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L' Exposition de Paris (1900) (Band 3) — Paris, 1900

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https://doi.org/10.11588/diglit.1810#0211
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N° 26

L'EXPOSITfON DE PAIUS.

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La Manufacture nationale de Sèvres

A L EXPOSITION UNIVERSELLE

Le portail emprunté au projet du Palais d'expo-
sition des produits de Sèvres pouvaità la rigueur
être considéré comme un exemple suffisant de
l'application du grès-cérame à la construction
et à la décoration architecturale. (Voir p. 290
et volume II). Que cet essai fût de nature à inté-
resser les céramistes et les architectes, cela ne
semblait pas douteux; mais, pour le public,
l'épreuve serait-elle assez concluante? Dans tous
les cas, le mieux à faire était d'étendre l'expé-
rience en l'appliquant à un monument de ca-
ractère bien défini, une fontaine par exemple.

posés chacun de 6 cuvettes séparées et encadrées
de plantes aquatiques du milieu desquelles
émerge un pilier supportant un vase d'où l'eau
s'échappe pour retomber dans les cuvettes de
chaque bassin. Six petites vasques quadrilobées,
munies chacune d'un jet d'eau central viennent
s'intercaler entre les bassins et compléter ce
premier plan composé de l'assemblage de six
fontaines groupées autour du point central.

Nous trouvons ainsi la plupart des pièces
répétées à un assez grand nombre d'exemplaires,
42 petites cuvettes, 'A6 plaques de fleurs et feuilles
de nénuphar, les pièces semblables dans les
bordures extérieure et intérieure également en
grande quantité.

Du milieu de cet assemblage de cercles concen-

Lorsque nous aurons dit que le souci de la
couleur locale a présidé au choix de tous les
autres éléments d'ornementation : poissons, lan-
goustes, écrevisses, tortues, coquillages, fleurs
d'arum, touffes de nénuphar, etc., nous aurons
terminé cette description que la reproduction
ci-contre permettra de suivre dans ses détails.

Ajoutons, toutefois, que les colorations elles-
mêmes ont été choisies pour s'accorder avec
l'élément mis en jeu. D'une part, sur la mar-
gelle, des couvertes à cristallisations mordorées
qui, par leur éclat, simulent le scintillement
Je l'eau sur un fond de sable ensoleillé; d'autre
part, sur les vasques et dans les cuvettes, des
couvertes à fond turquoise devant donner par
leur ton glauque l'illusion de la profondeur^

La Manufacture nationale de Sèvres et de Beauvais. — Exposition collective des manufactures.

Le Directeur des travaux d'art de la Manu-
facture, M. Alexandre Sandier, se mettait à
l'œuvre, étudiant un projet approprié à la
matière qu'il s'agissait d'employer, dans la
conception duquel il tenait compte, avant tout,
de ce fait que la céramique, pour être d'une
application pratique, doit comporter la repro-
duction à plusieurs exemplaires de la même
pièce. Le côié industriel dominant la situation,
il est indispensable que le coût du modèle,
partie onéreuse de l'entreprise, soit couvert par
la répétition de ce modèle un nombre de fois
assez grand pour l'amortissement des frais de
création, de moulage et de fabrication.

Parti de ce principe, M. Sandier établissait la
fontaine sur un plan hexagonal ; de là un sixième
seulement de ebaque partie à étudier. Il obte-
nait ainsi, une première zone de 12 cuvettes
oblongues (6 grandes et 6 petites) enfermées
dans un cercle de 6 bassins concentriques com-

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triques que nous trouvons à la partie basse du
monument, en surélévation de 75 centimètres
au-dessus du niveau du sol, s'élance une colonne
cylindrique de 7m,30 de hauteur de la base au
sommet, couronnée par un vase duquel l'eau
jaillit en bouillonnant. Cette colonne est forte
ment assise sur un socle robuste que flanquent
six colonnettes servant de supports à une grande
vasque ornée de Heurs d'arum par lesquelles
l'eau tombée des six coquilles qui l'ont reçue
d'une vasque plus éle\ée s'évade et retombe dans
le bassin inférieur. Entre les deux vasques,
une ronde de trois gracieuses jeunes filles
aux robes flottantes évolue autour du fût. Par
la grâce de leur altitude et par le charme qui
se dégage de toute leur personne, ces trois dé-
licates figures, modelées en haut relief par le
statuaire Alfred Boucher, attirent et retiennent
l'attention, mariant heureusement leurs silhouet-
tes au ruissellement cristallisé qui les enveloppe.

La fontaine en grès-cérame exposée par la
Manufacture de Sèvres est placée à l'entrée
du Gours-la-Reine, à proximité du Petit Palais
des Arts. Dans la salle d'exposition des pro-
duits de Sèvres, à l'Esplanade des Invalides,
quelques fragments, présentés à titre d'échan-
tillons de fabrication, permettent de juger de
la qualité de la matière employée et de la nature
des revêtements obtenus au feu de cuisson du
grès lui-même. Ces fragments placés à côté île
pièces empruntées au portail Bisler serviront,
en outre, comme points de comparaison, le
grès-cérame et ses couvertes colorées prenant
des aspects tout autres et différant même de
qualité selon que la cuisson a été faite au feu
réducteur ou au feu oxydant, c'est-à-dire avec
ou sans enfumage. Les colorations variées de la
grande frise du palais des Beaux-Arts ont été
obtenues, par cuisson, dans une atmosphère
oxydante, ainsi qu'une partie des pièces de la

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