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Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

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https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0364

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350

LES CITÉS ROMAINES DE LA TUNISIE.

Me donc que sur le territoire du futur municipe romain de Bi-
sica une ancienne colonie carthaginoise et une peuplade libyque
aient vécu côte à côte jusqu'au second siècle de l'ère chrétienne,
sans se fondre en une seule et même civitas. Cette fusion n'eut
lieu qu'au moment où ce territoire fut érigé en cité romaine.
Mais alors la nouvelle commune ne prit pas le nom de l'an-
cienne ville punique : aux lieu et place de la Civitas Rir. Aq.
Sacar. et dupagus des Bisicenses fut constituée le Municipium Bi-
sicense; de même sur les bords de l'O. Mahrouf, tandis que des
suffètes avaient administré la cité des Limisenses, les duumvirs
furent les magistrats du Municipium Furnitanum. Le plus ancien
centre bâti semble avoir été destitué de son rang, déchu de son
titre de chef-lieu de la circonscription.

Quoi qu'il en soit de cette conjecture et de ces remarques, il
n'en reste pas moins certain que, sous l'empire, existaient en-
core, en divers points de la province, des civitates composées de
deux éléments différents souvent unis en fait, mais quelquefois
séparés et toujours séparables.

La commune, constituée par un centre bâti et par un terri-
toire plus ou moins étendu couvert de villages, de hameaux et
de fermes, était, en Afrique, à l'époque romaine, la véritable
unité territoriale et administrative, quels que fussent d'ailleurs
d'une part la constitution municipale, d'autre part le caractère
des liens qui unissaient la ville et la campagne. Dans le sud
de la province, la plupart des communes avaient été fondées par
Rome, et c'était le gouvernement impérial qui avait surtout pré-
paré et provoqué le passage de la vie nomade à la vie sédentaire,
la transformation des anciennes nationes ou gentes en véritables
cités. Les villes de la côte étaient d'origine phénicienne et puni-
que; depuis longtemps, la vie municipale y était née, et c'est là
ce qui explique pourquoi la plupart des ports de la Proconsulaire
devinrent de très bonne heure, pendant le premier ou au début
du second siècle, des municipes et des colonies (1). Plus jeunes

fieret donavit. — Id., ibid., 7041 : Florus Labeonis filius py^inceps et unde-
cimprimus gentis Sardidum (ou Safoïdum).

La première de ces deux inscriptions est datée du règne d'Antonin le
Pieux ; la seconde a été rédigée sous Septime Sévère ; néanmoins, les gentes
dont il y est question étaient certainement des tribus numides qui avaient
conservé leur antique organisation et qui n'étaient pas encore nées à la vie
municipale.

(1) Par exemple, Hippo Diarrhytus, Utique, Carthage, Curubis, Neapolis,
Hadrumetum, Thaenae, Tacape (?), Sabrata, Oea, Leptis magna.
 
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