Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Overview
loading ...
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
52 DISCOURS

Ces considérations m'autorisent à dire que l'on a eu grand tort d'admettre comme pri-
mitives des divisions qui ne conviennent qu'à l'homme seul, et nullement aux autres
animaux avec lesquels on doit le comparer; que les mots antérieur, postérieur, supérieur,
inférieur, ne doivent être employés que comme des attributs et jamais comme des carac-
tères génériques, et que, sans cette réforme, notre science ne fera jamais de véritables
progrès.

Les principes suivants contiennent l'abrégé de la doctrine que je viens d'établir.
i°. Tout organe que l'on se propose de décrire doit être traité comme un solide géo-
métrique, dont on examinera d'abord à l'extérieur les faces, les bords et les angles et
dont on considérera ensuite l'intérieur avec les mêmes divisions»

2°. Dans les dénominations que l'on donnera aux faces, aux abords et aux angles de
ces organes, on n'emploiera que des noms que l'on puisse appliquer à tous les animaux
qui en sont pourvus; et ces noms seront composés de ceux des parties les plus remar-.
quables de ces organes, ou de ceux des régions environnantes, ou des usages, lorsqu'ils
seront bien déterminés et assez faciles à saisir pour qu'il ne puisse y avoir aucune équi-
voque à cet égard.

3°. Il n'y a point d'expressions qui puissent remplacer, -dans toute l'étendue du corps
de l'homme et des animaux, comme caractères de division générale, les mots antérieur,
postérieur, supérieur, inférieur, parceque les extrémités postérieures des quadrupèdes
étant dans une position perpendiculaire, comme celles de l'homme , tandis que le corps
est horizontal, nulle dénomination ne peut être commune à des circonstances aussi dif-
férentes. Il faudra donc substituer à ces quatre termes des expressions propres à chacune
des grandes régions du corps des animaux. Citons .pour exemple l'os ethmoïde, qui est
cubique. Quatre de ses faces sont appellées supérieure, inférieure, antérieure, posté-
rieure; à ces noms je substitue ceux de faces cérébrale, palatine ,nazale, et sphénoïdale
ou, si je veux employer des noms plus généraux et communs à tous les os de la tête, j'ap-
pellerai syncipitale, celle des régions qui est dirigée vers le sommet de l'os frontal ou syn-
ciput; basilaire, celle qui répond à la base du crâne; faciale, celle qui est tournée vers
la face; et occipitale, celle qui l'est vers l'occiput. On voit bien que cette nomenclature/
peut s'étendre à tous les animaux qui ont une tête osseuse, puisque, dans tous le synci-
put est opposé à la base du crâne, et la face à l'occiput. J'ai indiqué dans le vocabulaire,
au mot Position, le développement de cette nouvelle méthode et son application aux
diverses parties du corps et des extrémités.

4°. Non seulement les régions correspondantes du même organe doivent être désignées
de la même manière, mais ces organes doivent aussi porter le même nom dans tous les
animaux; sans quoi les rapprochements que nos travaux requièrent ne pourraient jamais,
s'exécuter.

Ce seul principe suffirait pour exiger de grands changements dans la nomenclature de
l'anatomie de l'homme et des animaux : un muscle très connu sera cité pour exemple^
Le muscle biceps du bras n'a qu'une tête dans les quadrupèdes qui ne sont pas claviculés.
Le nom de biceps ne peut donc pas lui être conservé dans un tableau général d'anato-
mie : je préférerais celui de radio-scapulaire, qui désigne ses principales insertions dans
l'homme et dans les quadrupèdes. Ici, les anatomistes ont encore donné un nom d'at-
tribut comme un nom de genre; ce qu'il faut toujours éviter.
 
Annotationen