Toulongeon, François Emmanuel de: Manuel du muséum français: avec une description analytique et raisonnée de chaque tableau, indiqué au trait par une gravure à l'eau forte, tous classés par écoles et par oeuvres des grands artistes ([5. livraison]): École française: œuvre de Lebrun (Paris , Strasbourg: Treuttel & Wurtz, Librairies, 1804)

LA CHASSE DE MÉLÉAGRE.

Les sujets sont toujours bien choisis par
Lebrun. Celui-ci, ainsi que son pendant,
fait partie d’une galerie composée pour le
régent, et qui comprenait en six tapisseries
toute l’histoire de Méléagre. La composition
de celui-ci a bien le mouvement et l’action
qui lui conviennent ; la scène serait mieux
placée dans un fond de forêt qu’à la lisière
d’un bois , d’où l’on découvre déjà la plaine.
Le lointain ôte quelque effet à l’aspect sau-
vage et solitaire que doit avoir le repaire
d’un vieux sanglier.
Le monstre est d’une forme belle et vraie,
et a quelque chose de plus qu’un animal
ordinaire ; la figure du Méléagre n’est pas
assez héroïque, il est trop loin de l’animal
pour l’atteindre avec la longueur de ses bras
déployés. On pourrait aussi observer his-
toriquement que la lance était l’arme de
guerre et l’épieu l’arme de chasse.
La jeune chasseresse est bien posée, bien
ajustée, bien costumée; son action a de la
noblesse ; elle n’a ni effroi, ni violence.
Lebrun, e 6