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253 GUERRE CIVILE,'
C’était assez s’il y avait eu de l’économie dans le
ministère : mais en 1646 et 47 on eut besoin de
Le surînten-nouveaux secours. Le surintendans était alors un
riant Emeri. paysan siennois nommé Particelli Emeri, dont l’ame
était plus basse que la naissance, et dont le faste et
les débauches indignaient la nation. Cet homme
inventait des ressources onéreuses et ridicules. Il
créa des charges de contrôleurs de fagots, de jurés
vendeurs de foin , de conseillers du roi crieurs de vin ;
il vendait des lettres de noblesse. Les rentes sur
l’hôtel-de-ville de Paris ne se montaient alors qu’à
près d’onze millions. On retrancha quelques quartiers
aux rentiers ; on augmenta les droits d’entrées ; on créa
quelques charges de maîtres des requêtes; on retint
environ quatre-vingt mille ecus de gages aux
magistrats.
Murmures. H est aisé de juger combien les esprits furent
soulevés contre deux italiens, venus tous deux en
France sans fortune , enrichis aux dépens de la
nation, et qui donnaient tant de prise sur eux. Le
parlement de Paris, les maîtres des requêtes, les
autres cours , les rentiers s’ameutèrent. En vain
Mazarin ôta la surintendance à son confident Emeri,
et le relégua dans une de ses terres : on s’indignait
encore que cet homme eut des terres en France, et
on eut le cardinal Mazarin en horreur , quoique dans
ce temps-là même il consommàt le grand ouvrage
de la paix de JVIunster. Car il faut bien remarquer
que ce fameux traité et les barricades sont de la
même année 1648.
Les guerres civiles commencèrent à Paris comme
elles avaient commencé à Londres, pour un peu
d’argent.
 
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