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Walter, Joseph: Les œuvres d'art alsaciennes de la collection Spetz
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.61691#0015
LES ŒUVRES D’ART ALSACIENNES
DE LA COLLECTION SPETZ
par JOSEPH WALTER
IL faudra enregistrer le 29 mars 1924 comme un jour de deuil pour le passé
artistique de l’Alsace. Quelques semaines avant cette date les jour-
naux avaient annoncé que la célèbre collection Spetz, exposée depuis quatre
ans dans la grande salle de lecture de la Bibliothèque municipale de Sélestat
avait enfin trouvé un acheteur. A la date indiquée la collection prit le che-
min pour Nice et probablement plus loin encore.
En disant que ce jour-là fut un jour de deuil pour l’Alsace nous n’exagérons
pas. Tous les amateurs et connaisseurs qui ont vu la collection, soit à Issen-
heim du vivant de son propriétaire M. Georges Spetz, soit à Sélestat, soit
aussi qu’ils aient lu l’article que lui a consacré M. A. Laugel dans la Revue
Alsacienne Illustrée, diront avec moi qu’une perte sensible a frappé le patri-
moine artistique du moyen âge jusqu’au xvne siècle. La liste des œuvres
d’art expatriées s’allonge désolemment. Tous les objets n’étaient évidem-
ment pas de provenance alsacienne, car M. Spetz en homme affiné par les
arts, doué d’un jugement sûr, artiste lui-même, collectionnait les belles choses
où il les trouvait. Il cueillait les fleurs sur les bords de 1’111 aussi bien que
sous les cyprès de l’Ombrie, en France aussi bien qu’en Allemagne du Sud
Il continuait avec passion la série d’hommes curieux dont l’Alsace a vu des
représentants célèbres. Il rappelle les temps où les collectionneurs consti-
tuèrent des Cabinets de Curiosités au prix parfois de toute leur fortune.
Disons en quelques mots !
Dès le XVIIe siècle nous rencontrons à Strasbourg une quantité d’amateurs
éclairés qui se complaisaient au rôle de mécènes locaux et réunissaient dans
leurs Cabinets de Curiosités ou Kunstkammern parfois de véritables trésors
dont nous ne pouvons lire la sèche énumération seule chose qui nous reste
DE LA COLLECTION SPETZ
par JOSEPH WALTER
IL faudra enregistrer le 29 mars 1924 comme un jour de deuil pour le passé
artistique de l’Alsace. Quelques semaines avant cette date les jour-
naux avaient annoncé que la célèbre collection Spetz, exposée depuis quatre
ans dans la grande salle de lecture de la Bibliothèque municipale de Sélestat
avait enfin trouvé un acheteur. A la date indiquée la collection prit le che-
min pour Nice et probablement plus loin encore.
En disant que ce jour-là fut un jour de deuil pour l’Alsace nous n’exagérons
pas. Tous les amateurs et connaisseurs qui ont vu la collection, soit à Issen-
heim du vivant de son propriétaire M. Georges Spetz, soit à Sélestat, soit
aussi qu’ils aient lu l’article que lui a consacré M. A. Laugel dans la Revue
Alsacienne Illustrée, diront avec moi qu’une perte sensible a frappé le patri-
moine artistique du moyen âge jusqu’au xvne siècle. La liste des œuvres
d’art expatriées s’allonge désolemment. Tous les objets n’étaient évidem-
ment pas de provenance alsacienne, car M. Spetz en homme affiné par les
arts, doué d’un jugement sûr, artiste lui-même, collectionnait les belles choses
où il les trouvait. Il cueillait les fleurs sur les bords de 1’111 aussi bien que
sous les cyprès de l’Ombrie, en France aussi bien qu’en Allemagne du Sud
Il continuait avec passion la série d’hommes curieux dont l’Alsace a vu des
représentants célèbres. Il rappelle les temps où les collectionneurs consti-
tuèrent des Cabinets de Curiosités au prix parfois de toute leur fortune.
Disons en quelques mots !
Dès le XVIIe siècle nous rencontrons à Strasbourg une quantité d’amateurs
éclairés qui se complaisaient au rôle de mécènes locaux et réunissaient dans
leurs Cabinets de Curiosités ou Kunstkammern parfois de véritables trésors
dont nous ne pouvons lire la sèche énumération seule chose qui nous reste