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L' Exposition de Paris (1900) (Band 1) — Paris, 1900

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https://doi.org/10.11588/diglit.1358#0234
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■■■■HHRi

N° 26

L'EXPOSITION DE PARIS

201

LES TRAVAUX DE L'EXPOSITION

LES CHARPENTES MÉTALLIQUES

La tour de 300 mètres assiste, étonnée, à cette
prodigieuse germination de palais qui s'élèvent,
sous son ombre protectrice. Son effarement gran-
dit avec l'extension de constructions s'ajoutant aux
constructions qui, sournoisemei*'., se groupent et se
tassent en rangs serrés à ses pieds, comme
pour se préparer à un assaut final. Cette
éclosion ne peut être le produit de sa mater-
nité; elle ne reconnaîtrait pas ses rejetons
dans ces élancements grêles, fusiliformes.
Sa complexion, à elle, est beaucoup plus puis-
sante, défiant les injures du temps. Le con-
traste, en effet, est frappant entre l'apparence
de force que présentent ses éléments consti-
tutifs et les corps amincis de l'architecture
voisine.

Celle-ci, cependant, est l'expression maté-
rielle des facultés, des besoins du temps où elle
est créée. Appelée à disparaître après une
courte existence, elle réfléchit son époque,
elle se modifie avec les progrès de la science
et de l'industrie ; la physionomie des édifices
qu'elle érige répond aux aspirations du mo-
ment, elle lire profit de tous les moyens
matériels qui ont rendu sa traduction com-
plète plus ou moins possible. En traitant de
l'aspect et surtout de la structure des édifices,
il faut tenir compte, dans chaque cas, des
éléments qui entrent dans les constructions,
de la nature des matériaux employés; l'em-
ploi du fer, de nos jours, se traduit par un
rapport croissanl du vide au plein dans les
édilices. Les nations modernes ont une supé-

architectural, mais surtout de la construction des
charpentes métalliques, est géométrique; il tire son
charme de l'harmonie, des proportions des élé-
ments qui lui sont propres. Sous l'influence des
nécessités régnantes, se révèle* un style commun
à la plupart des monuments métalliques du Champ-
de-Mars et de l'Esplanade des Invalides.

Toutes les manifestations de sentiments cons-
tatées tendent vers un but unique : il faut un lieu
de réunion pour y concentrer tous les produits des

l'industrie exercent immédiatement une grande
influence, puisqu'il lem doit ses moyens d'exis-
tence", et une partie de s?-n expression. C'est préci-
sément dans cette dépendance de la matière et des
lois qui la régissent, dans cette triple empreinte
d'art, de science et d'industrie que cet art puise
son caractère particulier.

La grosse serrurerie, réduite autrefois à quelques
travaux grossiers d'un intérêt secondaire, s'est
rapidement transformée en industrie puissante

Lfcs charpentes métaluques. — Levage d'un montant au moyen de la chèvre

riorité incontestable sur leurs devancières dans la
puissance de traduire, de matérialiser les idées par
des moyens de travail, à l'aide des richesses ac-
cumulées, et surtout grâce aux progrès essentiel-
lement continus des sciences mathématiques et
physiques.

Les lois de la pesanteur et de la stabilité rendent
indispensable l'emploi de lignes verticales et hori-
zontales; l'ordonnance des divisions intérieures,
comme le travail à l'aide de la règle, exige géné-
ralement des surfaces planes et qui se coupent à
angles droits. Le caractère dominant de l'art
Exp L

#arts, des sciences et de l'industrie; il faut une série
de vaisseaux pour les abriter et les exposer avan-
tageusement au public visiteur. Ces édifices, en
dernière analyse, ont une destination commune et
il s'ensuit qu'on y démêle facilement des affinités,
des traits de caractère communs : de grandes et
larges galeries, accotées à des galeries plus étroites,
avec étages et passerelles, recoupées par des gale-
ries similaires transversales; des dômes convena-
blement disposés rompent la monotonie des lignes
de faite.
L'architecture est un art sur lequel la science et

Sur l'Esplanade des Invalides*

depuis que le fer s'est introduit dans les édi-
fices et dans les travaux publics. Les éléments
des ouvrages de grosse serrurerie, indépen-
damment des fers ronds, carrés et méplats
ordinaires, dont il n'y a rien à dire de parti-
culier, comprennent encore un certain nombre
de fers spéciaux tels que tôles, cornières, fers
à T, à double T, en U, à nervures diverses
que les aciéries et les fabriques de fer fournis-
sent maintenant en grande abondance. Les
tôles ont des épaisseurs variant de 3 à 20 milli-
mètres et plus quelquefois. Il convient de
tenir compte, dans les assemblages de pièces,
du sens du laminage des tôles; on entend
par sens du laminage d'une feuille de tôle la
direction perpendiculaire aux génératrices des
cylindres du laminoir au moyen duquel elle
a été façonnée. La tôle soumise à'un effort
offre, dans cette . direction;, une résistance
plus grande que celle qu'elle présente dans
un autre sens. Les fers à-cornière sont par-
ticulièrement employés dans la construc-
tion des membrures de bâtiments. L'assem-
blage des tôles entre elles ou avec les cornières
s'effectue, non pas par soudure, mais au moyen
de rivets posés à chaud. On fabrique des
cornières à lames inégales, des fers en équerre,
de toutes dimensions, des fers à vitrages et à
moulures de toutes formes. Les profils four-
nissent des ressources de toutes espèces. Les fers
dits à bielle sont très,convenables pourcolonnettes
et autres.supports., Les fers à T, à branches égales
ou inégales, se rencontrent dans le commerce sous

■ ° . ,i iiVli

toutes les dimensions désirées.

On désigne sous le nom de fer à double T des
pièces dont la,section transversale rappelle celle
des rails de chemin de fer : ce sont des barres plus
ou moins minces dans leur partie médiane et
fortement renflées sur les bords. Le fer, chacun le
sait, résiste beaucoup mieux à la traction qu'à la
compression. Toutes les personnes qui ont quelques

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