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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0476
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466

L'UNIVERS.

Les habitants de Tabæ de Pisidie,
ville populeuse et forte, qui comman-
dait une plaine étendue et appuyée aux
contre-forts septentrionaux du Taurus,
ne voulurent pas permettre le passage
aux armées coalis-ées. Ils marchèrent
contre les Romains, et attaquèrent en
plaine des ennemis qui avaient une ca-
valerie bien montée. Les Pisidiens furent
mis en déroute, et la ville de Tabæ en
fut quitte pour payer vingt-cinq ta-
lents ( 110,000 francs) et dix mille
médimnes (cinquante mille boisseaux )
de blé. L’ancienne Tabæ est remplacée
par la ville moderne de Daouas. La
belle plaine de Daouas produit en abon-
dance du blé et du coton. Ces cantons
sont peu peuplés, mais le territoire
est fertile et bien arrosé. Les villages
en vironnants sont presque tous situés sur
l’emplacement de quelque station an-
cienne. Le fort appelé Gordio-Teichos se
trouvait sans doute au village de Kizilgi
buluk ; au moins les distances données
par des tables géographiques sont-
elles assez d’accord avec cette position.
On ne saurait mettre en doute l’iden-
tité de Daouas et de Tabæ, cette der-
nière ville avait pris son nom du mot
pisidien Taba, qui veut dire une émi-
nence (1). Or, au milieu de la ville de
Daouas il y a précisément un monticule
sur lequel est bâti le Konac de l’Agha.
On trouve de plus aux environs de nom-
breux débris d’architecture ancienne.
De Tabæ, le consul se porta en trois
jours de marche sur le fleuve Chaos,
aujourd’hui la rivière deKaradjik tchaï,
et s’empara de la ville d’Eriza qui ne
fit aucune résistance. Eriza, est repré-
sentée par la petite ville de Kara hissar.
Manlius, au lieu de prendre sa route
vers le nord, appuya encore au sud-est,
entradans les montagnes, etallaattaquer
les châteaux de Thabusion et de Cibyra,
dont les gouverneurs connaissaient à
peine les Romains.
La première de ces places comman-
dait le fleuve Indus, auquel on avait
donné ce nom parce qu’un Indien y
avait été précipité par l’élephant qu’il
montait. Le fleuve Indus est le Dalamon
tchaï, qui sépare la Lycie de la Carie..
Les ruines de Cibyra ont été reconnues
(i) Et. Byz., v. Tabæ.

au village de Horzoum ; tout y annonce
l'existence d’une grande ville : un stade
presque entier, des temples, des édifices
publics de tout genre, couvrent un es-
pace considérable. Cibyra, en effet, n’a-
vait pas moins de cent stades de tour.
Moagète, tyran de cette ville, envoya
des députés pour faire sa soumission.
Manlius envoya sur le territoire de
Cibyra, Helvius avec quatre mille hom-
mes et cinq cents chevaux. C’est alors
que Moagète, pour prévenir le pillage
du pays, vint en personne au camp de
Manlius pour demander l’aman; il en
fut quitte pour payer cent talents et dix
mille medimnes de blé.
Après avoir quitté le territoire de
Cibyra, l’armée marcha sur Syllæum,
place inconnue et différente de la Syl-
læum voisine de Perga.
En quittant Syllæum, on marcha sur
Alimna, dontle nom indique le voisinage
d’un lac ou d’un marais Limné. Alimna
est représentée aujourd’hui par Bazar-
Khan, petite ville située à la base d'une
montagne, et dont les abords sont dé-
fendus vers le sud-ouest par un vaste
marais : c’est aujourd’hui le marché
central du district. Au milieu de la
ville est une place assez régulière ; il y a
trois mosquées à minaret. A une petite
distance delà rive du lac s’élève une île
rocheuse reliée au continent par une
jetée, et sur i’île se voient les îuines
d’unevilleimportante : on retrouve à peu
près tout le circuit du mur d’enceinte.
Dans le village on observe aussi quel-
ques ruines.
Une petite rivière qui passe à l’est de
Bazar Khan et se dirige au nord pour
aller se jeter dans le Dalamon tchaï, re-
présente le fleuve Caularès, que. l’armée
passa pour attaquer Sinda, placée au vil-
lage de Tenghir au pied du Rabat dagh,
la montagne du repos. Cette rivière est
une branche orientale de l’Indus ou
Dalamon. Tenghir est un village de deux
cents maisons, situé à l’entrée d’une large
vallée et arrosé par une rivière qui coule
vers le nord ; une mosquée avec minaret
est située dans le voisinage d’une belle
source. Tenghir est à cinq heures ou
trente kilomètres de Hourzoum (t).
(i) Travels in Lycia, by Spratt., in-8°, vol.
x, p. a53.
 
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