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SUE. L'ÀNATOMIE. 5i
et le poisson; 20. les cuisses et les jambes, qui sont dans une direction verticale, comme
celles de l'homme. Ce qui rend la position des quadrupèdes encore plus compliquée,
c'est que la plupart de ces animaux, comme je l'ai dit au commencement de ce dis-
cours, ne marchent que sur les doigts et ont le talon relevé. Les extrémités posté-
rieures des oiseaux sont aussi dans une situation verticale; mais leur corps est dirigé
obliquement et semble tenir le milieu entre la position de l'homme et celle des qua- #
drupedes. Les singes ont aussi le tronc dans une direction oblique. D'où il suit que
les parties qui sont supérieures dans l'homme deviennent antérieures dans le tronc des
quadrupèdes, dans les reptiles et dans les poissons; obliquement tournées en devant
dans les singes et dans les oiseaux; que, s'il s'agit des cuisses et des jambes, la position
est la même dans l'homme, dans les quadrupèdes et dans l'oiseau ; mais que, s'il est
question du pied, ce qui est supérieur dans l'homme devient antérieur dans la plupart
des quadrupèdes, parmi lesquels on observe encore un grand nombre de variétés à cet
égard.

Je suppose que l'on ait à décrire et à comparer les différentes parties d'un organe
commun à ces divers animaux et dans lequel on reconnoisse six faces, comme dans un
cube. On suivra, sans doute, dans leur dénomination, l'usage reçu parmi nous, c'est-
à-dire qu'on les divisera en supérieure, inférieure, antérieure, postérieure, droite et gau-
che. Ces deux derniers noms ne varient point et peuvent être également employés
dans tous les cas : mais on voit que les quatre premiers cesseront d'être comparables
lorsqu'ils seront appliqués à l'homme, aux singes, aux quadrupèdes proprement dits,
aux oiseaux, aux reptiles et aux poissons. 11 faudra s'interrompre pour avertir que la
face antérieure de l'un répond à la face inférieure de l'autre, et que, dans un troi-
sième, elle est oblique; il faudra dire que la nomenclature est la même pour certaines
parties des extrémités, et qu'elle diffère pour quelques autres : ce qui rend le discours
obscur, en troublant toujours l'attention du lecteur.

Je sais bien qu'en plaçant sur une table tous les corps des animaux dont on se pro-
pose de décrire les organes, ou en les redressant tous sur leurs extrémités postérieures,
on pourroit leur appliquer une nomenclature commune. Mais, dans la première suppo-
sition, l'on cesseroit d'appeller supérieures les parties qui répondraient à la tête; la plante
du pied seroit postérieure, au lieu d'être inférieure; et ce seroit l'homme que l'on rap-
procherait des quadrupèdes. La seconde supposition laisserait subsister la nomenclature

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employée dans nos livres pour l'anatomie de l'homme. Mais si l'on redressoit ainsi les
quadrupèdes sur leurs extrémités postérieures, il faudrait placer aussi dans une situation
verticale, à côté de l'homme, les serpents, les poissons et les vers, tableau qui répugne
au bon goût et à la raison. D'ailleurs, dans ces deux hypothèses, l'esprit seroit toujours
occupé des transpositions à faire pour réduire chacun de ces animaux à sa position natu-
relle , et ce travail seroit peut-être plus pénible que celui dont on se seroit proposé
d'éviter l'embarras par ce grand bouleversement.

Si les anatomistes qui ont disséqué jusqu'ici le corps de l'homme et celui des animaux
n'ont point apperçu ces difficultés, c'est que le plus souvent ils ne les ont point comparés
entre eux, ou qu'en les comparant ils ont considéré la masse totale des viscères, sans
parler des détails qui sont indispensables dans le plan que j'ai tracé.

A
 
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