Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Overview
loading ...
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
534

L'UNIVERS.

marche;lesprismessontaplatis, oblongs
et en forme de fuseau : on ne peut mieux
comparer leur aspect qu’à un bouquet
de feu d’artifice.
Cette falaise se trouve a moins d’un
kilomètre du pont et sur la rive droite
du fleuve.
Dans la même falaise volcanique,
dont le pied est baigné par les eaux,
on aperçoit à divers étages des trous
qui paraissent des retraites pour les oi-
seaux de proie; ce sont les fenêtres de
larges grottes taillées dans le massif
de la montagne et auxquelles on arrive
par un sentier pratiqué dans la roche
même.
L’entrée de ces grottes n’a rien qui
appelle l’attention ; c’est une porte basse
qui donne accès dans une avant-salle
carrée et plafonnée ; plusieurs portes
s’ouvrent dans cette salle et conduisent
par des galeries latérales dans d’autres
pièces toutes plafonnées, carrées ou rec-
tangulaires. Les salles qui sont voi-
sines du fleuve sont éclairées par de pe-
tites fenêtres donnant sur la vallée de
l’Halys. On observe dans les parois des
niches peu profondes, rectangulaires et
qui n’ont aucun caractère sépulcral.
Dans toutes les maisons modernes de
l’Orient on voit de ces mêmes niches
qui servent à déposer les objets mobi-
liers; toutes ces chambres communi-
quent entre elles, et l’on y trouve simul-
tanément les traces de l’occupation des
morts et des vivants. Certains réduits
récèlent des sarcophages, d’autres cham-
bres éclairées par une ou deux fenêtres
renferment comme des alcôves et des
cheminées, et peuvent tres-bien avoir
servi à des familles de troglodytes. Il
n’y a pas l’ombre d’un art quelconque
gui puisse faire soupçonner à quelle
epoque ont été creusées ces grottes, qui,
de nos jours, ne servent pas même de
retraite aux bergers des environs.
Après avoir traversé le pont, on suit
une route qui s’élève sur deux plateaux
successifs, complètement arides et dé-
serts. Sur le revers sud du contrefort
qui domine la plaine se trouve le ha-
meau de Emmiler éloigné de quatre
heures de Césarée, et une heure plus loin
le gros bourg d’Herkiiet, établi sur un
banc puissant de lave fondue, compacte
et noire; toutes les maisons bâties avec

cette roche rappellent complètement
celles de certains villages d’Auvergne.
La plaine de Césarée est arrosée par
la petite rivière de Sarmoussacli, et est
peuplée de nombreux villages presque
tous occupés par des familles chré-
tiennes, grecques et arméniennes ; ces
dernières habitent les villages de Sar-
moussac, Surp Garabed et Surp Daniel ;
les Grecs ceux de Zenzidéré, Talas et
Taxiarque.
La campagne de Césarée peut être
comparée à celle de Rome, tant pour la
nature du sol que pour celle des cultures
qu’on y pratique. Une faible couche de
terre végétale recouvre un banc très-
étendu de laves; de distance en distance
on observe des monticules dont le som-
met est couronné par des roches volca-
niques qui plongent sous la terre végé-
tale. Dans les régions où elle manque,
on chemine sur un terrain rocheux, plat
et fendu en tous sens de manière a for-
mer de grands polygones irréguliers;
mais la route est souvent interceptée
par des fondrières larges et profondes,
dont les flancs sont verticaux ; elles sont
assez larges pour que des villages aient
pu s’y établir : ils ne paraissent pas de
loin, de sorte que la campagne semble
déserte.
Ces vallées ne paraissent pas avoir été
creusées par les eaux ; elles se sont sans
doute formées par le retrait des laves de
fusion, et se sont élargies par l’effet de
la décomposition des laves. Les villages
sont généralement remarquables par la
propreté et le goût des maisons, qui sont
toutes bâties en pierres volcaniques fa-
ciles à travailler; iis sont presque tous
accotés sur le flanc d'une colline, et les
chambres sépulcrales, les églises tail-
lées dans le roc sont nombreuses aux
environs. Nous en examinerons quel-
ques-unes.
CHAPITRE XXL
MONASTÈRE DE SURP GARABED ,
ÉGLISES TAILLÉES DANS LE ROC.
Le monastère arménien de Surp Ga-
rabed, Saint Jean précurseur, est situé à
dix-huit kilomètres à l’est de Césarée a
l’entrée de la chaîne de montagnes qui sé-
pare le bassin de l’Halvs de celui de
 
Annotationen