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Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

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https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0125

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ARCHITECTURE, SCULPTURE, PEINTURE, MOSAÏQUE. 111

C'est avec la religion et la mythologie gréco-romaine que
pénétra dans tout ce pays l'habitude, auparavant à peu
près inconnue à Garthage, de tailler dans le marbre ou de
représenter par la couleur la forme du corps humain ; c'est
alors seulement que naquit sur ces rivages de la Méditerranée
l'art anthropomorphique. Les symboles furent remplacés par
des êtres; aux disques, aux croissants de lune, aux palmettes,
aux caducées, aux feuilles de lotus, aux mains ouvertes, aux
images du cône sacré se substituèrent peu à peu les types
divers enfantés par l'art hellénique et surtout hellénistique,
Zeus-Jupiter, Hèra-Junon, Pallas-Minerve, Artémis-Diane,
Cronos-Saturne, Dionysos-Bacchus, Aphroditè-Vénus, Hermès-
Mercure, Apollon, Sérapis, Isis, le dieu Bès, etc.

Bien que de nombreux temples aient été dédiés à la Triade
capitoline, on n'a jusqu'à présent trouvé que peu de statues ou
de fragments de statues de Jupiter, de Junon et de Minerve.
Une tête en marbre, découverte à Garthage et donnée au musée
du Louvre par le commandant Marchand, représente peut-être
le Jupiter Optimus Maximus des Romains ; une autre tête en
marbre de même provenance, que MM. Babelon et Reinach ont
publiée et commentée dans la Gazette archéologique (1), est sans
doute une image de Juno Gaelestis ; enfin le musée Alaoui pos-
sède une fort belle tête casquée de Minerve. Il est évident que
ces trois têtes ont été modelées d'après les types gréco-romains
de ces trois divinités. Une statuette de Diane chasseresse por-
tée par un cerf, récemment exhumée près de Groumbalia (2),
n'est probablement que la réplique d'un groupe reproduit en
bas-relief sur la cuirasse dont est revêtu l'Auguste trouvé dans
la viila de Livie, à Prima Porta (3). Dans quelques statues dont
l'une, encore inédite, se trouve au musée Alaoui, Bacchus est
représenté sous les traits d'un jeune éphèbe sans barbe, aux
formes délicates, dont la chevelure tombe sur les épaules en
deux mèches abondantes : c'est le type créé par l'art hellénis-
tique. Tout près de Garthage, sur l'emplacement de Maxula,
a été récemment découverte une réplique très médiocre de la
Vénus dite de Médicis (4), copie exécutée sans talent par quel-
que sculpteur du pays. Les divinités égyptiennes, dont le

(1) Ann. 1885, p. 131, pl. XVII, n° 1.

(2) Gauckler, Catalogue des objets entrés au Musée Alaoui en 1892, p. 4.

(3) Helbig, Guide dans les musées d'archéologie classique de Rome (trad.
franç.), n° 5, p. 7; n° 646, p. 482-483.

(4) Gauckler, Catalogue des objets entrés au musée Alaoui en 1892, p. 1.
 
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