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DE AI. AIARMONTEL. 23
Cette justice , rendue par tant d’étrangers
contemporains, semble suppléer à ce qui manque
d’ancienneté à ce poëme ; et puisqu’il a été géné-
ralement approuvé dans un tiède qu’on peut
appeler celui du goût, il y a apparence qu’il le sera
des siècles à venir. On pourrait donc, sans être
téméraire, le placer à côté de ceux qui ont le sceau
de l’immortalité. C’est ce que semble avoir fait
AI. Cocchi, lecteur de Pise, dans une lettre ( a )
imprimée à la tête de quelques éditions de la
Henriade, où il parle dusujet, du plan, des mœurs,
des caractères, du merveilleux et des principales
beautés de ce poëme, en homme de goût et de
beaucoup de littérature ; bien différent d’un
Français, auteur de feuilles périodiques, qui, plus
jaloux qu’éclairé, l’a comparé à la Pharsale. Une
telle comparaison suppose dans son auteur ou bien
peu de lumières ou bien peu d’équité ; car en quoi
se relsemblent ces deux poëmes ? Le sujet de l’un
et de l’autre est une guerre civile , mais dans la
Pharsale l'audace eft triomphante et le crime adoré;
dans la Henriade, au contraire, tout l’avantage est
du côté de la justice. Lucain a suivi scrupuleu-
sement l’histoire sans mélange de fiction, au lieu
que AI. de Voit aire a changé l’ordre des temps,
transporté les faits et employé le merveilleux. Le
style du premier est souvent ampoulé, défaut dont
(a) Voyez cette lettre à la suite de cette préface.
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