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Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

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https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0161

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LES PORTS ET LE COMMERCE MARITIME. 147

des oasis ; mais elle paraît y avoir été très féconde. Pline l'An-
cien parle des oliviers qui croissaient autour de Tacape, à l'om-
bre des palmiers et au-dessus de la vigne (1). A Zian, sur l'em-
placement de l'antique Zita, Victor Guérin a recueilli une
légende qui prouve combien est encore vivace le souvenir du
grand commerce d'huile dont ce pays était le théâtre : d'après
la tradition locale, un canal avait été jadis creusé entre Zian et
Zarzis pour amener jusqu'au littoral toute l'huile qui se fabri-
quait dans ces riches campagnes ; là cette huile était enfermée
dans de grandes jarres ou amphores, puis exportée (2). La ville
d'Oea fournit à Rome, pendant tout le troisième siècle de l'em-
pire, une grande quantité d'huile ; cette prestation en nature,
qui d'abord avait été volontaire, devint plus tard fort onéreuse,
et Constantin dispensa de ce lourd impôt les habitants d'Oea (3).

Parmi toutes les villes de cette côte, Tacape et Leptis magna
prirent de bonne heure une importance considérable ; ces deux
ports étaient les entrepôts, non seulement des produits de toutes
sortes récoltés autour d'eux, mais encore de denrées très diver-
ses venues de pays lointains. Tacape était en relation, d'une part,
avec la région des chotts et les oasis situées au sud de l'Aurès
par la route qui, de Galceus Herculis (El Kantara), se dirigeait
vers l'est en traversant les stations de Gemellae (Mlili), Ad
Badias (Badis), Aggarsel Nepte (Nefta) et Thusuros (4) ; d'autre
part, avec la partie du Sahara qu'occupent aujourd'hui les Touareg
Azdjer, par une voie que défendait au début du troisième siècle le
poste militaire de Gidamus (Ghadamès). De Leptis magna par-
taient probablement deux routes, car il est vraisemblable que les
deux forteresses romaines, dont les vestiges ont été retrouvés à
Gharaât el Gharbia et àBondjem, avaient été construites pour cou-
vrir et pour barrer au besoin deux voies différentes. Le principal
port de la Tripolitaine communiquait par Tune et l'autre de ces
routes avec le Fezzan, déjà connu dans l'antiquité sous le nom
de Phazania (5) ; là se trouvait sans doute, avec la ville de Ga-
rama, le centre du territoire de parcours des Garamantes. Ces
tribus nomades n'apportaient pas seulement à Tacape et à Leptis
magna les produits du désert, comme le sel gemme dont par-
Ci) Hist. Nat.f XVIII, 22.

(2) V. Guérin, Voyage archéologique dans la Régence de Tunis, I, p. 221.

(3) Victor, De Caesaribus, XLI. Cf. Ch. Tissot, Géographie comparée de
la province romaine d'Afrique, I, p. 286.

(4) Table de Peutinger.

(5) Pline l'Ancien, Hist Nat., V, 5.
 
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