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LA PEINTURE D’AUTELS ET DE RETABLES EN POLOGNE

Adalbert et de saint Stanislas ; aux revers des volets, un Vir Dolorum et une Vierge doulou-
reuse. Cependant, les figures sont asymétriques et le modelé nerveux des visages révèle des
conquêtes sérieuses. Le dessin anguleux et géométrique des figures latérales suggère même le
volume. Le visage un peu déformé de la Vierge, le jeu neurasthénique des mains de saint
Jean, le jeu des muscles du visage de saint Stanislas forment un contraste avantageux par
rapport aux profils lourds, quoique soignés, des figures de Tuchow et d’Opatôwek. Rappro-
ché du retable de Moszczenica (XXXIII. 1), qui maintient les vieilles traditions de Cracovie
et de la Silésie, le triptyque de Blizanow souligne l’importance désormais accordée à l’indivi-
dualisme des types physiques et à la psychologie. La question de l’attribution de cette œuvre
à une école régionale reste ouverte. Des analogies très étroites l’unissent au grand retable
de Szaniec (XXXIV. 1-3) en particulier1. Le retable de Szaniec sort, il est vrai, de l’art de
Cracovie (par le polyptyque d’Olkusz), mais il représente une étape différente de son évolu-
tion, accomplie probablement sur le territoire de la Pologne centrale. Nous ne pouvons encore
prouver l’existence de centres actifs dans ces parages. La seule chose qui semble certaine,
c’est que la culture artistique des pays de la Grande-Pologne méridionale et de ceux qui
forment aujourd’hui les districts dits centraux avait tous les traits d’une culture de transition.

IV

LA PEINTURE CRACOV1ENNE DU DERNIER QUART DU XV* SIÈCLE

L’art de Cracovie marque sa supériorité par son rayonnement sur les pays voisins : le
Spisz, la Slovaquie, la Transylvanie et la Hongrie d’abord ; ensuite, quoique plus faiblement,
la Silésie. Toute une série d’œuvres en témoignent, comme les retables de Liptoszentmaria et
de Nemecka Lupce, certaines scènes du grand retable de Koszyce2 et tout un groupe de
retables de Transylvanie3 datant pour la plupart du début du xvie siècle.

1. — Le polyptyque d’Olkusz.
Le polyptyque fut achevé vers 1480, car, en 1486, il est donné comme modèle au peintre
Adam de Cracovie, dans un contrat passé pour la commande d’un autre retable, malheureu-
sement disparu, destiné à l’église des Augustins d’Olkusz4. Le retable de l’église paroissiale
d’Olkusz est l’œuvre de deux mains anonymes : quatre scènes de la Passion peintes sur les
volets fixes du retable se détachent nettement de douze tableaux représentant les scènes de
l’enfance du Christ (XXIX-XXXII).

1. Cf. la figure de saint Jean dans les scènes de la Cru-
cifixion (Blizanow) et de la Dormition de la Vierge (Sza-
niec). Le retable de Szaniec date de 1499.
2. M. Walicki, Stilstufen der gotischen Tafelmalerei...
Varsovie, 1933, 29.

3. Énumérés par V. Roth, Siebenbürgische Allàre.
Strasbourg, 1916, 80 sqcp
4. M. Walicki, Poliptyk olkuski i problem fego au-
torstwa. Ksiega pamiatkowa ku czci L. Pininskiego.
Léopol, 1936.
 
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