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Viollet-le-Duc, Eugène-Emmanuel
Dictionnaire raisonné du mobilier français de l'époque carlovingienne a la renaissance (Band 3) — Paris, 1872

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https://doi.org/10.11588/diglit.1315#0088
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[ BRODERIE ] — 82 —

« de satin jaune tout semé de branlans de lin or luysanl, qui seront
« mes armes 1. »

BREF, s. m. — Voy. Bulle.

BROCHE, s. f. — Voy. Agrafe. « Fremaux, aiiques, broches2. »

BRODERIE, s. 1'. Les broderies à la main sur étoffe remontent
à la plus haute antiquité. L'art de la broderie, réservé aux femmes,
était pratiqué chez les Orientaux, en Egypte et en' Grèce. Nous
n'avons à parler ici que de la broderie appliquée aux vêtements.

Les étoffes brodées, rapportées de l'Orient chez les Occidentaux,
pendant les premiers siècles du moyen âge, très-estimées et fort
chères, ne furent guère employées que pour les habillements des
grands seigneurs.

A Byzance, les broderies d'or et de menues perles sur étoffes de
soie apparaissent dès le vic siècle, et, sous Chârlemagne déjà, ces
sortes de broderies étaient importées par les commerçants levantins.
Au commencement du xii" siècle, peu après les premières croisades,
les habillements des hommes et des femmes en France étaient sou-
vent garnis de galons ou de quartiers d'étoffes brodées rapportées
d'Orient. Les femmes, qui, dans les châteaux féodaux, n'avaient que
trop de loisirs, se mirent bientôt à imiter ces ouvrages d'outre-mer
et surpassèrent leurs modèles, non pas tant par la richesse des
matières employées que par la iinesse du travail. On brodait des
voiles, des écharpes, des ceintures, des aumônières, des gants, des
souliers. Les quelques exemples qui nous sont conservés de broderies
du xiv° siècle n'ont point été surpassés. Il suffit, pour le reconnaître,
d'examiner avec attention la broderie de l'aumônière dépendant du
trésor de la cathédrale de Troyes, et qu'on suppose avoir appar-
tenu au comte Thibaut IV (voy. Aumônière). Rien n'égale la finesse
de celte broderie de soies de couleur représentant de petits person-
nages. Ces sortes de broderies étaient faites sur une fine toile de
lin, puis découpées et cousues sur un fond d'étoffe de brocart, ou
de soie forte, comme nos anciennes cendales. Ce procédé, fort usité
dans tout l'Orient et notamment en Chine, permettait de donner aux
sujets brodés du relief, de la saillie, au moyen d'une hausse de coton
ou de lin, interposée entre la broderie rapportée et l'étoffe qui lui

1 Aul. île la balle, 1455,

2 Humwt de Hum.
 
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