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ASIE MINEURE.

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une pierre d’une nature particulière
appelée gagatès. Selon M. Spratt, les
roches de Gagæ sont composées de ser-
pentines et de trapps, il n’est pas im-
possible qu’elles aient fourni des agathes
et des chalcédoines.
CHAPITRE XXIV.
PHASELIS. — OLYMPUS. — MONT
CHIMÆRA.
Le cap Chelidonia est relié au conti-
nent par un isthme montagneux qui
offre cependant le seul passage prati-
cable pour arriver sur la côte orien-
tale; partout ailleurs la chaîne du mont
Solyma s’élève comme une barrière in-
franchissable. Une vallée qui prend
naissance dans la partie supérieure de
l’isthme descend à l’est jusqu’à la baie
d’Adratchan, qui est l’ancien Portus Si-
dérus; le mont Olympus ou Phænix do-
mine la baie du côté du nord et descend
dans la mer en formant un cap allongé
qui abrite la baie d’Adratchan. Au nord
de ce cap est un autre petit port que
les indigènes nomment Porto génovése :
un château génois s’élève en effet sur le
revers de la montagne qui regarde la
mer. Les ruines d’Olympus s’étendent
autour d’un mamelon et dans la vallée,
qui s’ouvre sur la mer.
Olympus était comptée au nombre des
six principales villes delà Lycie; cepen-
dant, si l’on en juge par le caractère des
ruines qui subsistent encore, elle fut
principalement habitée par une popula-
tion grecque ; les monuments et surtout
les tombeaux de style lycien ne se ren-
contrent nulle part sur cette côte ; les
villes de l’est ont en effet été occupées
depuis l’an 650 de Rome jusqu’à la fin de
la guerre des pirates par des chefs Pisi-
diens, parmi lesquels le corsaire Zenicé-
tus est le plus célèbre. Olympus fut prise
par Servilius Isauricus, etdepuis ce temps
resta au pouvoir de Rome. Un motdeCi-
céron (1), nous donne une idée de la ri-
chesseetdelabeautédes monuments d’O-
lympus « ville ancienne et florissante ».
Servilius a fait transporter à Rome et
porter devant son char triomphal les sta-
(i)Tll Verrem I, ai.

tues et les trésors qu’il avait enlevés apres
la prise de la ville. Aujourd’hui on re-
trouve encore le théâtre et les vestiges
de plusieurs temples et de portiques.
Un piédestal sur lequel est inscrit le
nom d’Olympus a servi à constater l’i-
dentité de cette ville.
Alexandre dans sa campagne de
Lycie remonta cette côte du sud au
nord, et son armée pour éviter les ro-
ches qui descendaient jusque dans la
mer fut souvent obligée de marcher
dans l’eau. Toute la description que fait
Arrien des obstacles que rencontra
l’armée macédonienne est d'accord avec
la nature du pays.
A l’entrée d’une gorge étroite, dans
laquelle coule une rivière, s’élève un
grand rocher formant un arc naturel, la
seule communication entre l’ancienne
ville et la côte, au nord de la rivière, il
est assez large pour que les piétons
puissent y passer, mais les cavaliers ont
l’habitude de faire le tour du rocher et
de passer dans la mer. Les indigènes
appellent cet endroit Delik tasch, la
pierre percée ; c’est aussi le nom qu’ils
donnent aux ruinesd’Olympus, aujour-
d’hui désertes : il n’y a sur la côte d’autre
maison que celle de l’officier des
douanes.
Dans la montagne, au-dessus d’Olym-
pus, on observe encore un phénomène
qui a tenu une place importante dans
les mythes dont le peuple Lycien était
si prodigue.
Le capitaine Beaufort est le premier
qui ait signalé dans le ment. Tactalu ,
l’ancien mont Chimæra, une éruption
perpétuelle d’une flamme sortant du
liane des rochers. Les indigènes con-
naissaient de tout temps ce phénomène,
et lui donnaient le nom de Yanar tasch,
la pierre qui brûle; non-seulement ils ne
le redoutent pas, mais il lui attribuent
des vertus curatives et ramassent les
résidus qui entourent le jet de flammes
pour en faire des remèdes. L’éruption
se manifeste tantôt par un jet de
flamme unique tantôt par de nombreux
jets sortant des fissures de la roche;
mais il ne paraît pas que jamais ce feu
se soit éteint. Les phénomènes de ce
genre ne sont pas rares en Asie; sans
parler du grand feu de Bakou, sur les
bords de la mer Caspienne, qui est
 
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