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Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

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https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0275

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LA SOCIÉTÉ AFRICAINE.

261

ris, les foulons étaient groupés en corporation (1); quelques
menus objets en métal ou en os, trouvés dans les ruines de
Thabraca, paraissent sortir de la boutique d'un modeste fabri-
cant : les uns sont terminés et bien polis ; d'autres sont simple-
ment apprêtés ; d'autres enfin sont à peine taillés dans la ma-
tière brute (2). Le bourg de Gemellae s'était probablement
construit et développé autour d'une grande fabrique de poterie :
d'innombrables débris de vases en terre cuite, la plupart très
simples et peu décorés, ont été recueillis près des ruines de ce
village (3). Sur l'un des ex-voto néo-puniques de Mactaris, se
lit le nom de Sextus Hamilcat, le potier (4). Une inscription,
qui provient des environs d'Hippo Diarrhytus, mentionne un
multiciarius, tisserand particulièrement habile (5). L'abondance
des mosaïques grossières ou fines dans toutes les villes de la
province prouve que des ouvriers mosaïstes y ont vécu et tra-
vaillé.

Aux artisans et aux marchands il faut ajouter les ouvriers
agricoles, surtout moissonneurs comme cet enfant de Mactaris,
dont l'épitaphe versifiée est un des plus curieux documents qui
nous ait été conservé sur cette classe de la population tuni-
sienne (6). Dans les ports animés comme Garthage, Hadrumète,
Tacape, Leptis magna, la plèbe ordinaire des cités était sans
doute grossie de tous les éléments qui se groupent d'habitude
autour des industries et du grand négoce maritimes.

Il est difficile de croire que ces plébéiens aient été tous
des hommes de naissance libre, des ingénus, et qu'il n'y ait eu
dans le pays comme affranchis, que les affranchis de la maison
impériale. Pourtant les documents épigraphiques, qui citent
des liberti d'origine privée, sont fort rares. D'ailleurs les épita-
phes sont le plus souvent muettes sur la condition civile et
sociale des défunts.

La carrière des honneurs et les fonctions municipales étaient
pour ainsi dire interdites, par les charges très lourdes qui en

(1) C. I. L., viii, SuppL, 12575; Bulletin archéoU du Comité, ann. 1893,
p. 124 et suiv.

(2) Mélanges de l'Ecole française de Rome, t. xi (ann. 1891), p. 185-187.

(3) r. Cagnat, Explorations archéologiques et épigraphiques en Tunisie,
fasc. iii, p. 74.

(4) Comptes rendus de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres ,
ann. 1890, p. 35-42.

(5) c. i. l., vin, suppi, mu.

(6) C. I. L., viii, SuppL, 11824.
 
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