DOI Heft:
Nr. 1
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DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.24888#0103
BIBLIOGRAPHIE
J.-S. DUPLESSIS, par J. Belleudy1
es monographies d’artistes du xviii6 siècle ne manquent pas. Mais
il s’en faut qu’elles soient volumineuses et luxueuses en raison
directe de la valeur des artistes qu’elles rappellent. Nombre d’entre
elles émanant, il est vrai, d’amateurs influencés par la mode, se
rapportent à des peintres ou à des dessinateurs plus que secondaires, dont
l’unique mérite est d’avoir troussé, d’une pointe fine mais incorrecte, de petites
poupées agréables ou, mieux encore, d’avoir approché à un titre quelconque-
la reine Marie-Antoinette. Cependant Joseph-Siffred Duplessis, qui avait eu cet
honneur, était demeuré jusqu’ici sans biographe, Charles Blanc ne lui ayant
même pas fait l’aumône d’une demi-livraison dans son Histoire des Peintres.
Duplessis, fort estimé de ses contemporains, avait été, pourtant, Peintre du roi
et avait même obtenu le titre envié de conseiller à l’Académie Royale de peinture
et de sculpture. Quoi qu’il en soit, c’est le mérite de M. Jules Belleudy, déjà connu
par d’intéressantes publications artistiques, d’avoir révélé la vie d’un peintre
dont la signature accompagne tant de beaux portraits, notamment ceux d’Alle-
grain,de Gluck, de l’abbé Arnaud, deNeckeretde sa femme, de Mrae Lenoir, etc.
La qualité de préfet de Vaucluse a permis au récent historien de Duplessis,
né à Carpentras en 1725, de fouiller tous les fonds locaux qui pouvaient conte-
nir quelques documents sur le peintre, plus encore d’examiner, de confronter
celles de ses œuvres qui sont conservées dans les musées d’Avignon et de Car-
pentras. Cette moisson, jointe aux pièces retrouvées aux Archives Nationales
et à celles qu’ont naguère mises au jour l’ancien archiviste de Vaucluse, l’érudit
M. Labande, et MM. J.-J. Guiffrey et Engerand, a fait, de M. Belleudy, un auteur
heureux. Ainsi documenté, il a pu écrire un fort volume in-quarto dont les
359 pages sont divisées en clairs chapitres qui permettent de suivre année par
année J.-S. Duplessis. Il faut, aussi, louer M. Belleudy de la large place qu’il a
réservée aux plaquettes publiées à l’occasion des Salons. On ne doit, je le sais,
accepter les affirmations de ces opuscules, à prétentions humoristiques pour
la plupart, qu’avec réserve. Mais, néanmoins, leur apport est précieux : ils met-
tent un nom sur un portrait anonyme, permettent de reconnaître à un détail
de costume tel personnage que l’on serait tenté de confondre avec tel autre;
enfin, ils reflètent l’opinion de certains groupes de professionnels ou de con-
naisseurs, consignent le mot merveilleux d’un bel esprit.
1. Jules Belleudy, J.-S. Duplessis, peintre du roi, '1725-1802. Publication de l’Aca-
démie de Vaucluse. Chartres, imp. Durand, 1913. Un vol. in-4°, 359 p. avec 25 planches-
J.-S. DUPLESSIS, par J. Belleudy1
es monographies d’artistes du xviii6 siècle ne manquent pas. Mais
il s’en faut qu’elles soient volumineuses et luxueuses en raison
directe de la valeur des artistes qu’elles rappellent. Nombre d’entre
elles émanant, il est vrai, d’amateurs influencés par la mode, se
rapportent à des peintres ou à des dessinateurs plus que secondaires, dont
l’unique mérite est d’avoir troussé, d’une pointe fine mais incorrecte, de petites
poupées agréables ou, mieux encore, d’avoir approché à un titre quelconque-
la reine Marie-Antoinette. Cependant Joseph-Siffred Duplessis, qui avait eu cet
honneur, était demeuré jusqu’ici sans biographe, Charles Blanc ne lui ayant
même pas fait l’aumône d’une demi-livraison dans son Histoire des Peintres.
Duplessis, fort estimé de ses contemporains, avait été, pourtant, Peintre du roi
et avait même obtenu le titre envié de conseiller à l’Académie Royale de peinture
et de sculpture. Quoi qu’il en soit, c’est le mérite de M. Jules Belleudy, déjà connu
par d’intéressantes publications artistiques, d’avoir révélé la vie d’un peintre
dont la signature accompagne tant de beaux portraits, notamment ceux d’Alle-
grain,de Gluck, de l’abbé Arnaud, deNeckeretde sa femme, de Mrae Lenoir, etc.
La qualité de préfet de Vaucluse a permis au récent historien de Duplessis,
né à Carpentras en 1725, de fouiller tous les fonds locaux qui pouvaient conte-
nir quelques documents sur le peintre, plus encore d’examiner, de confronter
celles de ses œuvres qui sont conservées dans les musées d’Avignon et de Car-
pentras. Cette moisson, jointe aux pièces retrouvées aux Archives Nationales
et à celles qu’ont naguère mises au jour l’ancien archiviste de Vaucluse, l’érudit
M. Labande, et MM. J.-J. Guiffrey et Engerand, a fait, de M. Belleudy, un auteur
heureux. Ainsi documenté, il a pu écrire un fort volume in-quarto dont les
359 pages sont divisées en clairs chapitres qui permettent de suivre année par
année J.-S. Duplessis. Il faut, aussi, louer M. Belleudy de la large place qu’il a
réservée aux plaquettes publiées à l’occasion des Salons. On ne doit, je le sais,
accepter les affirmations de ces opuscules, à prétentions humoristiques pour
la plupart, qu’avec réserve. Mais, néanmoins, leur apport est précieux : ils met-
tent un nom sur un portrait anonyme, permettent de reconnaître à un détail
de costume tel personnage que l’on serait tenté de confondre avec tel autre;
enfin, ils reflètent l’opinion de certains groupes de professionnels ou de con-
naisseurs, consignent le mot merveilleux d’un bel esprit.
1. Jules Belleudy, J.-S. Duplessis, peintre du roi, '1725-1802. Publication de l’Aca-
démie de Vaucluse. Chartres, imp. Durand, 1913. Un vol. in-4°, 359 p. avec 25 planches-