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Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0260

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CHAPITRE V.

ETHNOGRAPHIE DES HABITANTS DE L'AFRIQUE PROCONSULAIRE.

LES ÉLÉMENTS ÉTRANGERS.

En abordant, au début de ce livre, l'étude de la population
qui habitait l'Afrique proconsulaire pendant les trois premiers
siècles de l'empire, je me suis posé les questions suivantes :
Quelle était l'origine ethnographique de cette population? Les
provinces africaines avaient-elles été envahies par des colons
venus de l'étranger, ou bien, au contraire, les anciens habitants
étaient-ils demeurés dans le pays? Il me semble que les précé-
dents chapitres me fournissent les éléments d'une réponse au
moins très vraisemblable.

A ne juger que sur l'apparence, on pourrait croire que les
Africains soumis à l'autorité du proconsul de Carthage portaient
des noms latins, parlaient et écrivaient la langue latine, ado-
raient les dieux et les déesses du panthéon gréco-romain, obser-
vaient enfin les mêmes usages et pratiquaient les mêmes rites
funéraires que les Latins du Latium et que les peuples d'Italie.
On serait donc tenté de penser et d'affirmer que l'ancienne po-
pulation avait complètement disparu, exterminée ou chassée par
les vainqueurs, et qu'en son lieu et place, des colons étrangers
occupaient les territoires sur lesquels avaient jadis régné
Carthage et les rois numides.

J'ai essayé de prouver que ces apparences étaient trompeuses.
Si mes efforts n'ont pas été vains, je crois avoir démontré que,
sous leur aspect latin , la nomenclature et l'onomastique des
habitants de l'Afrique romaine différaient moins qu'il ne paraît,
à première vue, de la nomenclature et de l'onomastique punico-
libyques ; que, si le latin était devenu la langue officielle et ad-
ministrative, l'idiome en quelque sorte aristocratique, que l'on
apprenait dans les écoles, et que la bonne société affectait d'em-
 
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