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LA PEINTURE D’AUTELS ET DE RETABLES EN POLOGNE

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ANNEXE

Les peintres polonais a l’étranger

La question de l’expansion de l’élément polonais à l’étranger ne saurait être passée sous
silence. Dans les Flandres, ou plus exactement à la cour de Bourgogne, au xve siècle, nous
trouvons quelques noms de Polonais exerçant des métiers divers : celui de Nicolas de Pologne
(Nicole de Poulaine), astronome à la cour des ducs de Bourgogne et médecin venu de
Prusse1 ; ceux, moins connus, de Jaspar de Poulaine et de Nicolas de Paulonne, qui obtiennent
une récompense pour avoir rapporté un chapeau et un couteau de la Tartarie et pour avoir
ramené « ung dromadaire de pays de Paulonne à St. Orner »2 ; enfin, celui de Philippe van
der Wuisle, ce qui, d’après l’interprétation de Kaemmerer, signifie Philippe de la Vistule3 —
peintre travaillant à Lille4. Kaemmerer fait remarquer que ce n’était pas le seul peintre orien-
tal attiré et séduit par la cour de Bourgogne. D’autre part, on sait que Clayes Polain fut
accusé par la guilde de Saint-Luc, devant le Conseil municipal de Bruges, d’avoir fait usage
d’azurs polonais de mauvaise qualité5. Cette information est, jusqu’à présent, la seule ayant
une valeur documentaire objective. En revanche, il faut considérer comme apocryphe l’inter-
prétation sensationnelle donnée par F. de Mély6 de la signature « Kazimir in Raczyn » qui se
voit sur les grisailles d’un manuscrit des Miracles de la Vierge de l’atelier de J. Tavernier à la
Bodléienne d’Oxford7. C’est sur cette interprétation malencontreuse que s’est appuyé Kaem-
merer, compte tenu de la véritable dépendance de cette œuvre vis-à-vis de l’art de Tavernier,
pour suggérer — ce qui n’est peut-être pas, d’ailleurs, faux en soi — que le tableau de la
Passion de l’église de Saint-Jacques, à Torun, était dû à un Polonais flamandisant. Enfin, il
faut encore mentionner le séjour passager à Cracovie de Jean Gossaert-Mabuse en 14948.
Si nos informations sur les relations polono-flamandes dans le domaine de la peinture
gothique sont, du point de vue documentaire, assez floues, l’expansion polonaise en Bohême,
en Slovaquie et dans le Spisz est beaucoup plus clairement attestée. La pénétration des artistes
polonais sur le territoire de la Bohême s’explique facilement par la stagnation due aux guerres
hussites, ainsi que par le rapprochement polono-bohémien à l’époque des Jagellons. Au début

1. De Laborde, Les ducs de Bourgogne. Paris, 1849,
I, 495; 11, 228; III, 259.
2. Id., Ibid., I, 360, 373.
3. L. Kaemmerer, Nôrdniederlandische Buchkunst und
Ostdeutsche Tafelmalerei imXV Jh. Jahrbuch der Preuss.
Kunstsamml., 1919, 48.
4. De Laborde, Les ducs de Bourgogne, II, 424.
5. J. Ptasnik, Cracooia Artificium. Cracovie, 1917,275.
6. F. de Mély, Les primitifs et leurs signatures. Paris,
219 sqq.

7. Reproduit par F. Winkler, Die Flàmische Buch-
malerei. Leipzig, 1925.
8. R. Bruck, Friedrich der Weise als Forderer der
Kunst. Strasbourg, 1903, 292. Compte-rendu de M. So-
kolowski, Prace Kom. Hist. Sztuki, VII, 31. — Le
sculpteur Jean de la Matte, occupé, en 1386, à la déco-
ration de la chapelle de la cour de Bruges, apparaît à
Dantzig dans la période 1403-1405. De Laborde, Les
ducs de Bourgogne.
 
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