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L' Exposition de Paris (1900) (Band 3) — Paris, 1900

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https://doi.org/10.11588/diglit.1810#0293
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282

ENC1 CLOPEDIE m SIECLE.

toute l'armée française présentée par la collecti-
vité des fournisseurs attitrés de nos troupes.
C'est un immense panorama militaire reprodui-
sant, sous la forme la plus propre à frapper les
yeux, tous les elfets et produits qui constituent
l'habillement, l'équipement, le campement et
l'alimentatien du soldat. Dans cette figuration
bien éclairée, se trouvent reconstitués, en
des groupes pittoresquement agencés, aux atti-
tudes naturelles et vraies, tous les corps et sir-
vices de l'armée française. Aucun n'a été oublié:
chaque arme, chaque grade possède un représen-
tant dans ce tableau militaire; chaque silhouette,
chaque profil se détache nettement et vigoureu-
sement sur l'ensemble du cadre. Ces manne-
quins, au nombre de plus de cent et de gran-
deur naturelle, revêtus avec le soin le plus

Assurément en contemplant, au Palais des
armées do terre et de mer, la belle exposition
due à l'heureuse coopération des fournisseurs
militaires, on ne retrouve plus les suprêmes élé-
gances que revêtirent les uniformes durant les
longs siècles de la France monarchique; on n'y
rencontre pas les six tenues de sous-officier, ni
les cinq tenues de soldat, énumérées par le gé-
néral Roguet dans ses Mémoires; on n'a pas
sous les yeux les brillants uniformes des géné-
raux et des maréchaux du premier Empire qui
ont été, pour une si large pari, dans le succès de
Mmhune Sans-Gène. Mais ce qu'on y voit, c'est
la tenue de campagne de nos soldats, la seule
qui leur aille bien, la seule qui leur sied, la
seule que la gravure et la peinture aient partout
vulgarisée et popularisée. Cette tenue n'est pas,

connexes, inséparables; qu'elles progressent en
même temps, et qu'au lieu de se tourner le dos
elles se donnent la main. Voilà pourquoi on les
a réunies à l'Exposition, pourquoi elles s'y
font vis-à-vis, pourquoi le Palais des armées de
terre et de mer, avec ses annexes s'élève gran-
diose et comme triomphant au centre de ces pa-
cifiques et superbes assises de l'art et de l'in-
dustrie. Il atteste, avec l'exposition moderne
française, que nos ingénieurs militaires tiennent
en Europe toujours le premier rang, et que
l'étranger demeure, dans la construction de son
matériel de guerre, souvent leur imitateur et
parfois leur tributaire. 0. Gouin.

scrupuleux des uniformes actuels, sont pour comme il y a un siècle, la grande tenue que Na-

l'uil hypnotisé du public une vivante, animée poléon. on s'en souvient, réservait à ses troupes

et patriotique synthèse. pour les jours de bataille : non, c'est une tenue

Au premier plan, une ambulance improvisée plus simple, mais non moins martiale, propre à
dans une chapelle,

un pansement de
blessés nous font
assister, en imagi-
nation, à un combat
qui doit avoir lieu
tout près de là; un
four de campagne,
une cuisine, des sol-
dats recevant le pain
nous initient à tous
les détails de l'ali-
mentation du sol-
dat ; un groupe com-
posé d'un Saint-Cy-
rien, d'un Polytech-
nicien et d'un élève
de Fontainebleau
fait revivre trois de
nos grandes écoles
militaires. Au centre,
sous une tente, des
officiers, devant un
général à cheval avec
ses aides de camp
prêts à porter ses
ordres, nous placent
à l'instant précis où
quelque action va
s'engager. Un dra-
peau gardé par une
sentinelle, une pièce
de montagne et ses
alpins, desaérosliers
rappellent au visiteur

en trevue durant les grandes manœuvres. A gauche,
une pièce de 4, entourée de ses servants, s'en va au
galop de ses chevaux, prendre position sur une hau-
teur que l'œil devine et d'où l'oreille entend gron-
der le canon. Et, au milieu de tous ces groupes,
dans un paysage à la fois agreste et militaire,
spahis, méharistes, télégraphistes, estafettes,
complètent et ponctuent cette artistique figuration.
C'est devant elle — et on ne pouvait en dou-
ter — que s'arrête au Palais des années de terre
et de mer le plus volontiers et le plus longtemps
la foule. L'uniforme exercera, en effet, toujours
une fascination spéciale sur les masses fran-
çaises et, si cet uniforme n'est plus aussi riche
qu'il était autrefois, si les tendances générales
portent de plus en plus à le rendre d'une extrême
simplicité, il n'en demeure pas moins la tenue
militaire de la nation. Or, il faudrait connaître
bien imparfaitement nos populations pour niel-
la salutaire action produite sur elles par cette
tenue. Celte action, cet effet moral, ce prestige,
mais ils commandent en maîtres dans notre so-
ciété démocratique; mais ils ne cesseront de
s'imposer à une race chez laquelle, quoi qu'on
dise et qu'on fasse, on ne pourra détruire l'espi m
guerrier qui est dans son sang et forme une
bonne moitié de sa vie.

Le Pavillon des Missions catholiques. — Salle d'exposition du premier ètxge

quelque scène militaire, rehausser le troupier à ses propres yeux, propre 1

à accroître sa dignité et sa valeur morale. Telle
l'impression que laisse à l'œil et à l'esprit le
Panorama de l'exposition militaire moderne.

Cette exposition fait naître une pensée plus
générale et plus philosophique. Quand on quitte
cet arsenal ou plutôt ce temple, où Mars rajeuni
semble trôner sur les plus modernes et les plus
formidables engins de guerre; quand, de là. on
entre dans les Palais où n'apparaissent que les
produits, les arts, le luxe et les agréments de la
paix, il vous vient celte n flexion : comment la
civilisation actuelle, dont l'Exposition interna-
tionale est le plus intense, le plus fidèle et lumi-
neux reflet, n'a-t-elle pas réussi à supprimer la
guerre et, comment se fait-il, qu'à côté de ces
richesses industrielles et de ces trésors artisti-
ques, se dresse, s'étale, tout aussi scientifique,
fini et perfectionné, le matériel propre à réduire
en miettes et à mettre en cendres, dans quelques
minutes, toutes ces richesses et tous ces trésors?
Et c'est alors que, cherchant à répondre à la
question, on voit mieux que la guerre est une
fatalité dans la vie et l'évolution des Sociétés et des
peuples. Aussi s'en va-t-on en songeant, mélan-
coliquement, qu'il y a sur cette terre deux scien-
ces sœurs, deux sciences jumelles : la science de
la paix et la science de la guerre; qu'elles sont

Le Pavillon des Missions catholiques

A côté du Pavillon des colonies portugaises
au Trocadéro, s'élève une élégante construction

due aux plans de
M. de Montamal, où
sont réunis les sou-
venirs historiques et
les travaux actuels
des missionnaires
français. Au seul
point de vue français,
il n'est personne qui
ne reconnaisse l'im-
portance de leur
œuvre. Les chemins
parcourus par eux
dans leurs explora-
tions ont été souvent
les premières voiesde
pénétration tracées,
et ont ouvert à notre
commerce des dé-
bouchés nouveaux.
En enseignant leur
religion, ils ont
porté au loin le nom
de la France qu'ils
ont lait connaître et
aimer, et plus d'un
a arrosé de son sang
son généreux aposto-
lat. Partout où ils
sont passés, les mis-
sionnaires ont fait
œuvre de science, et
ils ont publié de
savantes études sui-
es pays où ils se sont établis. En résumé, ils
ont œuvre de civilisation et la France peut
leur être reconnaissante de leur dévouement.

Au rez-de-chaussée, six dioramas représen-
tent les religieux et religieuses des Missions sur
lcs points les plus divers du globe. Voici Jean
Le Vacher, consul de France et vicaire aposto-
lique à Alger en 1683, qui, lors du bombarde-
ment de la ville par Duquesne, est placé devant
la bouche d'un canon et menacé de mort s'il
n'abjure pas sa foi.

Puis, nous voyons un catéchisme au Congo,
les sœurs à Fort-Dauphin, les oblals de l'Amé-
rique du Nord couverts de fourrures, la lépro-
serie de Mandalay, en Birmanie, où des sœurs
soignent les lépreux au risque de contracter
cette effroyable maladie à laquelle jadis succomba
le Père Damien, à Molkaï ( îles Sandwich). Enfin
voici le supplice de Mgr Borie, décapité au
Tonkin en 1838, et dont la têle ne tomba qu'au
septième coup de sabre. Au milieu de la salle,
faisant office de cache-pot, est un des canots
ronds en osier goudronné, appelé couffa, dont
on se sert ppur naviguer sur le Tigre.

C'est au premier étage qu'est l'exposition
proprement dite. Là sont réunies, par pays et
par congrégations, les collections ethnographi-
ques rapportées par les missionnaires, leurs
 
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