Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' Exposition Populaire illustrée — Paris, 1867

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.1335#0122
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
L'EXPOSITION POPULAIRE ILLUSTREE.

r ,.m.rn„OPmiflces machines sont | cer même aux étages supérieurs, et les foyers sont

JS^uSOTSffflb^.oft»l g**, pour brûler toute espèce de corn bus-
relativement le plusdeforce; elles peuvent se pla- l tinte.

DE LA COUTELLERIE CHIRURGICALE

DES INàTRUMBNIS ET APPAREILS CUIRURQICAUX

DE LA COUTELLERIE CHIRURGICALE

DES INSTRUMENTS ET APPAREILS CHIRURGICAUX

Pour bien apprécier les richesses des produits
modernes de la coutellerie chirurgicale et de l'en-
semble des divers instruments de chirurgie, il
faut remonter à l'origine de la science et la suivre
pas à pas jusqu'à nous. Sans contredit, nous
rencontrerons un grand nombre de novateurs
produisant comme leurs dus retrouvés des temps
anciens, mais aussi chacun est forcé de reconnaî-
tre que l'art du confectionneur des instruments
est venu, surtout depuis quelques années, gran-
dement en aide à l'habileté de la main de 1 opé-
rateur.

La chirurgie remonte aux temps primitifs de
l'humanité, la préexistence de la chirurgie sur la
médecine est un fait rationnel et indiscutable;
l'homme a dû chercher à se soulager des maux
dont les causes étaient appréciables avant de
songer à se guérir et à guérir ses semblables des
maux dont la cause était impalpable et cachée.

La chirurgie consista donc d'abord dans une
dextérité mécanique de la main et dans le panse-
ment des blessures et des contusions; il n'y avait
qu'adresse; l'art ne se développa qu'en deuxième
lieu; l'art l'ut un auxiliaire. La iace sémique

S laça au rang des bienfaiteurs de l'humanité et
ivinisa Eîculope, arriére descendant de Noé à la
dixième génération... Hermès, Osiris, Isis, Orus,
faisaient des cures merveilleuses par l'application
de topiques et par des procédés chirurgicaux. —
Les plus grands personnages de l'antiquité, les
rois les plus fameux, les héros les plus illustres,
pratiquaient la chirurgie : c'était, en quelque
sorte, leur plus noble privilège; Homère ne nous
représente-t-il pas les plus renommés entre les
Grecs, Hercule, Thésée, Télamon, Teucer, Jason,
Celée, Palamède, Potrocle, Achille, comme pan-
sant les blessés après les combats. — Alexandre,
ayant fortuitement heurte Lysimaque du ter de
sa lance, ne pansa-t-il pas lui-même sa blessure.

La chirurgie a marché, a progressé, sans sys-
tème, sans créer des sectes.— Tous les chirurgiens
du monde ont toujours été solidaires les uns des
autres; —le présent est riche du passé', la chi-
rurgie a eu une marclie uniforme, et nous savons
avec certitude, quelles él;>it;m ses ressources ,U\<
des temps reculés. — Lorsque Desaix eut, en
1 i9y, repoussé les mamelucks au delà des cata-
ractes du Nil, la Commission des savants et des
artistes qui accompagnait notre armée expédition-
naire, en Egypte, put visiter les ruines de Thèbes
et les templesde Ton tira, Karnach, Medynet, Abou
et Luxor.— Sur les plafonds et les murs intérieurs
de ces temples, on trouva des bas-reliefs qui
représentent des membres amputés avec des ins-

truments très-analogues à ceux qu'on emploie
aujourd'hui pour le même usage; c'est donc en
étudiant les ressources créées dans le passé, que
nos habiles chirurgiens et leurs interprètes intel-
ligents sont arrivés à constituer un arsenal chi-
rurgical qui paraît avoir atteint l'apogée de la
perfection.

En consultant l'histoire des divers peuples,
nous trouvons chez les Chinois, deux mille ans
avant Hippocrate, les rois Ciningo et Ho-Hanti
célèbres dans l'art chirurgical qu'ils tenaient en
honneur.

Trois mille six cents ans plus tard, l'un de
nos grands rois, celui que l'Eglise révère,— Saint
Louis — s'efforçait do marcher sur leurs traces en
soignant les pestiférés et en pansant les blessures
des chevaliers croisés.

L'invention de l'écriture, qui semble au pre-
mier aspect tout-à-fait étrangère à la chirurgie, y
produisit cependant une heureuse révolution.
Celle science, lisons nous dans les œuvres de
M. le docteur Colombat de l'Isère), qui, comme
la médecine, était livrée jusqu'alors à des tradi-
tions vagues, incertaines et arbitraires, prit bien-
tôt une tout autre face, et ce qui contribua le
plus à en accélérer les progrès, Tut l'obligation
imposée à tous ceux qui avaient été atteints
d'une maladie, d'aller non-seulement faire ins-
crire dans les temples le traitement qu'ils-avaient
suivi, mais d'y déposer les instruments et les
appareils de chirurgie qui avaient été employés
selon les circonstances et le genre d'alfection. Le
temple de Memphïs en Egypte devint le principal
dépôt de ces registres salutaires; ils y étaient
gardés avec le même soin que les archives de la
nation.

D'après la loi de Moïse, la chirurgie ne s'exer-
çait pas gratuitement; lorsque deux hommes se
battaient, celui qui avait blessé l'autre élait con-
damné à payer tes frais de la guérison, et à le
dédommager de son travail.

Chez les Indiens et les Bractiens, les Brachma-
nes ou Brarnines, qui en même temps étaient
leurs prêtres, réunissaient le sacerdoce u la méde-
cine. Cette science était chez eux tout-à-fait chi-
rurgicale, puisqu'elle consistait principalement
en onctions, en cataplasmes et en topiques de
différents genres. Chez les Celtes, chez les Ger-
mains et les Gaulois, qui se vantaient de descen-
dre de Pluton, la médecine était de même exercée
parleurs prêtres, désignés sous le nom de Drui-
des.

Si la paix, le loisir et l'abondance ont fait naî-
tre les arts et les sciences, la chirurgie au con-
traire s'est formée et surtout s'est perfectionnée
parmi les désastres et les ravages de la guerre.
C'est au sein de ses horreurs et sur les champs de
bataille qu'elle répand ses bienfaits avec le plus
de profusion ; c'est là qu'elle fait plus vivement
sentir son empire et sa nécessité : aussi trouvons-

nous, dans les archives de l'antiquité, la jeunesse
la plus distinguée de l'époque, les princes et les
plus grands guerriers, formés aux pratiques chi-
rurgicales par Chiron, qui tenait école sur le
mont Pélion.

C'est à cette école que se formèrent les héros-
chirurgiens chantés par Homère et par Esculane,
le premier qui, au aire de Platon, ait guéri les
infirmités par le fer. « Quod non igné, ferro ; quod
« non ferro, igne!»paraît avoir été la base de sa

Sratique chirurgicale. N'estrce pas encore lefon-
ement de la chirurgie actuelle.
Les asclèpiades, descendants d'Esculape, inBti-
tuèrentplusieursécolesetperpétuèrentsadoctrine;
toutefois, six siècles environ avant notre ère, lephis
illustre des membres de cette famille, le grand
Hippocrate, éclaira les ténèbres de l'art du dam-
beau de son génie observateur, et enrichit la chi-
rurgie d'un grand nombre de faits et de plusieurs
observations nouvelles. C'est même en la chirur-
gie qu'il témoigne le plus de contiance. Car, à
l'exemple de son ancêtre, il déclare incurable
totft ce qui ne peut être guéri par le fer ou par le
feu. (IV* aphorisme, section VIII.)

La grande confiance qu'il avait dans la chirur-
gie le faisait souvent y avoir recours, même dans
Te traitement de certaines maladies internes. On
ne doit donc pas être surpris qu'il ait consacré
plusieurs traités à tracer les règles que le médecin
opérateur doit suivre dans la pratique de l'art.
En parlant des instruments, il veut qu'ils soient
propres à remplir l'objet auquel on les destine,
parce qu'il est honteux de ne point obtenir de la
chirurgie la fin qu'on se propose.

Hippocrate veut aussi que chaque espèce de
bandage soit assortie à la partie et au mal pour
lequel on l'emploie, et qu'on observe de ne jamais
placer le premier circulaire de la bande sur la

S laie. Il donne aussi dans son traité De meclico
es préceptes, souvent très-bons, sur la disposi-
tion des lieux, sur celle des lumières, sur le
maintien de l'opérateur, assis ou debout, enfin
sur la liberté et l'ciVetdes appareils et des ban-
dages.

Les écrits qu'Hippocrate nous a laissés sur la
chirurgie décèlent un observateur profond; mais
ils sembleront toujours de faibles êWuches si on
les compare aux'travaux de notre époque. Ces
ouvrages sur la médecine externe sontou nombre
de six, sous les titres : De of/îcina medici, De
fracturis, De capitis vut/wribus, De articulis
vel luxatis, De ulceribus, Defistulis.

Thessalus, l'un des fils d'Hippocrate, et Polybe,
son gendre, cultivèrent, comme lui, la chirurgie ;
ce fut Polybe qui, après la mort d'Hippocrate, se
chargea de l'éducation des jeunes médecins^

C'est à l'un des disciples de Polybe, Diodes de
Chryste, que Celse (prcefat., lib.l) attribue l'in-
vention d'un instrument propre à extraire les
traits qui ne pouvaient être poussés par le côté
opposé : un passage <ie Galien nous apprend
aussi que ce médecin était auteur d'un traité des
bandages [Galen.,DeA/-ti<;td. Comment.IlY),et
qu'il employait dons la luxation des vertèbres
l'échelle décriée, à si juste titre, par Hippocrate,
en prescrivant, dans ce cas, quou enlevât les
malades jusqu'au faite de la maison.

Parmi les chirurgiensdeeetle époque, se trouve
Proxagoras, au nom duquel se rattache l'opéra-
tion la plus téméraire que l'on puisse imaginer,
et qui, selon Célius Aurèlianus [Lib. 3, cap. 18,
après avoir employé sans succès les vomitifs, dans
l'intention de lairc évacuer par le haut les excré-
ments retenus dans les intenlins, remplissait le
canal intestinal d'air qu'il injectait par l'anus, et f
lorsqu'il avait mis le malade à ces cruelles épreu-
ves, ouvrait le ventre et les intestins qu'il recou-
sait après les avoir désobstrués.

En suivant l'ordre chronologique, nous devons
parler de Ménécrate, connu surtout par son fol
orgueil et par la ridicule vanité de se dire un autre
Jupiter, et de se faire suivre par tous ceux qu'il
avait guéris.

A la même époque, vivait un autre médecin
appelé Chritobule, qui s'acquit une brillante ré-
putation en retirant une flèche de l'oeil de Phi-
lippe, roi de Macédoine, qu'il guérit, au rapport
de Pline [Hisl. nat, lib. VI, cap. 38), sans au-
cune difformité. C'est également lui qui, selon le
même historien, lit une incision ou bras d'A-
lexandre-le-Grand, pour en extraire un trait dont
il était blessé.

Vers cette époque aussi vécut Arislote, qui fut
le chef de l'école aualomique dans laquelle bril-
lèrent Eristrale, Héropbile et Eudène. Eristrate,
au rapport deCœlius Aurélia jiuslMi. ///, cap A],
pratiquait la chirurgie avec tant de hardiesse,
 
Annotationen