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L' Exposition de Paris (1900) (Band 1) — Paris, 1900

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https://doi.org/10.11588/diglit.1358#0325
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282

ENCYCLOPÉDIE DU SIECLE

Villages où la vie est calme et simple, dans ce
pays enfin où tout semble fait pour réjouir la vue,
réconforter le corps et reposer l'esprit.

C'est tout à côté du Champ-de-Mars, sur un ter-
rain de 21 000 mèLres carrés de surface, que deux
architectes de Genève, MM. Ch. Henneberg et
J. Allemand, établissent le village d'après des plans

Le village aura deux entrées principales : l'une
sur.l'avenue de Suffren, l'autre sur l'avenue de
la Molte-Picquet.

Du côté de l'avenue de Suffren, ce sont les deux
tours de Berne qui serviront de décor à l'entrée du
village : à droite, la tour des Prisons qui date du
xvne siècle et est située à Berne sur l'emplacement

Le village suisse a l'Exposition de 1900.
Château féodal de Chilnaux, à Estavayer,
sur le lac de Neuchâtel (Entrée, avenue de
la. Motte-Picquet

qu'ils ont eux-mêmes conçus. Leur compétence
au point de vue technique, leur goût éclairé, leur
sentiment artistique sont les plus sûres garanties
d'un succès qui ne peut manquer d'être considé-
rable.

S'étant proposé de montrer, dans une synthèse
pittoresque, le pays suisse sous ses aspects variés,
les auteurs du projet ont eu l'heureuse idée de
faire parcourir au public les étapes successives
que l'on a généralement à faire lorsqu'on voyage
en Suisse. D'abord, c'est la ville avec ses édifices,
ses maisons souvent originales et artistiques, puis
c'est la plaine avec ses chalets pittoresques; en-
suite, on gagnera Palpe, c'est-à-dire la région des
pâturages avec ses bergers et ses troupeaux, ses
régions boisées, sa flore ravissante ; et de là, par
des transitions habilement ménagées, on pénétrera
dans l'intérieur d'un panorama dont la carcasse
de fer sera entièrement dissimulée et qui présen-
tera aux regards le grandiose spectacle du massif
des Alpes bernoises et de leurs cimes colossales
couvertes de glaciers.

de l'ancienne porte des fortifications élevées vers
1266; à gauche, le tour de l'Horloge dont la pre-
mière origine remonte au fondateur de Berne,
Certhold de Zœhringen, et qui, refaite depuis, est
bien connue par son ingénieuse horloge astrono-
mique et par la procession de petits oursons qui
tourne en cercle à chaque sonnerie en même temps
que d'autres personnages exécutent des mouve-
ments variés.

L'entrée par l'avenue de la Motte-Picquet sera
formée par le château féodal de Chilnaux, à Esta-
vayer, qui a été construit sur le lac de Neuchâtel
par le seigneur d'Estavayer, Reynald Ie'', en 1135.

Supposons que nous entrions par l'avenue de
Suffren et signalons les principales constructions
que l'on rencontrera d'abord sur la droite, puis sur
la gauche.

A droite, au delà de la tour des Prisons, on
verra de vieilles maisons de Genève avec balcon
sous les combles, de Thoune, de Morat et de Berne
wec arcades, pignons et corniches. Puis viendra
ie rendez-vous de chasse des comtes de Romont à

Rueyres, dans le canton de Fribourg, avec de
belles sculptures romanes. Une maison d'Effre-
tikon, dans le canton de Zurich, construite en
1675 et en partie restaurée en 1715, présentera un
exemple de volets à glissoirs, système de fermeture
caractéristique de beaucoup d'anciennes maisons
de la Suisse allemande; ce sont des panneaux
ornés de sculptures que l'on fait descendre
au-dessous de la fenêtre, le long de la façade,
lorsqu'on veut donner du jour à l'intérieur.

Après un type d'habitation pauvre des Gri-
sons, de très belles maisons termineront cette
première série. Deux d'entre elles, copiées à
Stein sur le Rhin, sont de la renaissance alle-
mande et appartiennent au xvie siècle; elles
sont couvertes de riches peintures représen-
tant des scènes tirées de l'Ancien Testament et
de l'Histoire romaine. On remarquera sur ces
deux maisons ainsi que sur une autre de Schaf-
fouse, les élégantes tourelles, sortes de fenêtres
saillantes, qui avancent au milieu de la façade.
A gauche de l'entrée, après la tour de l'Hor
oge, commencera une autre série de construc-
tions et d'édifices se dirigeant vers l'avenue de
la Motte-Picquet. Après de vieilles maisons de
Werdenberg, dans le canton de Saint-Gall et
de Berne, on reproduira l'hôtel de ville de Zug,
de style gothique, qui date de 1505 et est re-
marq uable parles avant-toits qui protègent Ies
fenêtres, puis la maison de commune de Saint-
Gall.

Une petit e maison fort ordinaire d'aspect
méritera .ensuite une visite, quoiqu'elle n'ait
rien qui, de prime abord, appelle beaucoup
l'attention : c'est une modeste auberge de
Bourg-Saint-Pierre, dans le Valais, à laquelle
se rattache un souvenir historique. Bourg-
Saint-Pierre est le dernier village de la vallée
d'Entremont, sur la route du grand Saint-
Bernard.

C'est là que Bonaparte déjeuna le 21 mai 1800,
avant de franchir les Alpes avec son armée
pour se rendre en Italie, où bien tôt il devait
remporter la victoire de Marengo. Le souve-
nir de ce repas du Premier consul s'est per-
pétué jusqu'à nos jours à Bourg-Saint-Pierre,
et l'auberge où il s'est arrêté a depuis ce temps
porté le nom d'Hôtel du déjeuner de Napoléon ïer
On y montre encore le fauteuil dans lequel i
s'est assis.

Continuant notre marche, nous trouverons
un chalet de montagne d'Engelberg, dans l'Un-
terwald, des vieilles maisons de Sion couvertes
de grosses ardoises, plus loin une autre maison
de Sion, du xvie siècle, tout en bois, puis des
constructions italiennes de Castagnola, dans le
Tessin. Après un curieux pavillon de chasse
du canton de Berne, remarquable par sa frise
en bois sculpté et le panneau peint qui orne sa
façade, on arrivera devant une belle maison de
Wolfenschissen (Unterwald), construite en 1586
par le chevalier Lussi, ambassadeur des Petits
Cantons à Venise; un petit clocheton la sur-
monte, des auvents protègent les fenêtres et sous
les combles se trouve un grand dortoir à l'usage
des pauvres.

De là, on rejoindra bientôt le château d'Esta-
vayer qui formera l'entrée sur l'avenue de la Motte-
Picquet et au delà sera reproduite une partie des
curieux remparts de la Musegg, à Lucerne, avec
quelques-unes des tours qui ies garnissent.

Plus d'une centaine de maisons, de chalets, de
constructions diverses, composeront le village
suisse.

Au, centre, s'élèvera , la curieuse église de
Wurzbrùnnen, près de Thoune, dont le plafond de
bois est orné de dessins brûlés au feu. On voit
quelle étonnante variété présenteront ces construc-
tions et grâce à la façon habile dont elles seront
groupées, les unes en avancement, les autres en
retrait, la diversité des styles ne produira rien de
disparate; elles formeront, au contraire, un en-
semble harmonieux aussi instructif que séduisant.
Gustave Regelspeiiger. """*'
 
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