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EN GÉNÉRA L. : \ 3

et de patience pour découvrir, parmi le grand nombre de parties sur-ajoutées les unes aux
autres, les différents nerfs et les vaisseaux qui appartiennent à chacune! encore, dans cet
assemblage si merveilleux de ressorts de tous les genres, court-on les risques de négliger
ceux qui sont le plus intéressants par leurs usages, ceux dont l'énergie vitale, s'il étoit
possible de les voir lorsqu'ils en sont pénétrés, rendrait les mouvements les plus remar-
quables et attirerait sur-tout l'attention de l'Anatomiste.

S'il se détermine à interroger la Nature vivante, s'il ose y chercher la solution du
problême dont il est occupé, combien cette scène est plus repoussante encore que la
première ! et combien les vérités qu'il découvre sont cruelles à arracher, et difficiles à
reconnoître ! Ce n'est plus cette immobilité, ce silence qui caractérisent un entier aban-
don de la vie; c'est un état tout-à-fait opposé, dans lequel la souffrance et la crainte ne
laissent pas un moment de repos : pour un animal retenu par des liens, le plus léger
mouvement est le signal de la douleur et redouble ses craintes; tout son corps se con-
tracte , chacune de ses parties se soulevé contre l'ennemi qui la menace ou qui la tour-
mente. Parmi des flots de sang et des convulsions, au milieu des cris aigus et des angoisses,
comment ne pas se tromper sur le siège du sentiment? Qui pourrait se flatter, dans un
bouleversement aussi général, de retrouver les traces des mouvements naturels? et quelles
précautions, quelle sagacité ne faut-il pas pour en tirer quelques résultats utiles?

Le troisième ordre de moyens proposés est l'observation exacte et assidue des phéno-
mènes que présentent les diverses fonctions organiques considérées dans l'état ordinaire
de la vie; mais il est difficile d'isoler ceux qui appartiennent à chaque viscère, tant les
connexions des parties qui composent les corps animés sont multipliées entre elles! Et
d'ailleurs, quand on observe les effets d'une action vitale particulière, on n'en apperçoit
point le foyer : réciproquement, quand l'Anatomie nous le montre, son activité n'existe
plus, et nous ne pouvons presque jamais saisir que par le secours de l'imagination le lien
qui les unit. .

La comparaison des viscères sains avec ceux qui sont malades fournit encore des
connoissances qu'il est important de recueillir. Mais n'arrive-t-il pas souvent que le siège
du mal est très éloigné de celui où se manifeste la douleur? Si les nerfs disposés dans les
organes des sens pour nous communiquer les impressions du dehors, nous induisent si
souvent en erreur, combien ne devons-nous pas être trompés par ceux du dedans, dont
les entrelacements et les réseaux semblent avoir pour but de nous dérober la connois-
sance de ce qui s'y passe ! Il n'y a aucune région du corps humain qui ne réponde à plu-
sieurs organes, parmi lesquels il est souvent difficile de reconnoître celui qui est affecté
ou qui a été la source du mal; et les altérations que l'on observe après la mort ne sont,
dans un grand nombre de cas, que des effets secondaires du vice primitif, ou le produit
d'une cause qui, en frappant un dernier coup, n'a laissé presque aucune trace de son
existence dans les lieux qu'elle a quittés.

C'est au milieu de tous ces écueils que marche le Physiologiste : le sujet sur lequel il
s'exerce est très composé ; la science qu'il cultive résulte elle-même de plusieurs autres
sciences qui doivent nécessairement se perfectionner avant elle. Au commencement de
ce siècle la Physiologie n'étoit encore qu'un vain assemblage de systèmes; c'est Haller
qui les a dissipés : il a jetté les fondements d'une science qui n'a de commun que le nom
 
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