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EN GÉNÉRAL j
chercher jusqu'à ce que l'on ait trouvé tout ce que l'on cherche, et que nous sommes, en
Anatomie, bien loin d'avoir atteint ce but.

Après avoir fait cet aveu, j'ai peut-être acquis le droit d'ajouter que la description de
nos organes, quoiqu'imparfaite, est cependant assez exacte en plusieurs points et assez
riche pour fournir des résultats utiles à la Médecine et à la Philosophie : c'est un spectacle
dont une partie se dérobe à la curiosité qu'elle excite, tandis que l'autre la satisfait, et dont
les personnes sages ne peuvent manquer de retirer à-la-fois du profit et du plaisir.

Il est temps, en effet, que ceux qui désirent de s'instruire, après avoir interrogé tout ce
qui les entoure, reviennent à eux-mêmes et donnent quelque attention à leur propre
structure. Les formes extérieures, les loix du mouvement, les éléments et la composition
des corps leur fournissent, sans doute, des considérations importantes; mais, s'ils ne savent
point quels sont les rapports de ces substances avec la leur, ne perdent-ils pas le fruit le
plus précieux de leurs recherches? Qu'est-ce qu'une théorie des sensations, si elle n'est
appuyée sur la description exacte des sens eux-mêmes? L'examen des nerfs, de leur ori-
gine, de leurs connexions, n'explique-t-il pas un grand nombre de phénomènes sur lesquels
il est si commun et quelquefois si dangereux de raisonner mal? Et pourquoi la circulation
du sang et de la lymphe, qui sont la source et l'aliment de la vie, ne seroit-elle pas aussi
bien l'objet de nos réflexions, que la route et la direction des fleuves qui coulent sous un
* autre ciel, ou celles des astres qui se meuvent si loin de nos têtes?

Mais, dans ce travail, il ne faut pas considérer l'homme seul, on doit le rapprocher
des autres animaux : ainsi rassemblés, ils forment un tableau imposant par son étendue, et
piquant par sa variété. L'homme, isolé, ne paroît pas aussi grand; on ne voit pas aussi
bien ce qu'il est : les animaux, sans l'homme, semblent être éloignés de leur type, et on
ne sait à quel centre les rapporter. Les différents corps organisés et vivants dévoient donc
être réunis dans cet ouvrage, comme ils le sont dans la nature. Combien de fois, dans le
cours de mes recherches, j'ai joui d'avance du plaisir de voir rangés sur une même ligne
tous ces cerveaux qui, dans la suite du règne animal, semblent décroître comme l'in-
dustrie ; tous ces cœurs, dont la structure devient d'autant plus simple qu'il y a moins d'or-
ganes à vivifier et à mouvoir; tous ces viscères, où se filtre de tant de manières le fluide
élastique que nous respirons ; tous ces foyers où s'élaborent tant de substances différentes
destinées à se convertir en chyle et d'où se séparent les molécules grossières des os,
l'esprit éthéré dont les nerfs paraissent être les conducteurs, le ferment de la digestion
qui maintient la vie au-dedans de l'individu, et cette liqueur, plus surprenante encore,
quoiqu'elle ne coûte pas plus à la Nature, qui propage l'existence au-dehors et qui con-
tient mille fois en elle l'image ou plutôt l'abrégé de toutes ces merveilles!

Que l'on ne dise donc plus que l'Anatomie est une science sèche, stérile, repoussante,
puisqu'elle seule peut apprendre à l'homme tout ce qu'il lui est permis de savoir sur ces
divers sujets, les plus grands peut-être qui s'offrent à sa méditation et à son étude.

Celui qui veut s'élever à la connoissance des animaux doit considérer avec soin et
comparer ensemble deux espèces d'organes, dont les uns sont placés à la surface, et les
autres dans les grandes cavités. On peut regarder les premiers comme les instruments
immédiats de leurs mouvements, et les seconds comme les ressorts cachés de la nutrition,
de la sensibilité, de la reproduction et delà vie. Ces organes se correspondent; ils forment,
 
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