LES CITÉS ROMAINES DE LA TUNISIE.
flaminica col(oniae) Thuburnicae (1) ; Vibia Asiciana , flaminica, à
Thugga (2) ; Junia Saturnina, flaminica, à Numiulis (3) ; Maria
Lucina, flaminica, à Mustis (4) ; Aemilia, Sex. filia, Pacata, flami-
nica perpétua, à Gillium (?) ; et Flavia, T. f(ilia), Pacata, flaminica
perpétua col(oniae) Thelepte (5). Quant aux Augustales, les docu-
ments épigraphiques découverts en Tunisie n'en signalent qu'un
seul collège, à Ammaedara (6).
Les cultes de Rome et d'Auguste, de la Triade capitoline et
du dieu Mars étaient, pour ainsi dire, les formes officielles de
la religion d'empire ; mais le respect de la domination romaine
et du nom romain, le dévouement et la fidélité au gouvernement
et à la personne du maître, s'affirmaient encore d'autres façons.
On célébrait les victoires remportées par les empereurs ; lors-
qu'ils revenaient d'expéditions lointaines, on élevait des statues
ou des temples à la Fortune, qui avait favorisé leur retour; leur
santé, leur génie personnel, le génie de l'empire, le génie du
Sénat, la Paix, la Concorde étaient honorés comme des divini-
tés (7). Ailleurs, en invoquant Jupiter, on s'adressait expressé-
ment au dieu du Capitole(8), ou bien au sauveur, au protecteur
du souverain (9).
Il me semble que toutes ces cérémonies étaient moins reli-
gieuses que politiques. Sans être formellement obligatoires ni
ordonnées par les fonctionnaires impériaux, elles étaient pour-
tant, au moins sous certains empereurs, nécessaires à la paix et
à la prospérité de la province. Commode etCaracalla n'auraient
point souffert qu'on doutât de leurs victoires ou qu'on s'abstînt
de les célébrer.
D'autre part, sous toutes les formes qu'il a revêtues, ce culte
officiel de la Cité souveraine et de l'empereur a surtout recruté
(1) C. I. L., VIII, Suppl., 14690.
(2) Id.\ ibid., 1495.
(3) Bulletin archéologique du Comité, ann. 1892, p. 154-155.
(4) C. I. L., VIII, 1578.
(5) Id., ibid., 211. •
(6) td.r ibid., 305.
(7) Dédicaces : Saluti Aug. ou Augg. (C. I. L., VIII, Suppl., 12247, 15148);
Genio Aug. {Id., ibid., Suppl., 156G1, 16308) ; Genio imperii {Id., ibid., 814
= Suppl., 12344); Genio senatus (Id., ibid., Suppl., 11017, 15847); Paci Aug.
(Id., ibid., Suppl., 12378) ; Concordiae ou Concordiae Aug. {Id., ibid., Suppl.,
12509, 14686, 15447, 15520).
(8) Jovi Optimo Maximo Capit(olino) : C. I. L., VIII, Suppl., 16369.
(9) Jovi Opt(imo) Max{imo) conservatori sanctissimorum principum :
C. I. L., VIII, 1628; Jovi conservatori Augg. : Id., ibid., Suppl., 12209.
flaminica col(oniae) Thuburnicae (1) ; Vibia Asiciana , flaminica, à
Thugga (2) ; Junia Saturnina, flaminica, à Numiulis (3) ; Maria
Lucina, flaminica, à Mustis (4) ; Aemilia, Sex. filia, Pacata, flami-
nica perpétua, à Gillium (?) ; et Flavia, T. f(ilia), Pacata, flaminica
perpétua col(oniae) Thelepte (5). Quant aux Augustales, les docu-
ments épigraphiques découverts en Tunisie n'en signalent qu'un
seul collège, à Ammaedara (6).
Les cultes de Rome et d'Auguste, de la Triade capitoline et
du dieu Mars étaient, pour ainsi dire, les formes officielles de
la religion d'empire ; mais le respect de la domination romaine
et du nom romain, le dévouement et la fidélité au gouvernement
et à la personne du maître, s'affirmaient encore d'autres façons.
On célébrait les victoires remportées par les empereurs ; lors-
qu'ils revenaient d'expéditions lointaines, on élevait des statues
ou des temples à la Fortune, qui avait favorisé leur retour; leur
santé, leur génie personnel, le génie de l'empire, le génie du
Sénat, la Paix, la Concorde étaient honorés comme des divini-
tés (7). Ailleurs, en invoquant Jupiter, on s'adressait expressé-
ment au dieu du Capitole(8), ou bien au sauveur, au protecteur
du souverain (9).
Il me semble que toutes ces cérémonies étaient moins reli-
gieuses que politiques. Sans être formellement obligatoires ni
ordonnées par les fonctionnaires impériaux, elles étaient pour-
tant, au moins sous certains empereurs, nécessaires à la paix et
à la prospérité de la province. Commode etCaracalla n'auraient
point souffert qu'on doutât de leurs victoires ou qu'on s'abstînt
de les célébrer.
D'autre part, sous toutes les formes qu'il a revêtues, ce culte
officiel de la Cité souveraine et de l'empereur a surtout recruté
(1) C. I. L., VIII, Suppl., 14690.
(2) Id.\ ibid., 1495.
(3) Bulletin archéologique du Comité, ann. 1892, p. 154-155.
(4) C. I. L., VIII, 1578.
(5) Id., ibid., 211. •
(6) td.r ibid., 305.
(7) Dédicaces : Saluti Aug. ou Augg. (C. I. L., VIII, Suppl., 12247, 15148);
Genio Aug. {Id., ibid., Suppl., 156G1, 16308) ; Genio imperii {Id., ibid., 814
= Suppl., 12344); Genio senatus (Id., ibid., Suppl., 11017, 15847); Paci Aug.
(Id., ibid., Suppl., 12378) ; Concordiae ou Concordiae Aug. {Id., ibid., Suppl.,
12509, 14686, 15447, 15520).
(8) Jovi Optimo Maximo Capit(olino) : C. I. L., VIII, Suppl., 16369.
(9) Jovi Opt(imo) Max{imo) conservatori sanctissimorum principum :
C. I. L., VIII, 1628; Jovi conservatori Augg. : Id., ibid., Suppl., 12209.