DOI Heft:
Nr. 1
DOI Artikel:Jamot, Paul; Marx, Roger [Gefeierte Pers.]; Marx, Roger [Bearb.]: Roger Marx (1859 - 1913)
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.24888#0015
ROGER MARX
(1859-1913)
La mort prive trop tôt l’art français d’un de ses'défenseurs les
plus généreux et les plus clairvoyants. La Gazette des Beaux-
Arts perd un des plus précieux collaborateurs qu’elle ait eu
la bonne fortune de s’attacher depuis sa fondation. Pendant vingt ans,
par son action directe, par son influence, par ses écrits, par sa parole,
Roger Marx a plus que tout autre contribué à maintenir et à déve-
lopper le libéral programme qui restera celui de la Gazette et qui
concilie une admiration raisonnée pour les chefs-d’œuvre du passé
avec une assistance bienveillante aux efforts du présent. Les artistes
et les écrivains d’art, ses confrères, n’oublieront pas ce guide sûr et
fidèle. Aux regrets que demande son œuvre interrompue s’ajoutera,
pour ceux qui ont éprouvé l’activité attentive et ingénieuse de sa
sympathie, une tristesse dont l’expression doit ici demeurer dis-
crète, mais qu’il est impossible de taire. On permettra peut-être à
celui qui écrit ces lignes de dire que, s’il est sorti prématurément
de la plus douloureuse retraite, c’est pour rendre à un mort un
dernier témoignage d’affection, d’estime et de reconnaissance.
La critique des œuvres contemporaines suppose des qualités diffé-
rentes et presque contraires dont se trouvent trop rarement pourvus
ceux qui l’exercent plus par circonstance que par vocation. L’histo-
rien de l’art, lorsqu’il nous parle des œuvres consacrées par la véné-
ration des siècles, ne risque guère de se tromper dans ses jugements,
et l’on a lu des pages fort décentes sur Michel-Ange et sur Raphaël,
écrites par des auteurs qui seraient incapables de distinguer dans la
production de leur temps ce qui mérite de vivre et ce qui est destiné
à l’oubli. C’est qu’ici le don est plus que tout nécessaire et ce qui
ne s’apprend pas; cette faculté de sentir avant de raisonner, qui est
XI.
4e PÉRIODE.
1
(1859-1913)
La mort prive trop tôt l’art français d’un de ses'défenseurs les
plus généreux et les plus clairvoyants. La Gazette des Beaux-
Arts perd un des plus précieux collaborateurs qu’elle ait eu
la bonne fortune de s’attacher depuis sa fondation. Pendant vingt ans,
par son action directe, par son influence, par ses écrits, par sa parole,
Roger Marx a plus que tout autre contribué à maintenir et à déve-
lopper le libéral programme qui restera celui de la Gazette et qui
concilie une admiration raisonnée pour les chefs-d’œuvre du passé
avec une assistance bienveillante aux efforts du présent. Les artistes
et les écrivains d’art, ses confrères, n’oublieront pas ce guide sûr et
fidèle. Aux regrets que demande son œuvre interrompue s’ajoutera,
pour ceux qui ont éprouvé l’activité attentive et ingénieuse de sa
sympathie, une tristesse dont l’expression doit ici demeurer dis-
crète, mais qu’il est impossible de taire. On permettra peut-être à
celui qui écrit ces lignes de dire que, s’il est sorti prématurément
de la plus douloureuse retraite, c’est pour rendre à un mort un
dernier témoignage d’affection, d’estime et de reconnaissance.
La critique des œuvres contemporaines suppose des qualités diffé-
rentes et presque contraires dont se trouvent trop rarement pourvus
ceux qui l’exercent plus par circonstance que par vocation. L’histo-
rien de l’art, lorsqu’il nous parle des œuvres consacrées par la véné-
ration des siècles, ne risque guère de se tromper dans ses jugements,
et l’on a lu des pages fort décentes sur Michel-Ange et sur Raphaël,
écrites par des auteurs qui seraient incapables de distinguer dans la
production de leur temps ce qui mérite de vivre et ce qui est destiné
à l’oubli. C’est qu’ici le don est plus que tout nécessaire et ce qui
ne s’apprend pas; cette faculté de sentir avant de raisonner, qui est
XI.
4e PÉRIODE.
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