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LES PEUPLIERS DE HAGUENAU
HISTOIRE D’UNE SUPERCHERIE ARTISTIQUE
Par J.-E. Gérock.

NOMBREUX sont les monuments d’architecture connus, de nom au moins,
qui ont disparu chez nous au cours des siècles. Ce qui est tout naturel
d’ailleurs, rien n’étant éternel, pas même les pierres entassées ; mais cette
élimination est certainement plus active dans une région qui a, depuis si long-
temps, le sort d’être l’enjeu et trop souvent le champ-clos des compétitions
de deux mondes qui semblent jusqu’à présent irréconciliables. De par la
volonté, on pourrait même dire la fonction vitale de l’un des partenaires,
se prétendant investi d’un droit supérieur de possession et de domination.
Parmi ces monuments dont il ne reste matériellement plus rien, l’un des
plus marquants est le palais-forteresse que Frédéric Le Borgne, Duc
d’Alsace et de Souabe, et son fils l’Empereur Frédéric dit Barberousse,
de la race des Hohenstauffen, avaient construit à la fin du XIIe siècle dans
une île de la Moder sur le côté ouest de la ville de Haguenau. Cet édifice,
qui formait un ensemble apparemment assez important, a subsisté jusqu’en
1678, lorsqu’il fut détruit par l’incendie allumé par ordre du Maréchal de
Créqui. Ses débris eux-mêmes quittèrent la place ; ils ont été employés à
la construction de la forteresse de Fort-Louis sur le Rhin, et son emplacement
a ensuite été si bien bouleversé et surbâti qu’on n’y peut plus rien retrouver.
Il est assurément regrettable, mais singulier aussi, que de ce monument
en son temps fameux pour la chapelle castrale à trois étages qu’il contenait
et qui avait renfermé pendant plus d’un demi-siècle les insignes du Saint-
Empire avec d’autres reliques célèbres, il ne soit venu jusqu’à nous aucun
document graphique, mais seulement quelques descriptions trop brèves et
trop sommaires pour qu’il soit possible de tenter une reconstitution quel-
conque. Les historiens locaux n’ont pourtant pas ménagé leurs peines pour

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