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Vicq-d'Azur, Félix
Traité d'anatomie et de physiologie (Band 1): Traité d'anatomie et de physiologie — Paris, 1786

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https://doi.org/10.11588/diglit.13811#0014
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a DISCOURS SUR L'ANATO Ml E

l'amphithéâtre (i) de Milan. Cet exemple, donné par l'Italie, ne fut suivi que long-temps
après en France (2), et n'eut point, avant le seizième siècle, d'imitateurs dans le reste de
l'Europe.

Mais alors on cessa presque de disséquer des animaux : toute l'activité des Anatomistes
se concentra dans l'examen du corps humain, et ce n'a été qu'après y avoir, pour ainsi
dire, épuisé leurs efforts, qu'ils sont revenus par choix à l'objet de leurs premières
études, cultivé si long-temps par nécessité.

Déjà plusieurs savants se sont illustrés dans cette carrière. L'Académie Royale des
Sciences s'en est occupée dès son origine (3); celle des Curieux de la Nature y a contribué
par des fragments nombreux; Blasius et Yalentini ont publié des recueils où la plupart
de ces observations sont consignées. Déjà les insectes (4) et les polypes (5) ont eu
leurs Historiens (6); eniîn, réunissant ce que le coup-d'oeil le plus vaste et en même
temps le plus juste, le génie le plus fécond et le tact le plus délié peuvent rassembler de
qualités précieuses et rares, deux grands Naturalistes ont élevé un de ces monuments
qui honorent les nations dans le souvenir de la postérité : l'histoire des quadrupèdes a
vu le jour, et l'on a eu un modèle dans ce genre.

J'ai parlé des obstacles que plusieurs siècles de préjugés ont mis à l'avancement des
connoissances anatomiques; j'indiquerai ceux qui naissent de la nature niême de ces
recherches.

Les moyens propres à faire connoître la structure et le jeu des organes peuvent être
réduits aux suivants : ladissection anatomique, les expériences que l'on tente sur les ani-
maux vivants, l'observation exacte de leurs phénomènes, soit dans l'état de santé, soit dans
celui de maladie, et l'histoire des changements que ce dernier état apporte dans leur tissu.

A entendre quelques Auteurs, il semble que la Physique soit riche en procédés capa-
bles de dévoiler le mécanisme de nos fonctions : quelques réflexions feront connoître
les difficultés dont cette carrière est remplie.

Un corps froid, inanimé, privé de la vie, n'offre que des libres sans ressort, des vais-
seaux relâchés et vuides. L'art est, à la vérité, parvenu à les remplir; mais un fluide
étranger et grossier distend outre mesure les canaux les plus ouverts, et ne coule point
dans les plus déliés; ou, si l'on emploie un fluide plus subtil, il s'échappe, il transsude sous
la forme de rosée, et ne nous instruit point sur la structure des filières par lesquelles il a
passé. Ces réseaux nerveux qui déterminoientles réactions les plus fortes, cette pulpe qui
é toit le foyer des ébranlements les plus variés, sur laquelle la lumière elle-même imprimoit
des images et laissoit des traces de ses vibrations; tout est insensible, tout est muet; le
muscle ne se roidit plus sous l'instrument qui le blesse ; le nerf est déchiré sans exciter ni
trouble ni douleur; toute connexion, toute sympathie sont détruites, et les corps des
animaux dans cet état sont une grande énigme pour celui qui les dissèque.

Cette dissection elle-même a ses difficultés. Combien ne faut-il pas d'adresse, d'ordre

(1) En i3o6et i3i5, par Mundinus.

(2) En 1376, 1377, 1384, 1496, à Montpellier; en 1494, à Paris. Voyez la Bibliothèque anatomique de Haller,
l'Histoire de l'Anatomie par M. Portai, et le Discours historique et critique sur les découvertes faites en Anatomie, &c.
par M. deLassus, 1783, p. 70-72.

(3) Voyez le Recueil rédigé par Perault dans les anciens Mémoires de l'Académie.

(4) Malpighi, Swammerdam, Réaumur et M. Geoffroi.

(5) Trembley, &c. {6) MM. le Comte de Buffon et Daubenton.
 
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