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CHANT HUITIEME. 163
Le père infortuné, les yeux baignés de larmes.
Tournait contre son sein ses parricides armes;
On l'arrête, on s’oppose à sa juste fureur;
Il s’arrache en tremblant de ce lieu plein d’horreur ;
Il dételle à jamais sa coupable victoire ;
11 renonce à la cour, aux humains, à la gloire;
Et se fuyant lui-même, au milieu des déserts,
Il va cacher sa peine au bout de l’univers.
LÀ, soit que le soleil rendît le jour au monde,
Soit qu’il finît sa course au vaste sein de l’onde,
Sa voix fesait redire aux échos attendris
Le nom, le triste nom de son malheureux fils.
Du héros expirant la jeune et tendre amante,
Par la terreur conduite, incertaine, tremblante,
Vient d’un pied chancelant sur ces funestes bords :
Elle cherche, elle voit dans la foule des morts,
Elle voit son époux, elle tombe éperdue;
Le voile de la mort se répand sur sa vue:
Est-ce toi, cher amant? Ces mots interrompus,
Ces cris demi-formés ne sont point entendus;
Elle r’ouvre les yeux , sa bouche presse encore
Par ses derniers baisers la bouche qu’elle adore ;
Elle tient dans ses bras ce corps pâle et sanglant,
Le regarde, soupire , et meurt en l’embrassant.
Peke, époux malheureux, famille déplorable,
Des fureurs de ces temps exemple lamentable,
Puisse de ce combat le souvenir affreux
Exciter la pitié de nos derniers neveux ,
Arracher à leurs yeux des larmes salutairesr,
Et qu’ils n’imitent point les crimes de leurs pères 1
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