysiens et
les Thyniens. Homère, dans son dénom-
(1) Théocrite, Idyl. XXII.
(2) Nicepli., Hisl. eccl. liv. VII, ch. I..
(3) Pline, liv. XVI, eh. XLIV; Dyon.,
p. 20.
(4) Charon. Hellenica, 6, éd. Millier.
(5) Arr. apudEust., p. 58, in Dionysium.

brement, ne fait mention ni des Bithy-
mens, ni des Thyniens, dont la puis-
sance s'est accrue dans la contrée au
point d’absorber tous les autres peu-
ples. Hérodote affirme que les Bithy-
niens sont Thraces d’origine; qu’ils
sont venus des bords du fleuve Stry-
mon, qu’ils ont été chassés de leur pays
par les Teucriens et les Mysiens, et que
ces derniers envoyèrent eux-mêmes une
colonie en Asie fl).
Cette invasion des peuples de la fa-
mille thrace dure pendant plusieurs
siècles. Les Phrygiens paraissent avoir
été les premiers, puisqu’ils ont pénétré
plus avant dans l’intérieur du pays.
C’est en transportant le nom delà mère
patrie dans la nouvelle contrée qu’ils
venaient occuper, que les différentes
familles de colons ont jeté une grande
confusion dans la géographie de ces
contrées. On trouve des Phrygiens, des
Mysiens, des Bithyniens , des Thyniens
et des Thraces en Europe et en Asie.
Le scoliaste d’Apollonius de Rhodes
dit : 11 faut observer qu’il y a deux Bi-
thynies : l’une, en Europe, aux envi-
rons de Salmydessus, c’est un lieu de la
Thrace; l’autre en Asie, jusqujau Bos-
phore (2). La majeure partie des Bithy-
niens est originaire de la Thrace, mais
s’est accrue par l’émigration de Grecs
du continent qui sont venus s’établir
dans cette contrée. Pausanias va plus
loin ; il regarde tous les Bithyniens
comme originaires du continent de la
Grèce. Les Bithyniens, dit-il, sont ori-
ginaires de l’Arcadie et de Mantinée(3).
Néanmoins, Strabon avait dit, avant
lui : La plupart des auteurs s’accor-
dent à regarder les Bithyniens comme
originaires de la Mysie. Ils ont reçu
leur nom des Bithyniens et des Thy-
niens , deux peuples de la Thrace qui
vinrent s’établir parmi eux. Les preuves
qu’on en donne par rapport au peuple
des Bithyniens , c’est qu’il existe de nos
jours dans la Thrace une peuplade
nommée Bithyniens, et par rapport aux
Thyniens, c’est que la côte près d’A-
pollonie et de Salmydessus porte le nom
de Thynias. Un passage d’Hérodote,
(1) Hérod., liv. VII, ch. LXXV.
(2) II, vers 177.
(3) Pausanias , liv, VIII, ch. IX,
 
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