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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0618
608
L’UNIVERS.
aux nôtres et qui, nous le reconnaissons,
sont remplies d’érudition ; mais un vo-
lume ne suffirait pas pour réunir tout
ce qui a été écrit sur ces monuments,
qui à leur apparition dans le monde
savant, ont excité un si unanime intérêt.
Leur existence révélait une Asie en-
core inconnue, ouvrait une ère nouvelle
auxétudes orientales c’était, selon l’ex-
pression d’un académicièn, « la source
de découvertes dont nul ne pouvait
prévoir la portée. » Ce n’était en effet
que le prélude à des découvertes d’une
bien autre importance qui se sont faites
dans ces derniers temps.
Le village de Boghaz keuï est situé
dans une vallée qui s’étend de l’est à
l’ouest, arrosée par deux ruisseaux dont
les eaux coulent dans cette dernière
direction. Le plateau qui les sépare est
couvert de débris qui portent le caractère
de la plus haute antiquité ; il est do-
miné par une montagne dont le som-
met est défendu par des murailles d’une
épaisseur considérable qui ont plusieurs
milles de circuit. Différents mamelons
de roches s’élevant çà et là sur le pen-
chant de la montagne sont couverts de
fortifications solidement construites.
Sur le plateau inférieur, on remarque
aussi des pointes de rochers qui portent
toutes les traces du travail de l’homme ;
enfin, au milieu, et comme abritées
par cette ligne de défense , sont les
ruines d’un grand temple qui, dans son
plan, n’a aucun des caractères de l’ar-
chitecture grecque ou romaine. La
construction de ces différents édifices
est généralement en appareil irrégulier,
mais de genres différents, car tantôt les
blocs portent des bossages exécutés au
marteau, et les joints sont lissés avec
soin ; dans d’autres parties , les pierres
sont employées brutes et comme sor-
tant de la carrière.
Le plateau sur lequel se trouvent les
ruines du temple est borné au nord par
une montagne calcaire couverte de buis-
sons, et qui reste dans l’état d’une na-
ture sauvage et inculte. Du côté du
sud, le terrain cultivé par les habitants
forme quelques ondulations de peu d’im-
portance.
CHAPITRE XIX.
LE TEMPLE.
Deux esplanades ont été pratiquées
sur la croupe de la colline inférieure ;
elles sont superposées l’une à l’autre de
cinq mètres, et communiquaient par un
grand escalier dont on ne trouve plus
que la pente. L’esplanade inférieure a
i 10 mètres de large sur 140 de longueur.
Elle est soutenue par un mur en sou-
bassement quia environ 6m,50 de haut,
dont la partie inférieure est formée par
des pierres brutes posées en assises
réglées, et la partie supérieure, en
pierre calcaire, appareillée en blocs ir-
réguliers. Le terrain est couvert d’un
gazon fin et uni; il ne paraît pas qu’il
ait jamais supporté d’édifice. Un peu à
gauche et en montant vers la seconde
esplanade, se trouve une disposition de
chambres ou de cellules qui sont au-
jourd’hui raséesjusqu’au niveau du sol.
de sorte qu’on ne reconnaît pas les tra-
ces des portes. L’étendue de ces bâti-
ments a 58m,80 de longueur; les cham-
bres ont dans œuvre 12m de long sur
4m,30 de large. L’épaisseur des murs
est d’environ 2m; ils sont faits de pier-
res sèches et d’un appareil irrégulier.
Le corps de l’édifice présente une masse
de ruines qui a environ 46m de large
sur 65mde long; le temple est construit
avec des pierres de très-grand appareil
et taillées avec le plus grand,soin. Il
ne reste plus aujourd’hui qu’une ou
deux assises de ce vaste édifice, qui
diffère tellement de tout ce que nous
connaissons dans l’architecture an-
cienne , que nous ne pouvons établir
aucune conjecture sur son ordonnance
primitive (1).
On entrait dans l’édifice par trois
portes inégales : elles conduisent dans
une sorte de Prothyron, sous lequel se
trouvait la grande porte, qui avait 4m,64
de large. On entre ensuite dans une
enceinte carrée qui a 22m,97 de large
sur 27m,03 de long. Tout le pourtour
du templé est fait de gros blocs de
pierre calcaire ayant deux mètres de
large sur à peu près un mètre de liau-
(i) Voyez la planche n° 6, Temple, d'A-
naitis à Pterium.
L’UNIVERS.
aux nôtres et qui, nous le reconnaissons,
sont remplies d’érudition ; mais un vo-
lume ne suffirait pas pour réunir tout
ce qui a été écrit sur ces monuments,
qui à leur apparition dans le monde
savant, ont excité un si unanime intérêt.
Leur existence révélait une Asie en-
core inconnue, ouvrait une ère nouvelle
auxétudes orientales c’était, selon l’ex-
pression d’un académicièn, « la source
de découvertes dont nul ne pouvait
prévoir la portée. » Ce n’était en effet
que le prélude à des découvertes d’une
bien autre importance qui se sont faites
dans ces derniers temps.
Le village de Boghaz keuï est situé
dans une vallée qui s’étend de l’est à
l’ouest, arrosée par deux ruisseaux dont
les eaux coulent dans cette dernière
direction. Le plateau qui les sépare est
couvert de débris qui portent le caractère
de la plus haute antiquité ; il est do-
miné par une montagne dont le som-
met est défendu par des murailles d’une
épaisseur considérable qui ont plusieurs
milles de circuit. Différents mamelons
de roches s’élevant çà et là sur le pen-
chant de la montagne sont couverts de
fortifications solidement construites.
Sur le plateau inférieur, on remarque
aussi des pointes de rochers qui portent
toutes les traces du travail de l’homme ;
enfin, au milieu, et comme abritées
par cette ligne de défense , sont les
ruines d’un grand temple qui, dans son
plan, n’a aucun des caractères de l’ar-
chitecture grecque ou romaine. La
construction de ces différents édifices
est généralement en appareil irrégulier,
mais de genres différents, car tantôt les
blocs portent des bossages exécutés au
marteau, et les joints sont lissés avec
soin ; dans d’autres parties , les pierres
sont employées brutes et comme sor-
tant de la carrière.
Le plateau sur lequel se trouvent les
ruines du temple est borné au nord par
une montagne calcaire couverte de buis-
sons, et qui reste dans l’état d’une na-
ture sauvage et inculte. Du côté du
sud, le terrain cultivé par les habitants
forme quelques ondulations de peu d’im-
portance.
CHAPITRE XIX.
LE TEMPLE.
Deux esplanades ont été pratiquées
sur la croupe de la colline inférieure ;
elles sont superposées l’une à l’autre de
cinq mètres, et communiquaient par un
grand escalier dont on ne trouve plus
que la pente. L’esplanade inférieure a
i 10 mètres de large sur 140 de longueur.
Elle est soutenue par un mur en sou-
bassement quia environ 6m,50 de haut,
dont la partie inférieure est formée par
des pierres brutes posées en assises
réglées, et la partie supérieure, en
pierre calcaire, appareillée en blocs ir-
réguliers. Le terrain est couvert d’un
gazon fin et uni; il ne paraît pas qu’il
ait jamais supporté d’édifice. Un peu à
gauche et en montant vers la seconde
esplanade, se trouve une disposition de
chambres ou de cellules qui sont au-
jourd’hui raséesjusqu’au niveau du sol.
de sorte qu’on ne reconnaît pas les tra-
ces des portes. L’étendue de ces bâti-
ments a 58m,80 de longueur; les cham-
bres ont dans œuvre 12m de long sur
4m,30 de large. L’épaisseur des murs
est d’environ 2m; ils sont faits de pier-
res sèches et d’un appareil irrégulier.
Le corps de l’édifice présente une masse
de ruines qui a environ 46m de large
sur 65mde long; le temple est construit
avec des pierres de très-grand appareil
et taillées avec le plus grand,soin. Il
ne reste plus aujourd’hui qu’une ou
deux assises de ce vaste édifice, qui
diffère tellement de tout ce que nous
connaissons dans l’architecture an-
cienne , que nous ne pouvons établir
aucune conjecture sur son ordonnance
primitive (1).
On entrait dans l’édifice par trois
portes inégales : elles conduisent dans
une sorte de Prothyron, sous lequel se
trouvait la grande porte, qui avait 4m,64
de large. On entre ensuite dans une
enceinte carrée qui a 22m,97 de large
sur 27m,03 de long. Tout le pourtour
du templé est fait de gros blocs de
pierre calcaire ayant deux mètres de
large sur à peu près un mètre de liau-
(i) Voyez la planche n° 6, Temple, d'A-
naitis à Pterium.