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EN GÉNÉRAL; 5
quelque étonnantes qu'elles nous paroissent, ces fonctions, ne sont-elles pas des effets
physiques plus ou moins composés dont nous devons examiner la nature par tous les
moyens,que fournissent l'observation et l'expérience, et non leur supposer des principes
sur lesquels l'esprit se repose et croit avoir tout fait lorsqu'il lui reste tout à faire? En un
mot, ces Médecins dont on a de nos jours réfuté les erreurs, et que l'on appelle avec une
sorte de dédain du nom de Mécaniciens, ont-ils fait autre chose que d'abuser de la Méca-
nique et de la Physique? Parcequ'ils se sont trop pressés d'en appliquer les connoissances
à la Médecine, parcequ'ils en ont fait un mauvais usage, faut-il que l'on y renonce? et, si
l'on s'interdit cette source abondante, où puisera:t-on pour enrichir notre art et perfec-
tionner l'étude du corps humain?

Les fonctions des corps vivants, dont nous avons reconnu la nature et les différences,
peuvent être divisées en trois ordres principaux. Dans le premier doivent être rangées
celles dont le produit est une préparation, une coction quelconque des sucs ou des fluides
destinés, soit à la nutrition, soit au développement, soit à la reproduction de ces corps (1).
La seconde classe comprend toutes les espèces de mouvements dont ils sont animés, soit
ceux qui s'exécutent dans les fibres charnues (2), soit cette turgescence que l'on remar-
que dans les parties composées d'artères et de nerfs entrelacés et formant des réseaux,
soit ce ton, ce ressort toujours proportionné à l'énergie vitale, que les maladies augmen-
tent ou diminuent, et qui n'est qu'une extension de l'irritabilité resserrée par Haller dans
des bornes trop étroites. A la troisième classe se rapportent toutes les merveilles de la
sensibilité concentrée ou réfléchie, et considérée, soit dans les organes cfes sens, soit dans
le centre médullaire des fibres nerveuses, soit dans les cordons qui séparent ces deux
foyers interne et externe d'où partent et où se réunissent nos sensations.

Le fameux chancelier Bacon a donné une belle idée des sciences, en les comparant à
une pyramide dont la pointe, très élevée, se perd dans les nues et représente les questions
métaphysiques, tandis que les sciences naturelles en sont le soutien, et que les autres con-
noissances sont distribuées dans l'intervalle suivant leurs divers degrés de certitude ou
de probabilité. Cet ingénieux emblème peut aussi convenir à nos recherches : parmi les
sujets sur lesquels les Physiologistes s'exercent, il y en a plusieurs qui, parleur nature
abstraite et subtile, doivent occuper le sommet de la pyramide figurée par Bacon, sommet
si souvent élevé et si souvent détruit, tandis que la base inébranlable, croissant avec
autant de sûreté que de lenteur, reçoit le tribut des observations que chaque siècle lui
fournit, et ne se perfectionne que parla main du temps. Ainsi la dissection anatomique et
les expériences tentées sur les animaux seront l'appui de l'édifice que nous n'élèverons
qu'avec la plus grande réserve; nos vœux se bornent à laisser à ceux qui nous succéderont
un plan dont l'exécution soit commencée, et un petit nombre de travaux exacts et dignes
de la confiance de ceux qui s'intéressent aux progrès de l'Anatomie.

Mais quels seront nos points de repos dans la carrière que nous devons parcourir?
Quelle sera notre méthode dans le choix des individus qui doivent servir à nos com-
paraisons? Essayons de le déterminer.

Des trois règnes qui embrassent toute la Nature, deux se confondent tellement qu'il

(1) La digestion, la nutrition, l'ossification, les sécrétions en général, la respiration, la génération»

(2) L'irritabilité, la circulation.

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