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5oo ICONOGRAPHIE GRECQUE.
Ch. XV. Le type du revers présente le roi des Parth.es à cheval, revenant victo-
PI. L. rjeux de quelque expédition. La figure allégorique d'une ville ayant sur la
tête une couronne crénelée, paroît aller à sa rencontre et lui offrir une
palme. La légende porte le nom du roi Arsace juste Epiphanc, BASIACOç...
APCAKou AIKAIDï EEH+ANDÏt1. Dans le champ on voit un monogramme3 et
l'époque de l'an TAH, 338, des Séleucides, qui répond à l'an 26 de notre
ère. A cette époque Artaban, vainqueur de Vononès et en paix avec Rome,
n'avoit pas encore éprouvé les vicissitudes de fortune que nous avons indi-
quées.
s. is. ARSACE XX BARDANE.
Bardane, qui succéda à son père Artahan, étoit doué d'une valeur distin-
guée, et sembloit né pour illustrer sa race; mais il manquoit de plusieurs
autres qualités nécessaires à un monarque. Violent dans ses manières, hardi
dans ses projets, il se disposoit à la guerre contre l'empereur de Rome,
lorsque des troubles domestiques le forcèrent de s'occuper d'autres soins.
Gotarzès, son frère par adoption et son neveu par la naissance, réclamoit
les droits qu'avoit au trône son père Arsace, l'aîné des enfants d'Artaban3.
L'inconstance des Partîtes et le caractère féroce de Bardane donnèrent un
grand poids aux prétentions de Gotarzès. Bardane fut d'abord obligé de se
soustraire à l'orage4 : mais bientôt il rassembla ses forces, et la guerre civile
s'alluma. Les deux conrpétiteurs ne tardèrent pas à sentir que dans une
(1) On voit dans l'exergue, au-dessous de l'épi-
thete êxKahov,juste3 les traces d'un autre mot, pro-
bablement du nom du mois macédonien ; mais on
n'y distingue qu'un M qui pourroit se rapporter au
nom du mois Panémus, neuvième dans l'ordre.
(2) Ce monogramme, composé des lettres A, A,
etl, peut désigner l'Adiabene. Comme c'est la seule
fois qu'un pareil monogramme se trouve sur les
médaillons des Arsacides , la différence du lieu de
la fabrique peut servir à expliquer quelques particu-
larités par lesquelles ce médaillon diffère de tous les
autres. La plus remarquable est la disposition des
lettres qui marquent l'époque. Toutes les époques
connues sur les monnoies des Arsacides sont écrites
de manière que, dans l'ordre naturel des légendes de
gauebe à droite, l'unité précède la dixaine, et celle-ci
la centaine. L'époque de ce médaillon est éparse sur
le champ; cependant le T, 3oo, précède le A, 3o,
et celui-ci l'H, 8.
(3) Nous verrons au paragraphe suivant que Go-
tarzès, né d'Arsace que Tacite reconnoit pour l'ainé
des enfants d'Artaban III, étoit le petit-fils et non le
fils de ce prince.
(4) Les faits du règne de Bardane et de celui de
Gotarzès sont indiqués dans un passage de Josephe
(15. J., 1. XX, c. 3) ; dans Tacite ( Annal., 1. XI,
c. 8 ) ; et dans Philostrate ( Vita Apoll., 1.1, c. 21 ).
J'ai suivi Longueruc dans la manière d'arranger ces
événements du règne de Bardane, ainsi que dans l'é-
poque de son avènement à la couronne. Il est clair,
par le texte de Philostrate, que Bardane avoit été
chassé du trône, et cju'il y remonta. Ainsi Eckhel
n'a pas été exact en donnant à Gotarzès le titre de
XX'Arsace, et à Bardane celui de XXP. L'ordre des
événements demande la disposition inverse.
5oo ICONOGRAPHIE GRECQUE.
Ch. XV. Le type du revers présente le roi des Parth.es à cheval, revenant victo-
PI. L. rjeux de quelque expédition. La figure allégorique d'une ville ayant sur la
tête une couronne crénelée, paroît aller à sa rencontre et lui offrir une
palme. La légende porte le nom du roi Arsace juste Epiphanc, BASIACOç...
APCAKou AIKAIDï EEH+ANDÏt1. Dans le champ on voit un monogramme3 et
l'époque de l'an TAH, 338, des Séleucides, qui répond à l'an 26 de notre
ère. A cette époque Artaban, vainqueur de Vononès et en paix avec Rome,
n'avoit pas encore éprouvé les vicissitudes de fortune que nous avons indi-
quées.
s. is. ARSACE XX BARDANE.
Bardane, qui succéda à son père Artahan, étoit doué d'une valeur distin-
guée, et sembloit né pour illustrer sa race; mais il manquoit de plusieurs
autres qualités nécessaires à un monarque. Violent dans ses manières, hardi
dans ses projets, il se disposoit à la guerre contre l'empereur de Rome,
lorsque des troubles domestiques le forcèrent de s'occuper d'autres soins.
Gotarzès, son frère par adoption et son neveu par la naissance, réclamoit
les droits qu'avoit au trône son père Arsace, l'aîné des enfants d'Artaban3.
L'inconstance des Partîtes et le caractère féroce de Bardane donnèrent un
grand poids aux prétentions de Gotarzès. Bardane fut d'abord obligé de se
soustraire à l'orage4 : mais bientôt il rassembla ses forces, et la guerre civile
s'alluma. Les deux conrpétiteurs ne tardèrent pas à sentir que dans une
(1) On voit dans l'exergue, au-dessous de l'épi-
thete êxKahov,juste3 les traces d'un autre mot, pro-
bablement du nom du mois macédonien ; mais on
n'y distingue qu'un M qui pourroit se rapporter au
nom du mois Panémus, neuvième dans l'ordre.
(2) Ce monogramme, composé des lettres A, A,
etl, peut désigner l'Adiabene. Comme c'est la seule
fois qu'un pareil monogramme se trouve sur les
médaillons des Arsacides , la différence du lieu de
la fabrique peut servir à expliquer quelques particu-
larités par lesquelles ce médaillon diffère de tous les
autres. La plus remarquable est la disposition des
lettres qui marquent l'époque. Toutes les époques
connues sur les monnoies des Arsacides sont écrites
de manière que, dans l'ordre naturel des légendes de
gauebe à droite, l'unité précède la dixaine, et celle-ci
la centaine. L'époque de ce médaillon est éparse sur
le champ; cependant le T, 3oo, précède le A, 3o,
et celui-ci l'H, 8.
(3) Nous verrons au paragraphe suivant que Go-
tarzès, né d'Arsace que Tacite reconnoit pour l'ainé
des enfants d'Artaban III, étoit le petit-fils et non le
fils de ce prince.
(4) Les faits du règne de Bardane et de celui de
Gotarzès sont indiqués dans un passage de Josephe
(15. J., 1. XX, c. 3) ; dans Tacite ( Annal., 1. XI,
c. 8 ) ; et dans Philostrate ( Vita Apoll., 1.1, c. 21 ).
J'ai suivi Longueruc dans la manière d'arranger ces
événements du règne de Bardane, ainsi que dans l'é-
poque de son avènement à la couronne. Il est clair,
par le texte de Philostrate, que Bardane avoit été
chassé du trône, et cju'il y remonta. Ainsi Eckhel
n'a pas été exact en donnant à Gotarzès le titre de
XX'Arsace, et à Bardane celui de XXP. L'ordre des
événements demande la disposition inverse.